La Mascarade des Damnés - Tome 2 La chute de l'ange

Une nuit de péché - Partie 3

Ambre resta une seconde interdite avant de s'esclaffer, manquant de renverser son verre au passage. Si elle respirait encore, nulle doute qu'elle se serait étouffée.

— N'importe quoi, toi alors ! Fit elle en peinant à cacher sa voix déraillante. Tu es bourrée, c'est ça ? Comment tu peux imaginer que ce type puisse être amoureux de moi ?

Dona fixait la vampire avec le plus grand des sérieux.

— Qui t'a parlé d'amour ici ? Il faut grandir ma belle, bienvenue dans le monde des adultes. Là où la vie rime avec sexe, et sexe rime avec pouvoir.

—  Tu as trop regardé House of cards. Conclut la vampire. Et tu es bourrée.

La sorcière ne perdit rien de son sérieux, faisant tournoyer l'alcool au fond de son verre d'un rythme lent comme pour marquer la gravité de son propos. Elle ouvrit et ferma la bouche quelques secondes, cherchant ses mots.

— Déjà, cette série est géniale. Ensuite, il faut que tu admettes Ambre, que les hommes veulent tout un tas de choses, et une jolie fille, ou homme selon les goûts de chacun, dans leur lit tous les soirs en fait partie. Des empires et des royaumes ont sombré pour des histoires de coucheries, des tête aussi. 

— Personnellement je préfère Supernatural. Mais Dona, dis moi, pourquoi est ce que le monde semble devenir un immense film pornographique quand je parle avec toi ?

— Ce n'est pas moi, se défendit Dona, c'est le monde qui résonne comma cela ! Et ne change pas de sujet, maline que tu es. Je sais pourquoi toute cette histoire avec Ash te mets en rogne. C'est qu'il te plais, mais qu'il ne sera jamais capable de te donner ce que tu veux, et pour ca, tu lui en veux à mort. Et ne fais pas cette tête, tu sais très bien que j'ai raison, mais je ne veux pas m'étendre là dessus.

—  C'est vrai que tu ne t'étends déjà pas énormément. Ironisa la vampire. 

Les jeunes femmes se regardèrent un moment en silence avant qu'Ambre ne se décide à changer de sujet.

— Je dois toujours trouver Jace. Tu es sure que tu n'as pas une idée d'où je pourrais le trouver ? Ou l'Amabilia ?

— Ambre, je t'aime bien. C'est pour cela que je vais me permettre de te rappeler que traiter avec ces gens n'est pas une bonne idée. On se mord toujours les doigts 'avoir fait affaire avec eux.

— A t'entendre on dirait que tu parles par expérience.

— Plus que tu ne le crois. Dit simplement la sorcière.

Il y eu un long moment de silence, Dona se pinçant les lèvres à intervalles réguliers et fuyant les regards. Elle ne parlerait pas cette nuit.

— Il a un petit nom ton "Jace", au moins ? Finit elle par demander.

—  Zuma, Jace Zuma.

La sorcière se tapota le menton.

— Inconnu au bataillon, ce n'est pas un client. Tu peux me croire je connais tous les vampires qui passent me voir, question de sécurité. Et c'est une tragédie qu'il ne soit jamais venu, s'il est aussi beau que ce que les soupirs dans ta voix laisse entendre. 

— Dona... Souffla la vampire. Je croyais que tu ne voulais pas t'étendre ?

— Quoi ? Plaida la sorcière qui retrouvait sa joie de vivre habituelle. Ce n'est pas parce que la plupart des gens n'osent pas draguer que je dois m'en priver ! Il n'y a pas que les vampires qui ont le droit de chasser quand ils ont faim.

Elle se fendit d'un clin d'œil qui aurait déridé Dracula lui même.

— Il y a une différence entre draguer et sauter sur tout ce qui bouge, tu sais ?

— De ton point de vue, pour moi, c'est juste le résultat attendu. Tu devrais essayer, cela te détendrais un peu. Peut-être que si ton Archonte et cet Amabilis étaient là, on pourrait s'amuser...

—  Stop, merci, je tiens à dormir le jour prochain sans avoir en tête les images obscènes que tu me propose. La coupa Ambre en se bouchant les oreilles. Surtout si cette nuit est la dernière de ma vie, vu comment je suis partie pour régler mes problèmes. J'ai toujours un Baron qui veux ma tête je te signale.

La dame du bar souffla sur une de ses mèches de feu et papillonna longuement des yeux.

—  Pfff, tu es une vraie sainte ni-touche toi alors. Il va vraiment falloir que je te décoince si on doit se côtoyer. Mais bon, tu as raison, avant cela, essayons de sauver tes jolies petites fesses d'un coup de soleil. Si tu veux vraiment aller voir ces maudits morts-vivants...

La sorcière quitta son fauteuil pour passer derrière son bureau. Elle rechercha durant de longues minutes, ouvrant tiroirs après tiroirs, avant de finir par crier victoire et d'agiter sa trouvaille. Pas peu fière, elle tendit à Ambre ce qui semblait être une carte de visite.

— Voici les dernières informations que j'ai concernant la localisation du nid des Amabilis, je ne sais pas si... Oh, ne me regarde pas comme cela, c'est comme ainsi qu'on nomme les maisons de vampires, des nids, c'est un terme commun.

—  Je n'ai rien d'une guêpe, je te signale.

—  Au niveau du caractère il y a une ressemblance je trouve. La taquina elle. Piquante et toujours à bourdonner dans mes oreilles. Donc je te disais : la dernière adresse connue, peut-être ne vit il pas là. Cela arrive que les vampires aient leur propre maison, mais c'est au moins un point de départ.

La vampire décrypta la carte avec la plus grande attention. Elle était froissée dans tous les angles possible, et semblait avoir vécue de grande aventures avec un café, voir deux.

— C'est une plaisanterie ? Dit finalement Ambre en haussant un sourcil.

—  Quand je te dis que ces gens ne sont pas fréquentables. Répondit la maîtresse du péché  en retournant s'asseoir. Il y a une raison.

Belladona mordit le coin de son shot comme pour réprimer un sourire mutin, sans grand succès.

—  Tu es sure de vouloir toujours y aller, ma chère ?

—  Pas le choix. Conclut simplement Ambre. Pas le choix.

Oh la galère... Pensa alors la vampire en finissant son verre. Et la nuit ne fait que commencer.