Chapitre 4 : Et ainsi surgit l'attente

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Ce matin-là, Rey n'alla pas travailler.

Elle ne fut pas surprise d'entendre Plutt tambouriner à la porte de chez elle pendant de longues minutes, l'injuriant de tous les noms par la même occasion. Il la menaça à de nombreuses reprises, mais Rey ne bougea pas.

La jeune femme ferma les yeux et fit abstraction de tous ce qui l'entourait, tentant d'oublier – en vain – les événements des derniers jours et en particulier ce qu'il s'était passé la nuit dernière. 

Des flashs ne cessaient de lui éclater au visage ; lui imposant des visions qu'elle n'avait pas envie de ressasser. Ses crocs, ses yeux sombres, l'animosité émanant de lui. 

Elle n'avait pas la force d'aller travailler. Elle se sentait vide, épuisée.

C'était une sensation étrange ; elle n'avait jamais ressenti ça auparavant. Rey avait pourtant l'habitude des malheurs ; c'était son quotidien depuis toujours ! Mais toute cette histoire était si loufoque qu'elle avait du mal à la digérer. L'absence du loup n'aurait pas du la tiraillée à ce point, elle en avait parfaitement conscience. Mais, il était si... spécial.

La journée de Rey fut d'une tristesse déconcertante. Elle fixa le mur qui lui faisait face pendant une éternité. Et lorsque cette activité finit par l'ennuyer, elle se roula en boule et garda les yeux fermés en essayant désespérément de vider son esprit de toute pensée.

Lorsque la nuit s'installa, Rey quitta son lit et s'installa dans le canapé, le regard rivé vers la porte d'entrée. Ses muscles étaient endoloris d'avoir étaient statiques pendant une si longue période.

Elle n'avait rien avalé de la journée mais elle n'avait pas faim. Son estomac ne réclamait aucune nourriture. Elle était dans sa bulle, à demi consciente.

Rey était troublée par ses pensées contradictoires. Comment pouvait-elle espérer le retour du garçon alors qu'il lui avait clairement fait comprendre qu'il était tout sauf un ange ?

C'était un loup-garou.

Un monstre, comme il l'avait dit lui-même.

Le simple fait de l'imaginer en train d'attaquer un innocent lui donna la nausée. Elle eut d'ailleurs beaucoup de mal à chasser cette image de son esprit. Quand il était avec elle, il paraissait si calme, si gentil. 

Ben n'y était pour rien.

Après tout, il n'avait jamais demandé à porter un si lourd fardeau. D'ailleurs, qui pourrait-être assez stupide pour vouloir volontairement être transformé en loup-garou ? Certainement pas Rey. Sa vie était déjà assez compliquée à gérer, elle n'avait pas besoin d'ajouter ce détail à son C.V de malchance.

Toutes les choses horribles qu'il avait commises par le passé, il ne les avaient pas fait de son plein gré.

C'était la faute du loup, et non pas celle de l'homme...

Mais les deux ne faisaient qu'un ; Ben resterait lié à lui jusqu'à la fin de ses jours. Le rendant redoutable, impulsif et imprévisible.

Mais, malgré cette triste vérité, le simple fait d'imaginer qu'elle n'allait plus jamais le revoir plongea Rey dans une profonde tristesse.

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.

La nuit était déjà bien entamée.

Rey, épuisée, avait fini par s'endormir sur le canapé dans une position invraisemblable. Ses cheveux étaient dans un désordre inqualifiable et sa joue était marquée par la couture du canapé.

Et ainsi surgit la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant