Chapitre 14 : Et ainsi surgit la joie

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Leïa Organa avait eu une vie irréprochable durant des années.

A force de courage et d'acharnement, elle avait toujours obtenue ce qu'elle désirait profondément.

Elle avait réussi ses études avec brio et épousée le plus beau garçon du campus. Puis, elle s'était lancée en politique avec tout autant de faciliter, d'abord comme simple consultante, puis gravissant les échelons au fur et à mesure des années.

Ses détracteurs tentèrent à plusieurs reprises d'utiliser sa grossesse comme une arme, mais Leia ne les laissa pas détruire ses ambitions. Après des années d'efforts, elle fut enfin élue Sénatrice de son état.

Rien ne semblait pouvoir détruire ce qu'elle avait construit ; sa vie semblait parfaite à tout égard.

Le futur était écrit, l'imprévu n'avait pas sa place dans ce qu'elle avait planifiée avec tant de minutie : Son fils, celui en qui elle plaçait tous ses espoirs, serait diplômé de la même Université qu'elle et son père. Puis il finirait par prendre la tête de l'entreprise paternelle, développant les marchés et pérennisant la société. Il épouserait une jeune femme, intelligente et agréable, avec qui il aurait 2 enfants. Elle arrêterait alors sa carrière politique pour se consacrer à sa famille et profiter de ses vieux jours.

Et puis, son fils avait disparu.

Emportant avec lui ses rêves et ses espoirs.

La vie l'avait fait chavirer et la mère de famille ne s'en était jamais remise. Le destin s'était de nouveau acharné contre elle lorsque son mari avait suivi la même direction que son fils. Et même si, contrairement à Ben, le corps de Han avait été découvert dans un piteux état, elle refusait de croire qu'il était arrivé la même chose à son enfant. Enterré l'homme qu'elle aimait par-dessus tout fut abominable. Elle cru qu'après ce-jour, elle n'aurait plus jamais droit au bonheur.

Une lente descente en enfer démarra pour l'ancienne sénatrice ; elle s'enferma chez elle, vivant à l'abri de l'univers qui la faisait tant souffrir.

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Malgré la solitude et la douleur omniprésente liée à la perte des deux hommes de sa vie, Leïa restait une femme élégante et hypnotique. Le temps avait creusé son visage et blanchie ses cheveux, mais elle était toujours d'une rare beauté.

Elle portait une longue robe bleu pâle, plus cher sans doute que l'intégralité de la garde-robe de Rey. Ses cheveux étaient rassemblés sur le sommet de sa tête en une coiffure compliquée et élaborée.

Son regard ne parvenait pas à se détacher de celui de son fils. Ses premières paroles furent ;

-          Je dois être en plein rêve.

Ce à quoi Ben répondit :

-          Je suis là. Ce n'est pas un rêve.

Leïa descendit la dernière marche de l'escalier et s'avança d'un pas hésitant vers eux. Rey tira sur son bras et se détacha enfin de l'étreinte de Ben afin que celui-ci s'approche à son tour de sa mère.

Le rapprochement sembla durer une éternité. Lorsqu'ils se firent enfin face, Leïa leva la main et la déposa avec hésitation sur la joue de son fils.

-          Tu es exactement comme je l'avais imaginé, murmura-t-elle. Si grand et si beau. Tu ressembles tant à ton père.

Ben pencha légèrement la tête, accentuant le contact avec sa mère. Il ferma les yeux, réprimant une violente envie de pleurer.

-          Comment est-ce possible ? Lui demanda la femme qui lui faisait face.

-          C'est une très longue histoire, souffla Ben.

Et ainsi surgit la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant