Émancipation - Partie 4

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Ash sortie lentement de la pénombre, mains devant lui, et un sourire féroce aux lèvres, faisant briller d'autant plus sous regard vert.

— Doucement, doucement, on se calme, je viens en paix. Je veux juste discuter.

La Walpurgienne soupira en avisant l'Archonte.

— Qu'est-ce que tu fais ici Ash. Je croyais avoir été claire...

— Tu l'as été, tu l'as été, ton dédain de mon offre est on ne peut plus clair. Mais je ne viens pas pour cela. Je veux juste cinq minutes de ton attention, je pense que j'y ai bien droit ?

Maxon se tenait droit comme un « i » derrière elle, semblant hésiter sur la démarche à adopter, mais une chose était sure, il craignait que sa congénère ai encore son « fils à la patte » comme il disait. Peut être craignait il également pour le sien maintenant ?

— Il va falloir faire vite avant que l'autre ne revienne, je ne veux parler qu'avec toi et c'est la première et dernière fois que je compte me présenter ainsi. Prévient l'Archonte.

Elle ne répondit pas tout de suite. En son for intérieur il lui paraissait évident qu'il pouvait lui demander légitimement bien plus que cinq minutes après lui avoir sauvé la vie. Mais la colère était si forte qu'elle n'avait pas envie d'être fait play.

— Quatre minutes, et tu restes où tu es.

Il sourit dans le noir, dévoilant ses dents blanches et ses yeux redevenus bleu. L'Archonte fit un pas puis un autre, ne se tenant plus qu'à un mètre de la jeune femme.

— Ash. Fit elle dans une voix pleine de défi. Ne me cherche pas.

L'Archonte leva les mains comme un enfant pris la main dans un pot de confiture et fixa la vampire d'un regard plein de malice.

— Quatre minutes et je reste où je suis, maintenant. Conclut-il. Deal ?

— Deal. Fit elle sans parvenir à retenir un air amusé et un soupir. Maxon, s'il te plais...

— Tu nous accorde cinq minutes, fit l'Archonte à Maxon sans autre forme de politesse.

Les deux vampires se regardèrent comme des gargouilles avant que l'agent ne cède, non sans une petite pique.

— Quatre, et je serais la ponctualité incarnée. Je serais à portée de cri en cas de besoin, devança t il ses désirs en échangeant un regard avec la novice. Je vais en profiter pour surveiller le joli coeur.

Ash soupira mais Ambre sourit alors que son congénère disparu. En une seconde il avait bondit sur le toit de l'immeuble de Jace et disparut dans la nuit. La novice resta fixe, car elle était sure que les Walpurgiens ne pouvaient pas sauter aussi haut. C'est ce qui avait coûté la vie à son Sire.

— Très fidèle et dévoué ce garde du corps dit donc. Coupa Ash dans ses réflexions. Tu sais où est le chenil ? Que je puisse en adopter un moi-même.

La vampire fit lentement volte face dans un déhanché volontairement provoquant et désinvolte. Elle le réservait pour Jace celui là, mais l'envie d'agacer Ash était plus forte que son désir.

— Modèle unique, fait sur mesure et sur commande uniquement. Pas la peine d'essayer, l'un des critères d'attribution est notamment le fait de ne pas être un bâtard imbu de lui même avec un capacité émotionnelle frisant le zéro.

« Et toc ! »

L'Archonte la fixait toujours, sans quelle parvienne à comprendre son expression.

— Et je t'interdis de parler de Maxon comme d'un chien si tu ne souhaite pas que je t'attaque à vue. Conclut la novice.

— Si cela peut faire plaisir à Madame, alors je m'exécuterais et contre un baiser je pourrais même m'excuser.

Il ne perdait donc jamais le nord celui là ? Mais sans trop s'expliquer pourquoi, Ambre trouvait cette dernière réplique amusante et lui fit un sourire en coin.

— Même pas en rêve.

Sans prévenir le vampire lui lança une petite boite en carton à peine plus large que sa paume qu'elle saisit au vol sans difficulté. Elle la regarda dans tous les sens sans détecter de farce particulières de la part du Regno.

— Ouvre-le. Fit le Regno en désignant la boite. Pour enterrer la hache de guerre.

Ambre haussa un sourcil mais s'exécuta, autant le couvercle pour dévoiler trois objets, une lettre pliée, une fiole de sang et un petit objet emballé dans un tissu sombre.

— Tu veux être indépendante, très bien, je respect ton choix. Mais je souhaite, que tu ais toutes les clés pour comprendre ce qu'il implique.

Curieuse la vampire, saisit d'abord le petit paquet couvert de tissu et retira immédiatement ses doigts alors qu'un sensation de brûlure lui piquait la paume. Elle fusilla le vampire du regard le sommant de s'expliquer :

— Ah, avec la chance que j'ai j'aurai du me douter que tu commencerais pas cela. Désolé, c'est un garde fou.

Ambre regarda l'objet avec précaution :

— C'est une pièce, Ash. Dit elle sans comprendre.

— Un dernier d'argent pour être précis. Il fouilla une seconde dans sa propre poche et en sorti un identique entre le tissu de sa veste qu'il montra à la jeune femme. Les anciens appelaient cela un totem, moi j'aime le terme garde fou. La douleur que procure l'argent est suffisante pour rompre n'importe qu'elle emprise. Leçon, numéro un : si tu as un doute sur ta liberté d'esprit, touche cette pièce. La douleur devrait te réveiller immédiatement.

— Et le sang ?

— Celui d'Hamet, volé à la banque Regno.

La vampire tiqua immédiatement.

— Comment les Regnos pourraient ils avoir une fiole du sang de mon Sire ? La Société autorise cela ?

L'Archonte eu un petit rire et fixa la jeune femme avec un regard doux, ce qui était assez étrange en soit.

— Il y a tant de chose que tu ignores Ambre, s'en est presque attendrissant. Règle numéro deux : n'oublie jamais que les vampires ne sont pas une famille, les clans sont en guerre. J'ai volé cela à notre banque pour que tu puisse t'exercer à déverrouiller le sang de ton père, c'est la règle numéro trois. Sans cela tu sera privé de beaucoup de secret. J'aurai pu t'apprendre à le faire mais... Bref, c'est cadeaux d'adieu en somme, car je suis beau joueur.

— D'adieu ? Répondit Ambré méfiante.

— Aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai mes propres affaires à gérer dans mon secteur et vu que tu m'as fais comprendre que ma présence t'étais désagréable... Je ne comptes pas traîner par ici plus longtemps. La lettre est un mode d'emploi, pas besoin d'en parler plus que ça. Tu saura quoi en faire.

— Merci. Dit elle toujours autant surprise.

Il se frotta une nouvelle fois l'arrière de la tête comme s'il cherchait comment conclure, les quatre minutes arrivaient à expiration et Ash était une personne de parole.

— Nous avons toutes l'éternité, mais j'espère que la prochaine fois que nous nous reverrons cela sera en meilleure terme. Bref, prends soin de toi Ambre.

Sans comprendre, elle s'entendit lui répondre alors qu'il disparaît dans les ténèbres :

— Toi aussi Ash. Au revoir.

Ambre prit la lettre au fond de la botte, ses doigts tremblant autour du papier comme s'il contenait le chose la plus fragile au monde. Elle déplia la lettre avec précaution. Elle était vierge à l'exception d'un unique mot manuscrit au centre du papier, et cela lui tira une larme.

« Pardonne-moi » était écrit d'une plume mal assurée.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 08, 2020 ⏰

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