Asgoria

Histoire des Bob

Le début de l'histoire de cette civilisation ressemble fort au notre, ainsi n'irai-je pas m'étendre sur le sujet. La divergence commence à apparaître au moment que l'on nomme communément le Moyen-Age.

 En effet, ils se développèrent à peu près aussi rapidement que nous, cependant un événement majeur se produisit ici qui n'a pas d'équivalent dans l'Histoire humaine. En effet, lors d'un jour banal, durant une année banale, une autre forme de vie pensante attaqua cette bien jeune civilisation. Ils appartiennent à la race des Gzors, une civilisation bien plus développée lors de notre Moyen-Age que nous le sommes à l'heure actuelle. Ce sont des êtres mesurant près de trois mètres, à la peau d'un bleu-roi pur ou d'un rouge sang pur, puissants quadripèdes possédant deux bras qu'ils utilisent majoritairement pour faire la guerre.  Leur tête est bestiale, quelque peu draconique, possédant trois grands yeux respirant la violence et la haine, rouges flamboyants  ou couleur d'abysses, l'un étant au milieu de leur front. Ils possèdent des cornes torsadées d'une cinquantaine de centimètres, ainsi qu'une gueule immense permettant de donner naissance à de puissants et terrifiants cris qui tétanisent quiconque se sait en mauvais termes avec la bête. 

Cette race monstrueuse, guerrière et très développée technologiquement parlant arriva donc semer la terreur et la destruction sur Matricia. Bien entendu, les Bob ne purent réellement se défendre de par leur manque évident de technologie d'armement, et furent mis à bas en moins d'une heure. Inutile de réfléchir longtemps pour visualiser à quel point le moral du peuple était au plus bas, l'imminence de leur disparition se rapprochant en même temps que passent les heures, mais jamais, durant cette période, ils ne purent imaginer ce qui allaient leur arriver. 

Bien que les Gzors semblaient être venus afin d'annihiler l'espèce locale pour aucune autre raison que le massacre et la destruction, ils choisirent de ne pas venir à bout des Bob, dont la population s'était vue réduite de moitié en l'espace d'une heure, bien qu'une immense majorité de ces pertes eut lieu dans les premières minutes de la boucherie. En effet, les Gzors se rendirent vite compte qu'il n'y aurait aucune résistance dans le camp d'en face, et décidèrent donc de ne pas éteindre l'espèce combattue mais plutôt de l'asservir, de façon à pouvoir prospérer sans avoir à faire travailler plus que de raison les membres de leur espèce. Ainsi commença donc la période connue sous le nom de "La Servitude", qui dura pendant plusieurs siècles. Pendant cette ère sombre, dont les locaux ne semblent que peu disposés à en parler, les Bob furent réduits à la merci des Gzors, travaillant pour fournir des armes et de la nourriture à leurs nouveaux maîtres. En plus de cela, un Bob peut vivre entre un et deux siècles, ce qui signifie que nombre des guerriers s'étant battus pour la liberté lors de la première rencontre se virent obligés de servir leurs adversaires pendant souvent plus d'un siècle. Les Gzors, eux, ont une durée de vie bien plus longue, avoisinant les cinq-cents ans, ainsi une immense majorité des guerriers ayant asservi la population se firent géôliers durant toute la durée de La Servitude.

Cependant, de la même façon que les occupants vinrent sur la planète, ils la quittèrent, et plus jamais leur nom ne fut mentionné dans cette partie de la galaxie. Il s'agissait d'un jour normal, qui ne se différenciait en rien des autres, mais les Gzors décidèrent, sans raison apparente, de repartir vers de lointaines contrées spatiales et d'abandonner à leur sort leur peuple d'esclaves qui leur était entièrement soumis. La première décennie passa sous l'égide de la peur, car tous étaient convaincus que les Gzors reviendraient un jour et que si jamais ils découvraient que leurs esclaves avaient tentés de s'émanciper, jamais ces derniers ne verraient le soleil se coucher. Bien heureusement, jamais ils ne revinrent, et les Bob purent se développer de façon exponentielle de manière à pouvoir contrer un potentiel retour de ces terribles adversaires. Ils choisirent donc de s'unifier et de ne plus céder aux guerres intestines car maintenant ils qu'ils connaissent le véritable tribut de la violence et ne veulent plus jamais en payer le prix, l'unification ne pouvait être que la base de la nouvelle société qui venait à s'ériger. 

C'est ainsi que cette civilisation connut un essor technologique majeur, qui donna naissance à une différence importante entre nos deux civilisations, différence qui se creusera de façon exponentielle car d'un côté nous avons un peuple uni qui tend à parfaire son savoir et de l'autre un ramassis d'animaux luttant entre eux pour leur survie et leur intérêt personnel. 

Voici donc l'histoire, bien que fort résumée, de cette merveilleuse civilisation qui aura du traverser une terrible épreuve pour pouvoir se relever plus forte que jamais. Un tel traumatisme aurait bien pu mettre à bas ma propre espèce, et ce à tout jamais, mais eux ont su rebondir et faire de ce souvenir douloureux la clé de voûte de leur volonté. J'espère pouvoir un jour transmettre une telle philosophie à mes semblables, bien que, d'après ce que l'on m'a raconté, un mode de vie non basé sur l'intérêt personnel et le plaisir instantané leur paraîtra au mieux sans intérêt, au pire une hérésie sans nom. Je ne perds cependant pas espoir et je ferai de mon mieux pour pouvoir relever, à l'aide des connaissances que je vais rapporter, une espèce qui semble sur le déclin. Je suis cependant triste de ne pouvoir confiner entre ces pages plus de savoir sur la passionante Histoire des Bob car il s'agit d'un journal de bord et non d'un carnet de dissertation. Je ne vais pas pour autant me priver d'une seconde entorse à la règle en vous racontant par la suite ce que j'ai pu observer sur la culture de mes hôtes -et ce de façon succinte bien entendu- pour ensuite, lors de mon voyage retour, rédiger un texte le plus complet possible contenant absolument toutes mes observations de manière à ce que la connaissance de ce peuple puisse être maîtrisée par n'importe quel humain.