Chapitre 12

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Pour toi @kyradiagnenaar 💕 Merci pour tes encouragements et tes gentils commentaires

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AYSHA

- Mme Hanne ? Nous avions rendez-vous aujourd'hui ?
- Dr Bèye. Non non. Je suis juste venue avec ma belle-sœur, dis-je en jetant un regard vers Maina.
Elles se saluent rapidement d'un sourire.
- Ah d'accord. Vous avez déjà fait les analyses ?
- Pas encore. Demain Incha'Allah.
- Super. Comment vous sentez vous actuellement ?
- Bien. Très bien merci.
- Super. Super. Je vous vois la semaine prochaine alors ?
- Incha'Allah.
Elle nous dit au revoir et s'en va. Maina m'interroge du regard. Je fais celle qui n'a pas remarqué.
- Sérieusement tu attends que je te demande ?
- C'est...
Nous sommes interrompues par une dame en blouse rose.
- Maimouna Hanne ?
- Oui.
- Le Dr va vous recevoir.
Sauvée par le gong. Elle se lève en me disant qu'on en avait pas fini.
Je la regarde partir en soupirant. Nous sommes à la clinique; je l'ai accompagnée voir son médecin. J'espère qu'après cette consultation, on aura un plan d'action positif.
Je choisis un magazine au hasard sur la table basse de la salle d'attente et le feuillète. Cette atmosphère diffère vraiment de celle déprimante des hôpitaux.
Maina revient une vingtaine de minutes plus tard. Son expression est triste. Mais au moins, elle ne pleure pas. C'est déjà ça.
Je lui demande aussitôt comment ça s'est passé. Elle m'explique qu'elle doit se faire consulter par un cancérologue et qu'après, ce dernier déciderait avec le gynécologue des étapes du traitement. Ce qui est sûr c'est qu'il y aura de la chirurgie. Et une chimiothérapie probablement.
Je ne sais pas comment lui apporter mon soutien autrement qu'avec des mots. Parfois une simple présence suffit. D'autres il faut des gestes épiques. Je ne sais pas trop quelle attitude adopter encore. Pour l'instant, je suis juste là. En espérant que cela soit suffisant pour elle.
On prend le chemin de la sortie, bras dessus bras dessous. C'est incroyable ce rapprochement qu'il y a eu entre nous. Dans la voiture, je ne peux échapper à la conversation.
- Alors ?
- Alors quoi ?
- Ne fais pas l'idiote. J'attends.
- Bon. Comment dire. Je suis enceinte.
- En... Mais ?
Elle me fait un sourire tellement sincère que j'en suis touchée.
- Félicitations.
Quoique je ne suis pas sure que des félicitations soient de mise.
- Vous avez...? Vous êtes grave degueulasses mon frère et toi.
Il me faut quelques secondes pour comprendre. Puis j'éclate de rire.
- Après ça me traite de dévergondée. Je suis à quatre mois là. Ça s'est passé avant l'accident.
- C'est une super bonne nouvelle. Ismaïla doit être aux anges.
- Hum. Sauf qu'il n'est pas au courant.
- Quoi ? Pourquoi ?!
Je soupire profondément avant de lui raconter grossièrement comment son frère est un abruti.
- Attends-tends. Tu dis que Astou est avec lui en ce moment là ?
- Je suppose.
- Franchement chapeau hein. Faut vraiment qu'elle me donne des cours.
Je fronce les sourcils.
- Ne te fâche pas toi aussi. Je suis juste choquée. Elle m'en a parlé tu sais. Mais je croyais que c'était une plaisanterie. Non, la vérité c'est que j'étais préoccupée par mes propres problèmes. J'étais stressée par l'attente des résultats. Donc je n'y ai pas accordé d'importance.
- J'imagine.
- Et du coup tu comptes lui dire ou pas ?
- Là je lui en veux tellement que... Je vais lui en parler bien sûr. Éventuellement.
- Franchement Aysha, tu n'es pas celle que je croyais.
Son frère me trompe et c'est moi qui ne suis pas celle qu'elle croyait. Lol.
- À vrai dire, je ne t'aimais pas vraiment quand tu es entrée dans la vie de mon frère.
- Oh ça j'avais remarqué, fis-je agacée.
- Laisse moi terminer s'il te plaît. D'un côté, il y avait toi qui sortait de nulle part. Et de l'autre, il y avait mon amie, que je connais depuis toute petite. C'était difficile pour moi de t'accepter. Puis, excuse-moi pour ce que je vais dire, mais je croyais que tu étais avec lui juste pour son argent. Et maintenant, tu es là, tu me soutiens. Alors que tu n'es pas obligée du tout. Je me suis vraiment trompée. Et je te présente mes excuses.
- Je ne sais pas si je dois être vexée ou vexée.
- Excuse-moi. Je veux que tu saches que ta présence compte énormément pour moi. Plus que tu ne peux l'imaginer. Tu es mon roc en ce moment. Mon roc.
Bbsbnskdxhhs.... Bon okay on lui pardonne.
- Tu es pardonnée.
- Merci.
- À une condition. Tu en parles à tes parents.
- Dis celle qui cache une grossesse. D'ailleurs comment ça se fait que t'aies pas de ventre ?
- Apparement, je ne mange pas assez.
Elle part dans un monologue de cinq minutes sur comment je dois prendre soin de moi. Fatiguée, je la coupe.
- Oui je sais tout ça. T'inquiètes j'y travaille. Change pas de sujet. Il faut que tu leur en parles.
- Oui... Tu seras là ?
- Mais bien sûr.
Je la reconduis à son bureau en promettant de la rejoindre chez elle en début de soirée. Il n'y a rien de tel que les épreuves pour rapprocher les gens. Je viens de saisir tout le sens de ce dicton.
Quelques heures plus tard, je me gare devant chez Ismaïla. Ismaïla dont je n'ai pas eu de nouvelles depuis mon arrivée. Il me dépasse. Même pas un appel. Rien. Il s'est même pas inquiété cet abruti.
Quand j'ai parlé à tata Virginie à mon arrivée, elle m'a informé qu'il avait demandé après moi. Qu'elle lui avait brièvement expliqué que j'étais rentrée. Et qu'elle lui a passé un savon. Mais clairement, il n'en avait rien à foutre.
Je sens déjà mon humeur s'assombrir et la colère montrer. Alors je fixe mes pensées sur Maina. Cette soirée c'est la sienne.
Le gardien m'ouvre, je le salue avant de me diriger en haut. D'habitude, tout le monde est dans sa chambre à cette heure ci.
Je passe d'abord saluer mes beaux-parents. Ils sont dans leur antichambre en train de regarder le journal. Ma présence les surprend évidemment. Ce n'est pas dans mes habitudes de venir les voir sans prévenir et surtout toute seule.
Ensuite, je me rends dans la chambre de Maina. Elle est couchée, portable en main. Elle me fait un sourire triste et je lui tends la main.
- Plus vite tu leur diras, mieux ce sera.
- Ouais.
En retournant dans l'antichambre, je toque à la porte de Seynabou. Elle me demande d'entrer. Je lui fais une bise et lui demande si elle peut nous rejoindre. C'est déjà difficile de le dire une fois, alors autant réunir toute la famille en même temps. Karim n'est malheureusement pas là. Mais je suis sûre que ses parents l'informeront.
On se retrouve tous dans ce petit salon. J'attends que Maina prenne la parole mais elle ne semble pas se décider. Alors, je lui donne un coup de pouce.
- Papa, maman. Maina a quelque chose à vous dire.
- Diam ? (Rien de grave ?) Demande aussitôt ma belle-mère.
Son regard passe de Maina à moi. Elle doit sûrement se demander depuis quand on se fait des confidences.
- Maimouna ? Réitère son père.
Elle éclate en sanglots. Tout le monde se précipite vers elle en parlant en même temps.
Comme moi, la réaction de maman Fatim a été de croire que sa fille était enceinte. Mais celle-ci a réussi entre deux sanglots à dire le mot cancer.
- Subhanallah ! Allahou akbar !
- Cancerou lan ? (Comment ça cancer ?)
- Maina loy wax ni ? (Qu'est-ce que tu racontes ?)
Tout l'agitation me donne un peu le tournis.
- Calmez-vous. Calmez-vous s'il vous plaît.
Tous les regards convergent vers moi, attendant une explication que je détenais. Je demande à Maina l'autorisation, puis, je leur explique toute l'histoire.
Ma belle-mère est encore plus hystérique que sa fille. Seynabou pleure dans les bras de Maina qui la console. Alors que ça devrait être le contraire. Seul mon beau-père garde un peu de contrôle. Ça se voit qu'il est affecté. Mais il se contient. Il faut bien que quelqu'un reste fort.
- Et Ismaïla qu'est-ce qu'il en pense ? Je suis sûr qu'il doit avoir des collègues à nous recommander.
- Euhh.. On ne lui a encore rien dit.
- Comment ça se fait que toi tu sois au courant avant nous ?! Questionne dame belle-mère.
Cheuuu elle aussi. Toujours à chercher la petite bête.
- Maman c'est juste un hasard. J'ai croisé Maina à l'hôpital alors qu'elle venait d'avoir la nouvelle. Naturellement elle m'en a parlé, parce qu'elle était dévastée. Ne t'énerve pas s'il te plaît.
- Fatim ce n'est vraiment pas le moment, intervient papa.
- Maman tu es vraiment injuste envers Aysha. Tu devrais la remercier au lieu de l'attaquer. Elle est la seule raison pour laquelle je n'ai pas perdue la tête jusque-là. Elle a gardé mon secret. Elle m'a tendu la main alors que je n'ai rien fait pour le mériter. Elle m'a accompagné chez le médecin et m'a tenu la main alors qu'elle a autant de problèmes que moi.
Ah non pardon faut pas aller là bas ma sœur.
- Elle s'est oublié pour m'apporter le réconfort dont j'avais besoin. Et si on est là ce soir, c'est parce qu'elle m'a convaincu qu'il fallait que je vous en parle au plus tôt. Alors s'il te plaît, arrête. J'ai besoin de positivé en ce moment. J'ai besoin d'une famille unie. Parce que moi je suis en décomposition. J'ai besoin de vous, de vous tous.
Waouh. On me défend par ici hein.
- Tu as raison. Je suis désolée. Oh ma petite fille chérie.
Wipliw. C'est même pas une évolution mais une révolution à ce stade. Elle a accepté de m'accepter. Ohhh
Elle rejoint ses filles dans leur étreinte m'arrachant une petite larme. Déjà que je pleure pour un rien, les hormones me rendent insupportablement sensible.
Mon beau-père plus pratique, commence déjà à passer des coups de fil. Il commence par Ismaïla. Mon cœur tambourine pendant que ça sonne. Je n'ai jamais été aussi proche de lui depuis. Même si ce n'est qu'à travers un appel que je ne suis même pas en train de passer. Pathétique.
N'arrivant pas à le joindre, il appelle un de ces amis, professeur pour lui demander conseil. Malgré moi, je suis déçue. Je suis sûre qu'il est encore avec cette perdrix. Pfff
Je reste dîner avec eux. Décision que je regrette puisque les petits pois me donnent envie de gerber. Finalement, je me gave de pain, histoire de rester assise autour du bol le minimum de temps acceptable.
Juste après le dîner, je prends congé et retourne dans la froideur de ma maison. Le temps est venu pour moi de passer aux confidences également. Mon mari, hors de question. Il m'énerve à un point ! Et en même temps, je le veux. Chaque jour, je me lève avec l'espoir qu'il va me contacter. Chaque jour, je pense à lui du matin au soir. Tout me le rappelle. Dormir dans ce lit qu'on a partagé est atroce. J'ai mal. Il me manque. Je le déteste. Je le veux.
Je me sens seule en fait. Et ça devient de plus en plus insupportable. Plusieurs fois, je lui si écrit des messages avant de me raviser. Il y a cette pesanteur sur ma poitrine. Je n'ai jamais été aussi déprimée. Le seule fois où j'ai eu des ressentis similaires, c'est quand j'ai découvert que Ismaïla avait déjà une petite amie. Seulement c'est en un millier de fois pire. Je n'ai jamais vraiment eu le cœur brisé. Mes relations précédentes, j'avais déjà fait mon deuil avant de rompre. Oui, c'est mon premier cœur brisé. Et jamais je n'aurais cru que ce serait Ismaïla Hanne qui me le briserait.
Depuis mon retour, j'ai cette petite routine qui consiste à m'installer sur le canapé, manger mon dîner devant un film Netflix. Parfois même y passer une partie de la nuit.
Je ne trouve pas de sens à ma vie. Enfin non. Mon seul but dans la vie, c'est de maintenir mon enfant en bonne santé.
Je finis par m'endormir sur le canapé comme d'habitude. Pour me réveiller à l'aube. Je prie et me recouche. Cette fois dans mon lit.
À mon réveil, je trouve des messages de Laetitia m'informant qu'elle est de retour sur Dakar. Elle était en mission au Nigeria, raison pour laquelle on ne s'est pas vu depuis mon retour. Elle me propose de nous retrouver pour déjeuner. J'accepte sans hésiter. D'autant plus que j'ai beaucoup de choses à lui dire.
À 12h30, je suis déjà installée dans le restaurant où on doit se retrouver alors qu'elle ne prend sa pause qu'à 13h. Le truc c'est que j'étouffe chez moi. Tout ce silence est tout simplement irritant.
Lorsqu'elle arrive, on se fait remarquer, comme d'habitude. Elle m'a hurlé un « catastrophe » dès qu'elle m'a vu. J'ai fait semblant de ne pas voir tous ces regards qui se sont braqués sur nous.
Je me lève pour qu'on se fasse un câlin. Sans que je m'y attende, je craque au milieu de l'étreinte. Foutues hormones.
- Mais ? Tu pleures ? Pourquoi tu pleures ?
- Je suis enceinte Lae.
- Nooooon. Mais c'est une super nouvelle.
Voyant que ce ne sont pas des larmes de joie que je suis en train d'essuyer, elle redemande.
- C'est un bonne nouvelle, non ?
- Je ne sais pas.
- Clairement, j'ai raté des épisodes. Explique moi.
Encore une fois, je partage les détails. Elle éclate de rire.
- Tu veux dire que Astou est à Paris avec ton mari. Non crois moi je ne suis pas en train de rire. Je me retiens juste de hurler. Mais kii niit leu ? Non kii ay nagam nan si wu niu. (Elle est malade). Elle est née après la honte c'est pas possible.
- M'en parle pas.
- Ismaïla il me déçoit énormément. Aussi bête que sa grue. Excuse-moi c'est ton mari mais il est grave con. Je m'en tape qu'il soit amnésique.
- Tu es excusée.
- Écoute ils se méritent hein. On va se concentrer sur ce bébé et sur lui uniquement. Tu vas prendre soin de toi. Vivre ta vie. Ismaïla je te jure qu'il va revenir ramper devant toi. Et ce jour là, il saura qui a mis eau dans coco. Tous les mêmes. C'est pas croyable.
- Et toi alors t'en es où avec Ibou ?
- C'est le meilleur pote de ton mari on dirait. Dans sa bêtise, il a préféré mettre un terme à notre relation car il ne veut pas se mettre à dos ses parents.
- Et tu vas le laisser faire ? Après tout ce que vous avez vécu.
- Je ne peux pas le forcer non plus. Il a fait son choix, maintenant on va chacun aller trouver son bonheur ailleurs.
- C'est trop facile.
- Non, je suis juste fatiguée. J'ai fait tout ce qu'il fallait. Je l'ai même supplié. Il ne veut rien entendre. Maintenant je vais me retirer et panser mes blessures. T'as vu je me suis mise sur mon 31 post rupture.
- Arrête de faire la forte. Je sais que tu as mal.
- T'as pas idée. Mais que veux-tu que je fasse ? J'ai des responsabilités. Une famille à nourrir. Je ne peux juste pas me permettre de rester couchée et de déprimer. Il faut que je sois forte. Je n'ai pas le choix.
- Si ça peut te consoler, je dors sur le canapé. Parce que je ne supporte plus tous les souvenirs qu'il y a dans notre chambre.
- Et moi je passe les 3/4 de la nuit à pleurer. Du coup j'ai dû apprendre toutes les techniques de maquillage qui existent sur terre pour camoufler tout ça.
Je lui prends la main.
- Ça va aller. On va bien aller.
- Je sais. La question c'est quand.
- Oui. Quand.
Nos déjeuners sont arrivés mais ni elle ni moi ne sommes d'humeur à manger.
- Tu sais ce qu'on devrait faire ? Une soirée pyjama. En fait, tu devrais venir passer quelques jours à la maison. Je suis sûre que la déprime passera mieux à deux. Je vais inviter Fabi aussi. Ça va être fun.
- Et Ismaïla ? Ah j'avais oublié qu'il est abonné aux absents et qu'on a pas besoin de permission.
