Une alliance au goût de miel - Partie 4

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Le duo dévala l'escalier, passa devant la file d'attente et se retrouva loin sur le trottoir en quelques secondes. Le vampire était silencieux et il émanait de lui une aura effrayante.

— Jace, arrêtes ! S'exclama la jeune femme. Tu me fais mal et je crois que nous sommes assez loin maintenant.

Ambre se défit de sa poigne de fer au moment où il cessa de la traîner. Semblant revenir à lui, il avisa la marque rouge vif qu'il avait laissé sur le poignet de sa compagne, et prit un air triste. Si elle n'avait pas été un vampire, ils auraient certainement dû se rendre à l'hôpital pour faire soigner cette compression.

— Ambre... Pardon, désolé pour cela... Il avisa la main de la jeune femme au moment où un craquement l'informa qu'un os venait de se ressouder. Il ne faut pas rester dans le coin, l'Amabilia...

— Pas grave. Fit elle en faisait tourner son poignée s'assurant que tout avait retrouvé sa place. Et, bonjour Jace, moi aussi je suis contente de te voir. Continua elle ironique. Ma soirée ? Plutôt catastrophique à vrai dire...

Le vampire porta la main à son front et étira un demi-sourire craquant.

— Tu as raison, je suis un goujat de la pire espèce. Il sembla se détendre, et prit une voix calme. Bonsoir, Ambre. Moi aussi je suis ravi de te revoir. Comment vas tu par cette belle nuit ?

— Mieux, maintenant que tu es là. Répondit la vampire avec une sincérité dont elle fut la première surprise.

Mais pas autant que de ce qui suivit. Jace lui sourit, d'une manière dont elle n'avait jamais vu personne sourire, avant de la plaquer contre lui. Il l'enlaça doucement, comme un oiseau rabattant ses ailes autour d'elle, et fit courir une main dans ses cheveux.

La vampire sentie son cœur mort faire des bonds dans sa poitrine alors qu'elle restait figée, heureuse, mais incapable de lui rendre son étreinte.

— Il ne faut pas que tu viennes ici, ces gens sont dangereux. Lui murmura-t-il à l'oreille, étonnement vulnérable. J'ai cru qu'ils t'avaient fait quelque chose en te voyant.

—  Ça je l'avais remarqué, tu ne m'y prendras plus, promis. Le rassura-t-elle. Mais je n'avais pas ton numéro de téléphone, et j'avais vraiment besoin de te voir. J'ai besoin de ton aide, c'est une question de vie ou de mort, et tu étais le seul vers qui je pouvais me tourner.

Il la relâcha aux plus grands regrets de la jeune femme.

—  D'accord, dit il simplement. Tous ce que tu veux, mais pas ici, les rues ont des oreilles. Est ce que tu peux t'emmener chez moi ? En tout biens tout honneurs, évidement ! Rajouta il en agitant les mains, visiblement gêné des doubles de sens de sa dernière phrase.

Ambre rit, et cela lui procura la sensation que des tonnes de pierres venaient de tomber de ses épaules, alors qu'elle entreprit de le suivre. Jace la conduisit rapidement dans une contre allée perpendiculaire au restaurant, pleine à craquer véhicule. Il s'arrêta devant une moto bleue nuit de la marque Honda.

— Ambre, je te présente ma petite fierté. Dit il en tapotant le siège en cuir noir. Fierté, voici Ambre.

—  Ravie de te rencontrer fierté de Jace. Fit elle en imitant une petite révérence. Tu me crois si je te dis que je ne suis jamais montée sur un de ces engins ?

Le vampire s'arrêta une seconde, haussa les sourcils comme si c'était la chose la plus incongrue de la soirée, avant de lui lancer un casque.

— Dans ce cas il faut faire rapidement ton éducation, jeune fille. Ce sont de braves destriers une fois domptés. Il fit glisser sa veste et la lui lança. D'abord, les bases : casque et veste obligatoires avant toute chevauchée.

Elle découvrit pour la première fois que Jace, avec ou sans sa veste, était beau comme un dieu. Il ne portait plus qu'un jean noir et un pull manches longues dans les tons verts. Tout cela faisait ressortir la douceur de ses traits et sa peau d'obsidienne.  

Ambre réceptionna finalement le vêtement, et le découvrit incroyablement lourd par rapport à ceux à quoi elle s'attendait. La veste était renforcée au endroit vitaux du corps humain, surement pour prévenir les dommages en cas de chute.

— Même pour les morts vivants ? Rit elle en passant le casque et la veste au moins deux fois trop grande pour elle. Je cicatrise vite tu sais ?

—  Taratata, la sécurité est pour tout le monde, jeune fille.

Il ferma sa visière d'un coup sec avant de l'inviter à monter derrière lui, ce qu'elle fit sans se faire prier.

— Et maintenant, dit il en prenant ses mains pour les faire passer autour de sa taille, c'est le moment où je suis le plus heureux des hommes. Sers moi fort, et utilise tes cuisses pour te maintenir en scelle, quoi qu'il arrive ne me lâche pas. 

Ambre s'exécuta docilement, et souleva juste assez le casque pour pouvoir lui dire avant le départ :

—  Compte sur moi. Mais avoue, tu fais le coup du chevalier servant à moto à toutes les filles ?

— Seulement à celles qui correspondent à mes goûts ; jolies, gentilles, drôles et qui aime le sang. Fatalement, cela limite les candidates.

La vampire rit dans le casque, et secoua la tête.

—  Tu es la première.

—  Dragueur.

—  On ne sait jamais, cela peut rapporter quelque chose.

—  Comme si tu n'avais pas déjà toutes les femmes à tes pieds ?

—  Celle qui sont à mes pieds ne m'intéressent pas vraiment. Sauf, si cela est dû à un coup de couteau de chasseur et me permets de faire une entrée digne d'un film d'action.

Le vampire fit rugir le moteur, esquissant un sourire victorieux, avant de les faire disparaître dans les bras de la nuit d'Atlanta.



La Mascarade des Damnés - Tome 2 La chute de l'angeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant