Chapitre 12 : Et ainsi surgit la panne

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Rey était certaine que s'il n'avait pas été aussi sexy en essayant désespérément de sortir la voiture du fossé, elle l'aurait tué de sang-froid.

L'accident avait fait plus peur que mal, du moins les concernant.

La Chevrolet, elle, avait été sacrément amochée. Heureusement, le tonneau s'était fait avec une relative douceur et hormis le fait que les roues faisaient désormais face au ciel, pas une seule vitre ne s'était brisée.

La brunette observa Ben pendant un long moment. Elle savait pertinemment qu'il n'y avait absolument aucune chance pour qu'il arrive à retourner la voiture à la force de ses bras, mais elle s'amusa à le voir essayer à plusieurs reprises. Au bout de quelques minutes, elle eut cependant pitié de lui.

- Laisses tomber Ben, elle est fichue.

Les bras du garçon retombèrent mollement le long de son corps. Il enjamba le fossé et s'avança timidement vers Rey.

- Je suis désolé.

Rey haussa les épaules et fit mine de rien, mais une part d'elle-même était un peu en colère ; alors elle resta silencieuse. Elle avait beau se creuser les méninges, elle n'arrivait pas à trouver de solution à leur problème.

- On devrait essayer d'interpeller quelqu'un et appeler une dépanneuse ? Proposa Ben.

- La voiture n'est pas assurée. Techniquement, c'est une épave non-roulante. Alors non, on ne va pas appeler une dépanneuse, répondit-elle en soupirant.

Le jeune homme lui répéta encore une fois à quel point il était désolé, mais Rey était trop vexée sur le moment pour lui pardonner quoi que ce soit.

Elle le contourna et récupéra le sac contenant l'intégralité de leurs affaires, puis commença à avancer le long de la route déserte. Ben fronça les sourcils mais la suivit sans poser de question, les mains enfoncés dans les poches de son pantalon.

Ils marchèrent quelques kilomètres en silence. Au loin, le soleil était en train de se lever, réchauffant le sol désertique. Lorsqu'ils passèrent devant un panneau routier, indiquant que Los Angeles était encore à 2h00 de route, Rey se laissa tomber par terre, la tête entres les mains.

- Je suis fatiguée, j'ai mal aux jambes, j'ai faim, j'ai soif. La seule chose dont j'ai envie c'est de retrouver mon lit.

- Je t'avais dit que c'était une mauvaise idée, marmonna-t-il tout aussi épuisé qu'elle.

- Oh fermes-la ! S'agaça la brunette. Si tu n'avais pas foutu la voiture en l'air, nous n'en serions pas là.

Ben s'excusa. Encore.

- Il y a un motel dans 1km. Nous pourrions y aller et nous reposer... proposa-t-il.

Et c'est ainsi, après éternité plus tard, que Rey pu enfin se glisser sous une douche froide qui eut le mérite de faire baisser de quelques degrés sa peau brûlante.

Cependant, son plaisir fut de courte durée. A peine avait-elle commencé à se laver que son regard se posa sur les nombreuses tâches de moisissures recouvrant les parois de la salle de bain. Une grimace de dégout se figea sur son visage et elle se dépêcha de terminer son rituel en évitant de toucher le tapis miteux, le rideau de douche, et même le lavabo. Rien, absolument rien, ne lui semblait digne de confiance.

A la vue d'un monstrueux insecte parcourant le carrelage, Rey poussa un cri strident et s'échappa de la salle de bain en courant. Elle sauta sur le dos de Ben, entièrement nue, et refusa d'en descendre.

Et ainsi surgit la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant