L'Ordre Maudit

The people who lived

Harry Potter passa machinalement sa main sur son front. C'était presque devenu un réflexe à présent, dès qu'il se réveillait. Et pourtant, voilà bien cinq mois que sa cicatrice en forme d'éclair ne l'avait plus brûlée ; cinq mois que celui dont le nom avait hanté tous les sorciers du monde entier pendant tant d'années, Lord Voldemort, avait été vaincu.
On avait encore du mal à y croire réellement, beaucoup encore le nommait "Tu-sais-qui" ou bien encore "le seigneur des ténèbres" ou plus rarement "celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcé-le-nom". Mais quelques-uns s'autorisaient à présent "Voldemort" et après quelques whisky-pure-feu un timide "Voldy".

Harry eu un faible sourire au souvenir de Peeve chantant à travers les couloirs de la célèbre école de sorcellerie Poudlard, les paroles d'un chant victorieux qu'il avait lui-même composé.

- Je savais bien que tu finirais par apprécier cette chanson, Harry. C'est si poétique...

Harry haussa un sourcil en se retournant vers Ginny Weasley qui somnolait à ses côté dans le canapé de sa chambre. Encore tout habillée, elle revenait de Poudlard pour les vacances d'Octobre d'où elle était partie la veille.
La radio allumée pour le réveil, la voix de Celestina Moldubec s'élevait à la lueur de l'aube en chantant Un chaudron plein de passion.

- Oh. Euh... Oui, c'est... Magnifique. bredouilla Harry qui s'imaginait soudain Celestina Moldubec voler dans le château main dans la main avec Peeve.

Ginny se releva sur un coude en fronçant les sourcils. Apparemment la réponse ne l'avait pas convaincu.

- À quoi tu pensais ? demanda-t-elle.

- À Peeve et ses compositions qu'il m'a fait endurer toutes ces années à Poudlard.

- Oh, charmant... C'est, de la poésie abstraite on va dire. dit-elle d'un ton quelque peu vexé.

Il fallait dire que Ginny avait hérité de la passion pour Celestina Moldubec de de sa mère, Molly Weasley.

- Tu savais qu'elle avait été à Gryffondor elle aussi ?

- Vraiment ? Je ne savais pas qu'elle avait été à Poudlard... Elle à quel âge déjà ? demanda Harry.

Pour toute réponse, Ginny le frappa avec son oreiller d'un air courroucé.

- On ne t'a donc jamais appris qu'il ne fallait pas demander l'âge d'une dame ?!

- AÏE ! Pardon ! Excuse-moi ! s'écria Harry en se protégeant le visage de ses mains.

- Ginny... Harry chérie... chuchota Mrs Weasley en passant sa tête sans l'entrebâillement de la porte. Si vous êtes réveillés, venez prendre le petit déjeuner. Je suis vraiment navré, mais il faut absolument dégnomer le jardin avant midi, ça devient n'importe quoi !

Au même moment, Harry entendit un chat cracher avec force dans la cour du Terrier et des sceaux et des balais se renverser dans un bruit assourdissant.
Se dépêchant de mettre des vêtements propres, ils descendirent tout deux dans la cuisine où les attendaient un énorme chaudron de porridge accompagné de toasts, d'œufs et de saucisses.
Descendant les escaliers d'un pas lourd, Ron Weasley le salua dans un long bâillement.

- 'lut !

- Prêt au lancé de gnome ? le taquina Harry en lui tendant un toast.

- Tant que che chui pas le cheul.... marmonna-t-il entre deux bouchées. Ch'était Pattenrond qui miaulait tout à ch'heur ?

- Oui, il se fait courir après par les gnomes du jardin. répondit Ginny en rigolant.

- C'est pas sensé être l'inverse ? demanda Harry.