- Exactement.
- Tu sais ce qu'il te reste à faire du coup.
- Quoi donc ?
- Parler à tes parents.
- Je vais leur dire pour le bébé.
- Je ne parlais pas juste de ça.
- Je ne suis pas prête à leur raconter toute l'histoire. Ça va prendre des ampleurs qu'on ne pourra plus contrôler. J'aime mon mari et, tu vas me prendre pour une idiote, mais je garde espoir.
- Crois moi je sais exactement de quoi tu parles.
- Bonjour mesdames.
On tourne toutes les deux la tête vers la voix. Bachir. Un des meilleurs amis d'Ismaïla.
- Bonjour Bachir, dis-je.
- Bonjour, dit également Laetitia.
- Alors ça va vous deux ? Ça fait un moment.
- Très bien et toi ?
Le mensonge.
- Bien, à part que tu m'as lâché. Je ne savais même pas que vous étiez de retour d'ailleurs. Smaïl ne m'a rien dit.
- Je suis seule en fait. Il est toujours à Paris.
- Ah bon ? Pourquoi ?
- J'avais quelques trucs à régler. Et il se sentait beaucoup mieux donc.
- D'accord je vois. Bon ça m'a fait plaisir de vous voir. Laetitia, tu es superbe comme toujours.
- Bayil togn, répond cette dernière. (Arrêeeeteeeeuh)
- Maintenant que j'y pense je n'ai même pas ton numéro. Passe le moi, qu'on reste en contact.
Elle tape une série de chiffres sur le téléphone qu'il lui tend avant de le lui rendre. Il semble vouloir dire quelque chose puis se ravise.
- Aysha, tu me dois un thiep il me semble ?
- T'as raison. C'est quand tu veux.
- Je vais te prendre au mot. Bon les filles j'y vais. Mes collègues m'attendent.
Il nous lance des bises puis s'en va.
- Hmm vous deux là , vous vous entendez bien deh.
- Mais n'importe quoi, il est cool et me trouve cool aussi. Qui d'ailleurs ne me trouve pas cool hum ?
- Ah wa bakhna, sans commentaire.
- Bon, on y va. Ma pause est presque finie.
Nous réglons l'addition et je lui fais un énorme câlin. Nous en avons besoin toutes les deux.
Dès que je m'installe au volant, je reçois un appel de tata Virginie. J'hésite un peu à décrocher mais je le fais quand même.
- Allo tata ?
- Allo ma chérie, comment tu vas ?
- Je vais bien tata et toi ?
- Je vais bien aussi mais je suis fâchée. Tu avais promis de me rappeler et rien.
- Désolée tata, tu as parfaitement raison. J'avais beaucoup de choses à faire depuis mon arrivée . C'est juste cela.
- Je comprends, ne t'inquiète pas. Sinon tu as pu parler à Ismaïla ?
- Non, dis-je en soupirant.
- Mais kii nitt leu ? Kone beutay wowoula ? Tay la warou. Damako wara kheutt wala dama wara kheuthie ay nopam (Il est sérieux lui ? Je dois lui donner une tape dans le dos ou lui tirer les oreilles celui-là ?)
Je rigole en entendant cela. Cela fait du bien d'avoir du soutien en ces temps. Surtout qu'elle comprend parfaitement la situation dans laquelle je me trouve.
- Aysha, s'il te plaît, laisse moi lui parler. Je ne lui parlerai pas de ta grossesse car c'est à toi de le faire. Mais laisse moi au moins lui dire ce que je pense de cette situation. Ses rapports avec Astou, le fait qu'il ne t'ait toujours pas appelé. Tu sais, dès fois, il faut une intervention pour décanter ce genre de situations. Dinama ci rouss (il prendra en compte ce que je dis). Je sais que ses parents aussi le questionne sur ta venue.
- Justement Tata, je ne veux pas qu'il m'appelle parce qu'on le lui a demandé mais parce qu'il le veut et qu'il est conscient que c'est son devoir.
- Dafay fek mou andd ak sagom doom (Justement ma fille, il n'a pas toute sa tête là).
- Tu penses vraiment que c'est la chose à faire ?
- Oui, fais moi confiance.
- D'accord, pas de souci. Merci encore une fois Tata
- Merci à toi de me faire confiance. On s'appelle, bisous.

FlammeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant