Chapitre 9 : Et ainsi surgit l'amour

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La lune était haute et pleine. Elle semblait observer Rey d'une bien étrange façon, portant sur elle un regard amical, presque affectueux. 

La jeune femme décida qu'il était temps pour elle de faire une pause. Elle abandonna ses outils et s'installa sur le capot de la voiture, le regard fixé vers le ciel.

Il était très tard. Mais Rey se sentait incapable de dormir. La lune semblait y être pour quelque chose, comme si elle tentait de lui faire passer un message silencieux. La brunette se plaisait à imaginer, au vu de sa clarté, que tout allait bien pour lui. 

Il était en sécurité, quelque part. 

Elle aurait simplement préféré que ce soit auprès d'elle. 

Sans même s'en apercevoir, les yeux de Rey devinrent de plus en plus lourds. Elle céda au sommeil sans aucune retenue, toujours allongée à même le capot de la voiture. 

.

.

Elle fit un rêve agréable, sans la moindre image, seulement la voix de Ben résonnant dans ses oreilles.

- Rey... Rey...

Encore et encore.

- Rey...

C'était étrange, cela paraissait si réelle... Pour s'en assurer, elle ouvrit les yeux et tourna la tête. Un sourire paisible se dessina sur ses lèvres lorsqu'elle aperçut le visage de Ben, puis elle referma les yeux, replongeant dans le sommeil... Avant de les rouvrir subitement.

Elle se releva d'un mouvement vif, les yeux écarquillés.

- BEN !

Il était là, en chair et en os. Dans un piteux état, ceci dit. Non pas sous sa forme animale, comme elle s'y était attendue, mais bel et bien sous son apparence humaine.

Rey glissa du capot et se précipita vers lui. Elle aurait aimé se jeter dans ses bras tellement elle était heureuse de le revoir, mais un détail l'en empêcha.

- Est-ce que tu es blessé ? S'écria-t-elle d'une voix affolée.

Il était recouvert de sang de la tête aux pieds ; aucun centimètre ne semblait avoir été épargné par le liquide visqueux. Rey se sentit soudain nauséeuse.

- Ce n'est pas mon sang, lui répondit Ben d'une voix mécanique.

- Viens, il faut que tu prennes une douche...

La brunette passa devant lui, mais le garçon ne lui emboita pas le pas. Elle dû le tirer par la main afin qu'il la suive : comment diable avait-il pu arriver jusqu'à elle ? Il semblait coincer entre deux mondes. Rey du presque le pousser de force jusqu'à la salle de bain.

- Il faut que tu te déshabilles, lui murmura Rey en allumant l'eau de la douche.

Mais le garçon ne l'entendit pas, son regard était vide, fixé sur un point imaginaire. Il semblait déconnecté de la réalité et cela inquiéta fortement la jeune fille.

Mais, à l'heure actuelle, sa seule préoccupation était de le faire entrer sous la douche. Il lui fallu une éternité avant d'arriver à le déshabiller ; pour retirer son sweat, elle dut carrément monter sur les toilettes afin de le faire passer par-dessus sa tête. 

Ben se laissa faire, sans emmètre la moindre objection, sans même bouger un orteil. 

Le faire enjamber la baignoire fut toute une aventure, mais sans réellement savoir comment, Rey finit par y parvenir. 

Et ainsi surgit la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant