Une alliance au goût de miel - Partie 2

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La pièce resta une seconde silencieuse seulement bercée par le rythme régulier de l'écriture d'Hippolyte ainsi que le son étouffé du restaurant. Henri dardait Ambre de son poste d'observation, une retenue à peine dissimulée en parcourant des yeux ses jambes. Finalement ce fut Hector qui brisa le silence.

— Mais nous manquons à tous nos devoirs, mes frères. La pauvre petite ignore tous de nous, cela fait seulement quelques jours qu'elle est revenue à la vie. Nous sommes des étrangers pour elle.

— Tu a raison, brisons vite la glace, j'ai hâte de pouvoir vous appeler mon amie, très chère. Renchérit Henri.

Ambre sentie une profonde sensation de dégoût l'envahir, à l'idée d'être "amie" avec celui-ci. Dans sa bouche, le mot n'avait rien d'amical, justement. Les deux frères se tournèrent vers celui derrière le bureau. Il y eu un autre instant de silence pendant lequel Ambre détailla le dernier des frères. Il émanait de lui une aura particulière, comme celle du Baron et du Régent, mais d'une nature totalement différente, comme un magnétisme, un charme inexplicable malgré son air bougon.

— Bien. Finit par soupirer Hippolyte en repoussant ce qui semblait être un livre de compte. Mademoiselle Lefranc, soyez la bienvenue au sein de l'Amabilia d'Atlanta. Nous sommes les Régents du clan, Hector, Henri et moi même, mais vous pouvez nous désigner sous le nom de Régent, des Régents ou de H.Brandy, comme il vous sera le plus agréable.

— Tout les trois, vous êtes Régent du clan ?

— Une petite particularité de notre transformation, ma chère. Fit Henri. Mais nous ne sommes pas la chose plus incroyable que vous verrez dans ce monde, je vous l'assure.

— Nous avons été très intéressés par votre naissance, reprit Hippolyte sans sourciller, et plus encore par vos premiers pas. Un nouveau-né capable de tenir tête à la Présence d'un Regno, c'est rare, pour ne pas dire du jamais vu...

— Votre réputation grandie plus vite que vous ma chère. S'amusa Hector.

— Espérons que ce soit pour votre bien, conclut l'aîné. Tout cela pour vous dire que nous sommes ravis de pouvoir vous rencontrer en personne. Le Régent Walpurgien à tendance à garder bien trop pour lui les merveilles qui composent son clan. Nous espérons pouvoir collaborer avec vous dans un avenir prochain, pour nous épanouissement mutuel.

Ambre se détendit légèrement.

— Maintenant, mademoiselle Lefranc, peut on savoir ce qui vous amène de notre coté de la ville ? Dit Hector. A part une visite de courtoisie.

— J'avoue que j'ignorais ce qu'était ce lieu, mes Régents. Je suis à la recherche d'un membre de votre clan. Jace Zuma, est ce que vous le connaissez ?

Les trois frères échangèrent un regard avant exclamer d'un rire à l'unisson.

— Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle... Piqua Ambre passablement irritée.

— Voyez vous cela, moi qui croyais que c'était mon charme légendaire qui vous avait attiré à nous. Fit Henri en prenant un moue triste. Et voilà que j'apprends, vous dont la grâce à saisit mon cœur au premier regard, que votre amour va à ce gros nigaud de Jace.

Ambre sentie le rouge lui monter instantanément aux joues comme si son attirance pour le dit vampire se manifestait d'elle même.

— Ça n'a rien à voir avec ça... Bredouilla elle. Je dois...

— Je ne vous comprend pas, c'est l'aura mystérieuse de l'ancien esclave qui vous attire, ma douce ? Ou bien exotisme peut-être ?

L'ancien esclave ? Ambre, choquée, rangea cette information dans un coin de son esprit, ainsi que sa répartie sur le caractère raciste du propos du vampire. Si elle sortait en un morceau de cet endroit, ce dont elle n'était pas encore sure, la vampire pourrait peut-être avoir des éclaircissements.

— Je pense que ton pauvre cœur va mettre tout le prochain siècle à s'en remettre, mon frère. Piqua Hector en sirotant son verre.

Henri lança sa tête en arrière sur le divan, main sur le cœur comme s'il était touché.

— C'est compréhensible vu ta tenue et tes manières, Jace au moins, a apprit les bonnes manières. Dit Hippolyte qui avait recommencé à gratter ses papiers.

— J'ai bien peur que nous ne puissions pas vous renseigner, ma chère. Fit Henri. Voyez vous Jace ne loge pas ici. Il a un appartement je crois ?

— Oui, en ville. Confirma Hippolyte. Mais, il ne l'a pas enregistré dans le registre du clan. 

— Nous ne pouvons donc pas vous aider. Le regard d'Hector prit un instant une couleur bleutée. Mais peut-être peut on faire autre chose pour vous être agréable ? Prenez un siège...

Ambre se sentie étrange, comme si une partie d'elle mourrait d'envie de s'asseoir prêt d'Hector. Cela ressemblait à la Présence du Baron, mais en plus diffus, et cela demanda moins de volonté à la jeune femme pour repousser cette envie. 

— Non. Réussit elle à articuler en se tenant le crâne. Maintenant. Ambre prit la direction de la porte. Si vous voulez bien m'excuser Régents, je ne voudrais pas abuser de votre hospitalité...

Son crane la lançait brutalement tout d'un coup, c'était forcément dû aux pouvoirs des Régents, il essayaient de lui faire quelque chose.

— Intéressant, nous avons prise sur vous très chère. Juste un peu.

Puis, en un instant, le benjamin des frères lui coupa la route et posa sans qu'elle puisse s'y opposer deux doigts sur son cœur. Il retira prestement sa main après avoir touché la peau de la jeune femme, comme s'il venait de se brûler.

— C'est vrai mes frères, s'exclama Henri, elle l'a encore ! Je la sent !

Il la regarda avec un mélange d'admiration et de fureur dans le regard. Cette fois, Ambre avait vraiment peur, et la chose se mit à s'agiter, prête à bondir à la moindre agression. Elle devait sortir d'ici avant que qu'un humain ne soit blessé, comme ce fut le cas à la Fondation, la dernière fois que la Bête avait prit les  commandes. 

— Dégage de mon chemin ! Ordonna Ambre en écartant violemment le vampire. Je ne veux pas jouer avec vous.

Sans trop savoir comment, Ambre usa de sa nouvelle vitesse et se retrouva dans les cuisines du restaurant. Henri la rejoignit et lui prit le bras :

— Tu l'as encore ! Tu l'as !

Elle se défit difficilement de sa prise mais ne manqua pas de lui retourner une claque sonore en guise d'avertissement.

— Touche moi encore une fois et tu vas le regretter, je te le jure. Menaça la vampire sentant le sang piquer au bout de ses doigts. Un pas de plus et...

— Mais vas y ma petite. Murmura Henri à son oreille, si bas qu'elle eut du mal à tout entendre. Fais donc usage de tes dons en public et j'aurais le grand plaisir de te réduire en miette dans la plus stricte légalité. Après je pourrais t'étudier et voir comme il est possible que tu l'ais encore..

Ambre avisa les cuisinés et commis, plongeurs et serveurs, qui l'observaient avec autant de crainte que d'incompréhension dans le regard. Ils étaient tous innocents et la vampire se refusait à les blesser.

— Tu ne voudrais pas rompre le Secret, n'est ce pas ? Fit il dans un sourire. Tous comme blesser ces "pauvres" gens ?

Cette fois le vampire se moquait d'elle ouvertement. Mais le Régent lui avait apprit que le temps était l'arme des vampires, elle réglerait ses comptes avec se petit prétentieux un autre fois, quand elle aurait l'avantage. Pour l'heure, elle contourna les fourneaux pour quitter les cuisines, le tiers des propriétaires toujours sur ses talons.

— Vous êtes dingues tous les trois. Je ne comprends pas de quoi vous parlez, ou ce que vous voulez, laissez moi tranquille.

— Ton âme, Ambre tu l'as encore. Je veux savoir pourquoi !

La jeune femme se figea dans le couloir, choquée, et fit face à Henri. 

La Mascarade des Damnés - Tome 2 La chute de l'angeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant