Asgoria

Janvier 2040

A moi, Pascal Narius, revient l'honneur, en tant que chef de la délégation, de m'occuper du journal de bord de la mission Parangon, et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour mener cette mission à bien. Notre équipe est toujours au complet : 5 scientifiques dont moi-même, 10 soldats pour les éventuelles complications qui pourraient arriver et 4 couples afin d'assurer la descendance et la pérennité de la colonie.

La mission Parangon a accompli son premier objectif : le voyage jusqu'à Asgoria est enfin terminé, et chacun de nous s'apprête à fouler cette terre de promesses, pour vivre une odyssée sans précédent dans l'histoire de l'Humanité. Allons-nous revoir un jour la Terre, notre planète originelle qui a vu grandir notre race, jusqu'à la voir se déployer dans les étoiles ? En ce qui concerne notre génération, c'est fort peu probable, nous avons fort à faire : une planète à explorer, des études à mener, tout cela pour qu'un jour, nos descendants puissent effectuer le voyage retour et ainsi apporter à la Terre un salut qui devient crucial jour après jour. Notre mission est donc de la plus grande importance, le destin de l'Humanité repose sur nos épaules, et sur celles de ceux qui reprendront nos efforts, génération après génération. Sommes-nous réellement en train de préparer ce qui s'apparente au futur de la survie de l'humanité ou avons-nous concentré les espoirs de milliards d'êtres humains afin de mieux prouver que notre espèce est vouée à disparaître, vains ambassadeurs de l'apocalypse ? Une chose cependant est certaine : les hommes et femmes sélectionnés pour ce voyage se donneront corps et âme à la tâche afin que leurs descendants et ceux de leurs frères et sœurs restés sur Terre puissent jouir d'un futur plus engageant que celui promis à l'heure actuelle à l'espèce humaine.

Pour le moment, la seule chose que nous pouvons dire sur la planète est qu'elle est sombre, très sombre, tout cela dû au fait qu'aucun soleil ne se trouve à proximité pour éclairer cette terre promise. Cependant, comme prévu, nous avons pu détecter la présence d'une atmosphère respirable et de températures relativement clémentes. La mission part du bon pied, il reste encore à voir si l'eau présente à la surface est directement potable où s'il nous faudra utiliser un filtre, et si la planète fournit suffisamment de ressources utilisables pour pouvoir contenir les besoins excessifs de milliards d'êtres. Pour l'instant, la confiance est de mise concernant notre mission salvatrice, espérons que cette confiance se conserve jour après jour, et ce jusqu'à celui où nous pourrons retourner annoncer la nouvelle du salut à une Terre qui aura par trop vécu. Par ailleurs, pouvons-nous être sûr que nos confrères restés sur Terre pourront refréner leur frénésie destructrice et ainsi tenir jusqu'à notre retour ? Au vu de l'état de la planète quand nous sommes partis, rien n'est moins sûr, mais il ne nous reste plus qu'à faire confiance à l'instinct de survie de notre espèce pour espérer qu'elle puisse tenir encore plusieurs décennies, si ce n'est plus, sur une planète polluée, surpeuplée et en proie à de puissantes tensions. L'avenir seul nous le dira.

Fin de rapport.