Le dernier ennemi - KIRIBAKU

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-Kirishima? C'est vraiment toi?

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Il a bien changé en peu de temps, et pourtant, on le reconnaîtrait entre mille. Ou alors ça n'est que moi. Mais ses yeux, eux, ils n'ont pas changés. À l'exception peut-être que la profonde entaille au dessus de son oeil gauche à visiblement été réouverte récemment, par un couteau. Mon envie de gifler est une chose que j'ai hâte de réaliser, mais je préfère attendre que tout ce cauchemar soit fini d'abord. Et puis, avec des menottes, la droite ne serait pas belle.
Il est bouche-bée un instant, surpris de me voir là, et soudainement, l'étonnement de son visage devient de l'horreur. Il tousse un peu et sa voix tremble lorsqu'il commence à parler.

-B-Bakugo… Qu'est ce que tu fous là…

Il est sérieux...?
Je mis quelques secondes à savoir s'il voulait vraiment avoir une réponse.

-C'est évident non...? Je suis venu te chercher.
-M-Mais… J't'avais dis de pas venir… J'te l'avais dis…

Son visage affiche soudainement de la colère et il commence à tirer sur ses chaînes qui le maintiennent contre un meuble.

-Pourquoi t'es venu hein?! Je t'avais dis de rester où tu étais! Tu n'avais pas le droit, pas le droit de venir juste pour ma petite personne!!

Il commence à sérieusement devenir hystérique et à se débattre pour m'atteindre, il n'arrive pas à briser ces chaînes qui l'entourent. Elles l'entourent depuis bien longtemps. Seulement je ne les voyais pas. Il continue de gueuler, de me dire que je n'avais pas le droit… On dirait qu'il est devenu fou, fou de rage que je sois présent. Qui sait quelle genre de torture il a subit ici. Mais je n'ai pas l'impression qu'il soit réellement en colère contre moi, plus désespéré j'imagine.

-Tu as reçu mon message?!
-Oui, j'ai vu ton message.
-Alors... Pourquoi...?

Les larmes se mêlent à son doux visage et il poursuit.

-Pourquoi t'es venu ici… Tu n'en avais pas besoin… Je suis ici… de mon plein gré… Tu n'avais aucunement besoin de…

Il ne termine pas sa phrase et baisse la tête en se penchant en avant, maintenu en arrière par les chaînes.

-Je suis venu parce qu'on est amis.

Il relève un peu les yeux vers moi, caché par ses mèches de cheveux qui pendent. Les seules choses qui éclairent son visage en cette instant sont ses larmes qui le font briller, briller d'espoir quand son regard croise le mien.

-C-C'est… C-C'est vrai?

Je n'hésite même pas sur la réponse.

-Sinon je ne serais pas là.
-M-Mais… Même après tout ce que j'ai…

Encore une fois il ne finit pas.

-Oui. Je crois que tes chaînes montrent que tu n'es pas ici de ton plein gré, idiot.

Il détourne le regard et je distingue quelques rougeurs sur ses joues.

-Tu… Tu ne l'avais jamais dis à haute voix…
-De quoi?
-Qu'on est… amis…

L'ombre d'un sourire triste traversa rapidement son visage.

-Ah? Peut-être, je ne sais plus. En attendant faut que je nous fasse sortir de là.
-Pas la peine d'essayer… Toi tu peux partir tout seul… Moi je pourrais pas le faire, partir…

Je fronce les sourcils.

-Pourquoi ça? Qu'est ce que tu caches Kirishima? Je sais que tu me cache quelque chose. Ça fait longtemps que je le sais.

Il baisse encore plus la tête pour ne pas avoir à me regarder dans les yeux mais j'insiste en me penchant jusqu'à le voir en contre-plongée. Ce qu'il est beau… C'est étrange, c'est rare ce genre de constatation de ma part, surtout dans un moment pareil. Malgré tout, je ne peux m'empêcher de penser que c'est vrai.

-Ne te caches pas Tête d'ortie. Dis moi tout, s'il te plaît…
-Je… Je peux rien te dire maintenant… On sait jamais, peut-être qu'ils nous observent…
-"Ils"?
-Tu sais très bien… Un jour, je t'expliquerai, promis…
-J'en ai marre d'attendre Kirishima.

J'ai l'impression qu'il hésite un peu avant de me répondre.

-Moi aussi Bakugo… J'en ai marre… d'attendre…

Bientôt nous fûmes fatigués, alors on décida d'essayer de dormir. J'aida Kirishima à se mettre à l'aise et allongé malgré les chaînes et je m'allongea à côté de lui, les mains sur mon ventre, énervé par mes menottes et étrangement calme à la fois.

-Baku… J'ai peur…
-De quoi?
- Il fait trop noir…
-Tu as peur du noir maintenant?
-Depuis… toujours, je crois…
-Mmh... Viens alors.

Je le laisse se rapprocher jusqu'à être collé contre moi. On était bien là. Mais je savais qu'au fond il était tout sauf apaisé. Je le sentais au travers de ses légers sursauts qu'il avait. J'avais juste calmé sa rage et sa frustration temporairement, je le savais bien.

Je décida de rompre le silence qui s'était installé.

-Quand est ce qu'il arrivera ce jour où tu me diras tout?
-Bientôt… J'aimerai… qu'il arrive bientôt…
-Attendons le ensemble alors.

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