Choisir son camps - Partie 4

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— J'ai hâte de voir ca, fit l'Archonte figé dans une expression trahissant autant l'admiration que le défi.

Son regard passa lentement sur Esther comme s'il cherchait quelque chose avant de se reposer sur Ambre.

— Je pense qu'il est temps pour moi de partir, vous avez beaucoup de choses à vous dire et moins d'une nuit pour le faire. Sans parler du fait que tu as été clair concernant ma présence...

— Et je n'ai pas changé d'avis, fit Ambre sans le lâcher du regard, même si je sais ce que je te dois. Ta présence n'est pas la bienvenue.

Les mots avaient percés l'air comme des couteaux avant de s'abattre en sentence incontestable, mettant la pièce mal à l'aise.

— Je pourrais me passer de ton accord tu sais... Dit il lentement avec un sous ton de défi alors qu'un duel de regard s'engageait.

Maxon se raclait nerveusement la gorge, visiblement pas habitué à ce qu'on parle ainsi à un puissant vampire. La hiérarchie au sein de la Société était très claire, Ambre se situant clairement en bas, juste au dessus de Maxon par sa lignée, mais Ash volait indéniablement au dessus d'eux. S'il l'avait voulut, ils auraient pu traîner l'agent et la novice devant le grand Conseil et demander leur tête pour insubordination ou juste pour le plaisir. Nulle doute qu'il aurait eu gain de cause dans un cas comme dans l'autre.

De plus, il flottait dans l'air une étrange tension c'était bien vrai. Entre la novice et l'Archonte il y avait indéniablement de l'électricité, mais il aurait été devin celui qui aurait pu en expliquer la véritable nature.

Le Walpurgien se gratta nerveusement le crane alors que les deux prédateurs se faisait toujours face dans le minuscule salon. Il avisa également du coin de l'œil l'humaine dont il semblait être le seule à se souvenir de la présence. Elle regardait subjuguée, ou totalement perdue, le duo rouler des mécaniques sans pour autant bouger un muscle ou céder un centimètre à l'autre. Maxon, ne sachant trop quoi faire, avisa la jeune femme source de tant d'ennuis malgré elle. Maintenant qu'il lui avait donné son sang pour guérir ses blessures le vampire se sentait étrangement rassuré de la savoir saine et sauve, autant pour Ambre que pour lui même. Il n'avait pas été si proche d'un être vivant depuis des années, sauf quand il s'agissait d'écourter cette dite vie, alors sentir une partie de lui courir dans ce corps lui faisait subir un tas de sentiment contradictoire. Sans compté que c'était la première fois qu'il donnait son sang à un humain... Est ce normal qu'il ressente autant de chose venant d'elle ? Une partie de ses pensées, de ses peurs, de sa... Faim ?

Sans trop réfléchir à son geste, le vampire se leva à une vitesse trop rapide pour que la jeune femme puisse le percevoir. Ash et Ambre, trop pris à leur dispute, ne firent pas attention à lui. Il réapparut immédiatement sur le canapé, un paquet de gâteau prit dans le placard à la main.

— Cela risque d'être long, vous devriez peut-être manger quelque chose ? Fit il en lui tendant maladroitement la nourriture. Vous avez perdu beaucoup de sang...

Esther papillonna du regard en avisant le paquet comme s'il sortait d'un drôle de rêve. La jeune femme tordit ses doigts une seconde, hésitante, comme s'il elle craignait qu'il la morde dès qu'elle tendrait le bras. Mais après une seconde, elle le remercia dans un petit sourire en prenant les biscuits entre ses mains tremblante. C'était comme apprivoiser un tigre blésé, sauf que dans la circonstance, le prédateur n'était pas celui qu'il y paraissait. Maxon regarda bêtement ses pieds en se demandant pourquoi il avait agit de cette manière. Peut avait il maintenant l'habitude de servir que c'était devenu une seconde nature ? Cela faisait maintenant vingts ans qu'il était aux cotés du Régent, et c'est vrai qu'il n'avait jusque là rien fait d'autre que suivre des ordres. Certes, il était son hommes de confiance, c'était bine plus que ce qu'il avait jamais pu espérer, mais il restait un serviteur au même titre qu'un Quia ou un Donor.

L'agent sorti soudain de sa réflexion alors qu'un cookie sous plastique apparu devant ses yeux fixant le sol. Esther lui tendait, un doux sourire fixé sur le visage. Il n'était pas un Amabilia, mais sa Mascarade était bien suffisante pour qu'il décrypte sans difficulté cette expression ; c'était un « merci ». Pas un mot seul, mais une profonde gratitude pour tout ce qu'il avait fait. Il fallait dire qu'elle lui en avait fait voir de toutes les couleurs. Même à moitié exsangue, la demoiselle avait trouvé le moyen de lui filer entre les dois dans tout l'appartement pendant une bonne demi-heure, l'insultant copieusement et lui lançant tous ce qui lui passait sous la main, avant qu'il n'arrive à la convaincre qu'il était là pour l'aider.

Se sentant un peu gauche, l'Agent prit le biscuit alors que la jeune femme croquait doucement dans le sien. Elle l'incita du regard à croquer dedans également vu que le duo ne semblait pas voir césser sa discussion houleuse à propose des rôles de chacun dans la Société et d'une offre... A la vérité Maxon n'écoutait plus depuis longtemps, trop absorbé par cette drôle de sensation auprès du vivant.

— Je ne mange pas. Expliqua t il gentiment avant de poser le gâteau sur la table. Enfin, si... Mais pas de ca.

— Oh... Fit simplement Esther. J'ai un steak cru au frigidaire si besoin, il doit en avoir, non ?

L'Agent resta complètement scié par cette déclaration, mais pas autant que son interlocutrice qui prit la mesure de ce qu'elle venait de proposer. Elle éclata dans un rire nerveux mais charmant avant que cela ne devienne un fou rire.

— Je crois que c'est un peu trop pour un seul soir, expliqua elle au bord des larmes, mais de rire cette fois.

— J'imagine.

— Toi tu n'es pas un bavard alors. Fit elle avec un entrain renouvelé.

— Pas vraiment, c'était pareil de mon vivant.

— Ça me vas, je préfère ça.

Pour sure il aurait fallu être fou pour ne pas la trouver charmante avec ses longs cheveux noirs qui couraient loin dans son dos et ses yeux bleus cachés derrière des lunettes trop grande pour elle. Mais il ne put pas pousser plus loin sa découverte du genre humain.

— Maxon ? Tu es sure que ce vas ? Fit Ambre en haussant un sourcil curieux

Le vampire avisa la pièce comme s'il la découvrait pour la première fois. L'Archonte avait disparut, sa présence se faisant maintenant sentir bien loin du quartier.

L'agent mit une seconde à comprendre avant de comprendre la raison de cet interrogatoire ; il était entrain de sourire.

La Mascarade des Damnés - Tome 2 La chute de l'angeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant