Floo powder and The Daily Prophet

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Jamais Harry n'avait eu autant l'impression de vivre au ralenti. La deuxième semaine de novembre se fit particulièrement ennuyante en dépit de l'avancée inespérée de leur enquête au MACUSA. Harry avait pensé que leur piste allait leur faire faire un bon spectaculaire vers la clé de l'énigme mais c'était désormais comme si elle leur pendait au nez et que personne n'était dans la capacité de l'attraper.
Il avait passé deux jours entiers enfermé dans le placard de Tonks à écrire des rapports de 92 centimètres de longueur et où il n'avait vu la lumière du jour que sur le temps du midi avec un sandwich pris sur le pouce avant que Wilson ne consacre le reste de sa journée à le faire courir à droite à gauche du ministère de la Magie pour des choses qui -Harry en était certain- auraient pu être léguer aux notes de services.
Pire, Harry se rendait compte qu'Auror était bien loin de l'idée qu'il s'en était fait. La paperasse était de loin la chose qu'il détestait le plus après la divination et les prédictions incessantes de mort du professeur Trelawney. Lui ce qu'il souhaitait, c'était poursuivre des mages noirs, se lancer dans la bagarre. Harry était impulsif tout comme l'avait été Sirius et il avait dorénavant l'impression d'être à sa place, Square Grimmaurd en train de désinfecter une maison remplie de Doxys au lieu de faire valser sa baguette face à l'ennemi, lancer un ou deux sortilèges, se retrouver dans des duels à un contre six, à l'équitable.

Ce ne fut que le vendredi après-midi que sa mentor fini par concéder à le laisser partir plutôt, décidant de terminer à sa place les rapports envoyés par Wilson.

- Vous êtes sûr ? lui avait-il demandé pour la troisième fois.

- Mais oui, Harry. En plus, si je rentre tard Remus fera à manger et je suis sûre qu'avec Teddy nous mangerons quelque chose de mangeable. avait répondu Tonks en lui offrant un clin d'œil. J'ai fait brûler des pâtes la semaine dernière. ajouta-t-elle dans une grimace.

Mais à présent devant le Terrier, Harry se dit qu'il ne s'était jamais senti aussi mal. Ginny s'obstinait à ignorer ses lettres, les Lupin étaient retournés chez eux le lendemain de l'enterrement de Karasu, Charlie était parti en Australie et Bill au cottage avec Fleur. Il n'avait même pas pu échanger deux mots avec Ron pendant la matinée, ni les jours précédents alors qu'ils travaillaient tous les deux dans le même service.

Trois ans auparavant il aurait discuté avec son parrain dans l'âtre de la cheminée des Gryffondors, minuit passé, à rire malgré les temps qui couraient.
Alors même qu'il y repensait, le visage d'Hermione jaillit dans son esprit. Il avait besoin de lui parler.
Harry se mit à réfléchir à toute vitesse; si il donnait rendez-vous à Hermione à une heure tardive, jamais elle n'accepterai. Pourtant il ne voyait que cette solution et il éprouvait le besoin irrésistible de la voir, quitte à passer plusieurs heures les genoux sur les dalles du salon. Si il prenait sa cape d'invisibilité pour descendre l'escalier lorsque tout le monde dormirait, il était sûr que tout irait pour le mieux.

Quand ils soupèrent dans la cuisine le soir, Harry ne mangea jamais aussi vite, le cœur léger après avoir reçu une réponse positive d'Hermione et se resservant plusieurs fois sous l'œil ravi de Mrs Weasley. Drago qui était toujours aussi silencieux, lui jeta des regards curieux plus d'une fois pendant le repas. Harry se demandait toujours se qu'il faisait pendant ses journées lorsqu'il n'était pas là, aussi fut-il surpris quand Mrs Weasley lui raconta qu'elle le voyait faire ses devoirs. Ce fut ce jour là qu'il comprit que Malfoy suivait les cours de Poudlard à distance. Sûrement était-il trop risqué pour lui d'y remettre les pieds.

- Tour de Gryffondor, Poudlard ! articula Harry, la tête dans les flammes vertes de la cheminée.

Des centaines de salons différents se succédèrent dans un éclair avant qu'il n'aperçoive la salle commune de Gryffondor et ses fauteuils rouges et moelleux. Harry senti son cœur se gonfler à sa vue et faillit éclater quand il aperçut Hermione endormi dans le canapé, un grimoire entre les mains.

L'Ordre MauditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant