Chapitre 31

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Pete a pris congé. Il va falloir que je l'ai à l'œil. Je me pose quelques questions à son sujet et sur sa venue dans cette ville. Dès que j'ai du temps, je me pencherais là-dessus même si ça m'emmerde de fliquer mon meilleur ami.
Je suis toujours dans mon bureau à réfléchir à comment sortir du positif de tout ça quand Lauren passe la tête dans l'entrebâillement.

-Ça va ?

-Ouais.

-Tu veux quelque chose ?

-À part en finir avec toute cette merde ? Rien merci. C'est gentil Lauren.

-Je peux t'aider ? En donnant mon témoignage par exemple ?

-Ça serait un plus au dossier, mais tu devras le faire à un policier en fonction et tu risquerais d'être appelé à témoigner et ça c'est hors de question.

-On ne peut pas le faire en gardant mon identité secrète ? Comme un témoignage anonyme ?

-On peut, mais ça a beaucoup moins de valeur. Et ça n'empêche pas de devoir te rendre dans un commissariat pour le faire.

-Ok.

-En revanche, peut-être qu'en connaissant certains détails, je pourrais mieux axer mes recherches.

-Ok. Qu'est-ce que tu voudrais savoir ?

-Tu m'as dit que ce sont tes parents qui vous ont vendu ta sœur et toi ?

-Mon père.

Elle baisse la tête, pince les lèvres. Je n'ose même pas imaginer quels sentiments elle doit ressentir. De la tristesse, de la haine, du dégoût.

-Dans ton entourage y'a eu d'autres cas ? Comment ton père est entré en contact avec l'acheteur ?

-Je ne sais pas. Tout ce que je peux te dire, c'est que parfois, certaines filles de mon école ne venaient plus en classe. Pour la plupart, leurs parents avaient peur de les laisser sortir hors de chez elles mais on les croisait quand même de temps en temps. Pour les quelques autres, on n'en a plus simplement jamais entendu parler. Comme si elles n'avaient jamais existé.

-Ok, et pour toi ça s'est passé comment ?

-Mon père m'a emmené en voiture jusqu'à un aérodrome en dehors de la ville. Deux hommes nous attendaient. Ils ont refilé une enveloppe à mon père. Ils se sont serrés la main et mon père est reparti. Ensuite je n'ai rien vu, j'avais un sac sur la tête.

Je sens tous mes muscles se contracter. Les salauds.

-Ils... t'ont touché ou fait du mal ?

-Non.

Je souffle de soulagement. Apparemment, il ne touche pas à la « marchandise » avant la vente. C'est déjà ça.

-Ok, comment tu t'es retrouvée aux États-Unis ? Tu disais être à un aérodrome. Vous avez pris l'avion ?

Même si j'en doute fort vu le niveau de sécurité aérien. Peut-être un trajet en hélico jusqu'à un port. Ça serait moins cher et nettement plus simple de voyager par bateau. Ce n'est qu'une supposition, je peux très bien faire fausse route.

-Je ne sais pas, on m'a mis un casque sur les oreilles. Je n'entendais rien. Tout ce que je peux te dire c'est que j'étais allongée sur un sol froid et métallique.

-Ça pourrait tout aussi bien être un hélico. Ok. Tu as décollé immédiatement à la verticale ou tu as ressenti les vibrations de la route avant de sentir l'appareil s'incliner et s'élever ?

-La première option.

-Donc un hélico. D'après toi, il s'est écoulé combien de temps entre le décollage et ton arrivée à l'entrepôt ?

Troublante UsurpationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant