Un ange passa durant une longue seconde avant qu'elle ne lève un sourcil atterrée :
— Vous êtes tous dingues dans cette ville, c'est officiel. Je ne crois pas aux âmes, ou à toutes ses conneries pseudo-spirituelles.
Elle fit volte-face en direction de la porte, échappant par là même au regard fou du vampire.
— Mon âme, non mais n'importe quoi. S'énerva elle dans sa barbe. Et pourquoi pas les plans du "très haut" à mon égard pendant qu'on y est ? Vous êtes tous dingues. Dingue et dangereux.
— Toi, ressens encore des choses, non ? Lança Henri au travers du hall, semblant se moquer du public d'humain en périphérie. De l'affection, de l'empathie, peut-être même de l'amour ?
En une seconde, avant qu'elle n'actionne la poignée, le tiers des Régent fut à sa hauteur, murmurant à son oreille :
— Toutes ses émotions sont des points d'accroche pour les pouvoirs des Amabilis, nous influençons l'âme humaine. Si tu étais un vampire, je n'aurais pas te toucher. Pourtant, je t'ai vu chanceler lorsque j'ai, à peine, attisé ton affection. C'était si facile...
Ambre plaça son visage face à celui du Régent soutenant son regard sans gène. La vampire commençait à être fatiguée de ces petits jeux ou que tout le monde tente de la manipuler.
— Alors dit moi, Ambre Lefranc, qu'est ce que tu es ? Que t'es il arrivé ? Comment peux tu avoir encore ton âme alors que tu es passée de l'autre coté ?
— En quoi est ce que cela vous concerne, Régent ? Articula elle lentement, prête à lui sauter à la gorge au moindre geste suspect.
— Cela fait des siècles qu'aucun des nôtres n'a put faire preuve d'émotions sincères. Pas depuis que...
— C'est faux, les vampires ressentent des émotions, le coupa elle. J'ai vu mon Sire se tordre de douleur en mourant et d'autres vampires être ivre de colère.
— Mais aucun qui ne montre de l'empathie, n'est ce pas ?
Ambre ne dit rien, sur ce point il avait raison.
Elle lança un regard autour d'elle, et constata que le restaurant avait repris son activité normale comme si personne ne se souciait des deux personnes ne disputant à l'entrée. Ce qui frappa le plus la jeune femme, était le calme du lieu. Ainsi que l'absence des deux autres Régents, ils auraient eut cent fois le temps de les rejoindre, normalement.
— Tu sais ce qu'est le Mascarade Ambre, l'apanage de tout les vampires, notre don universel.
— C'est la capacité à imiter les émotions que les humains souhaitent de nous, oui. Ce qui nous permet de gagner leurs confiances et de nous nourrir plus facilement d'eux.
Elle se mordit la lèvre, repensant, amère, à sa désillusion avec Ash sur ce point.
— Tout à fait. Fit il d'un ton lent, toujours aussi passionné par ce qui se tenait devant ces yeux. Tu m'accordera donc qu'en toute logique que si aucuns humains n'est a proximité, il n'y a pas d'émotion à imiter ?
— Oui. Mais, je ne vois pas où vous voulez en venir.
— Alors pourquoi as tu peur en cet instant, Ambre ? Pourquoi t'es tu soucié de ce que les passant pensaient de te tenue ? Et pourquoi as tu le regard d'une femme soucieuse dont on a brisé le cœur ?
La vampire pouvait sentir le sang pulser dans ses veines et la magie lui piquer les doigts. Il avait raison, même si cette réalité lui déplaisait, elle n'aurait pas dû ressentir ce genre de chose. De ce qu'elle avait vu de Maxon, du Régent, d'Ash et des autres, aucuns vampires n'éprouvaient ce genre de difficultés.
Hamet lui avait bien parlé de cela. De cette noirceur qui lui enserrerait le cœur sous peu, elle l'avait rejeté, et même si aujourd'hui elle pouvait le sentir en elle, la vampire arrivait pour autant à la maintenir à distance.
— Je vais te le dire, car tu as toujours ton âme. Continua Henri. Tu n'as pas la Mascarade, car tu as t'es propres émotions, ton libre arbitre. Tu es à part Ambre, à mit chemin entre les deux mondes. Faisant donc de toi la plus puissante des vampires... Ou bien, la plus faible.
— Vous êtes malade.
— Je sais ce que je dis à ton propos. Tu lui ressembles, vous avez cette même lueur dans le regard. J'étais déjà un vampire, quand celui qui avait le même don que toi parcourait cette terre.
— Il y en a un autre ? Dit Ambre surprise.
— Avait, c'était il y a bien longtemps. Le Régent étira un sourire mauvais. Mais ce vois que tu ne réfute plus ma théorie tout d'un coup ?
Ambre se sentie soudain mal à l'aise, comme si le rouge lui montait aux joues. Elle ouvrit la bouche pour argumenter mais une voix connue coupa court à la discussion.
— Ambre ?
Le duo se tourna vers l'origine du son qui semblait sortir des cuisines, et la vampire étira un largue sourire. Aussi beau et déterminé que dans son souvenir, il se tenait face à eux, un paquet sous le bras, et son regard courant de la vampire au Régent comme si la scène lui paraissait irréelle.
— Jace !
Elle eut du mal à ne pas lui sauter immédiatement au cou, ne devant sa retenue qu'à la désagréable présence du Régent Amabilis. Ce fuit d'ailleurs lui qui prit la parole :
— Ah, Zuma, vous êtes déjà de retour, et avec ce que nous voulions. Excellent. Vous n'avez pas eu de difficulté ?
Jace fit quelques pas et tendit le paquet, à peut prêt aussi large et haut qu'un coffret, à Henri. Il semblait ignorer royalement la Walpurgienne qui se tenait pourtant à quelques centimètres de lui.
— Aucunes Monseigneur. Il y a t il autre chose que je puisse faire ?
Henri souleva trop rapidement le papier journal qui protégeait la trouvaille, empêchant Ambre de jeter un coup d'œil. Puis il étira un sourire satisfait.
— Hé bien, cette jeune novice vous cherchait, Zuma. Dit le tiers des Régents en lui lançant un drôle de regard. J'ignore pourquoi, mais soyez charmant et accédé à sa requête. Qu'il ne soit pas dit que l'Amabilia ne porte pas assistance à ses chers amis du clan Walpur... Maintenant si vous voulez bien m'excuser charmante novice, j'ai à faire. Mais je suis sure que nous nous reverrons vite. En attendant, je vous laisse entre de bonnes mains.
Les dernières mots du vampire étaient tentés de tant d'ironie qu'Ambre sentie ses dents grincer. Il disparut immédiatement après dans le bureau, et la vampire se sentie plus détendue au contact de Jace à qui elle offrit son plus beau sourire.
Sans résultat.
Avant qu'elle n'ai put dire quoi que ce soit, Jace lui attrapa le poignet sans aucun douceur et l'engraina à l'extérieur du restaurant.
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La Mascarade des Damnés - Tome 2 La chute de l'ange
Vampiro/!\ Ce tome est la suite directe de "l'enfant sans père" ;) Géorgie, de nos jours. Impitoyable et éternelle, la Société, principale groupement de vampires, étend de plus en plus son emprise sur le monde, faisant régner sa loi et celle des clans sur...