Chapitre 5 : Et ainsi surgit l'espoir

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La nuit était tombée et Ben n'était toujours pas revenu. Rey ne pouvait se résoudre à admettre qu'il ne reviendrait peut-être pas.

Alors, elle enfila un sweat, ses conserves, et décida de partir à sa recherche.

Contrairement à la semaine passée, la nuit était fraiche. Le ciel était bas, nuageux, masquant les étoiles et la lune.

Le quartier ou elle résidait n'était pas réputé pour être le plus sécurisé, et à peine eut-elle fait quelques mètres qu'elle regretta sa décision. En temps normal, elle ne sortait jamais seule la nuit. Elle eut d'ailleurs le malheur de passer devant un bar ; du coin de l'œil, elle vit un groupe de 4 garçons lui emboiter le chemin.

Elle accéléra le pas, croisant les doigts pour qu'ils se lassent et qu'ils abandonnent, mais ils se mirent à la héler. Rapidement, les « ma jolie demoiselle, que faites-vous seule dans la rue à cette heure-ci ? » se transformèrent, face à ses silences, en « salle pétasse, réponds quand on te parle ! ».

La panique se mit peu à peu à l'envahir et elle maugréa contre elle-même et contre ce stupide loup-garou qui l'avait entrainé dans cette situation.

- Dit-donc, ce n'est pas très poli de ne pas répondre ! S'écria l'un des types juste derrière elle.

Rey sentit une main se poser sur son épaule. Elle se figea de terreur.

- Bah alors ma belle, t'as perdu ta langue ? Lui demanda un deuxième.

La jeune femme avala sa salive avec difficulté.

- Tu veux venir boire un verre en notre compagnie ?

- Ça va, merci, bredouilla Rey en tentant de se dégager de son étreinte.

- Tut-tut-tut, je n'aime pas vraiment qu'on me dise non...

Et alors que la situation semblait ne pouvoir qu'empirer, Rey reconnu enfin une silhouette familière.

- Et moi, je n'aime pas vraiment qu'on s'adresse à une inconnue de cette façon, trancha soudain la voix de Ben.

Il abattit sa main sur l'épaule de l'homme qui était presque collé à Rey et le repoussa avec violence. Les 4 garçons regardèrent le brun de haut en bas ; le plus courageux tenta de le provoquer mais le regard qu'il lui lança fut si effrayant qu'il n'ouvrit même pas la bouche.

- Vous feriez mieux de partir avant que vos mères ne viennent examiner vos cadavres à la morgue.

Ils ne leurs en fallut pas plus pour déguerpir en courant.

Rey poussa un soupir de soulagement ; puis se tourna vers Ben avec un regard sévère.

- Pourquoi as-tu été si long ?

- Il faut croire que mon sens de l'orientation me fait défaut lorsque je ne suis pas en loup, s'excusa-t-il. Pardon... Tu t'es mis en danger par ma faute.

- Humpf, marmonna simplement Rey en le contournant.

Ils marchèrent calmement, l'un à côté de l'autre, durant tout le chemin du retour. De temps en temps, Rey se permettait de jeter quelques coups d'œil en direction du brun, mais celui-ci avait le regard rivé sur ses pieds.

Alors qu'elle apercevait la casse au loin, elle préféra clarifier les choses :

- Tu sais tout à l'heure... Je... Ta présence ne me dérange pas... Enfin... Tu peux rester aussi longtemps que tu le veux... bredouilla-t-elle maladroitement.

Et ainsi surgit la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant