Chapitre 41

7.1K 566 39
                                    

TRACY

__ Tu es prête ma chérie ?

La voix de ma mère, me ramène dans cette maudite réalité qu'est devenue ma vie. Je cligne des yeux pour me reprendre, je suis face au miroir de ma chambre, toute vêtue de noir.... couleur du deuil. Pourquoi faut-il porter cette couleur pour enterrer une personne qui nous est chère ? Pourquoi nous faut-il prendre la même apparence que l'ange de la mort alors que le défunt est censé trouver la paix ? Ne devrions nous pas nous vêtir de blanc afin de le diriger vers la lumière ?

__ Il faut que nous y allions, nous interrompt Néhémie en entrant dans la chambre à son tour.

Ah ! Parfois je remercie le ciel de m'avoir donné une amie aussi merveilleuse. Sans elle je ne saurais quoi faire. Pendant ces 2 jours elle est restée auprès de ma mère et moi, c'est elle qui est resté faire le ménage, la cuisine sans jamais se plaindre, elle nous a soutenus du mieux qu'elle pouvait, et franchement j'ai pas de mots pour la remercier, elle est une amie en or.

Je hocha simplement la tête et prends mon téléphone, nous nous dirigeons ensuite à l'église afin de procéder à la cérémonie tant tragique qu'hypocrite. C'est du moins, mon humble avis, certes un peu tranchant mais c'est ce que je ressens au fond de moi. Quelques versets sont lus à des fins apaisantes pour la population présente. Mais mon coeur, lui, reste toujours autant meurtri. Rien de ce qui sera dit ou entrepris dans cette église ne me sera utile pour calmer la peine ressentie au fond de mon coeur et la sécheresse qui commence à l'habiter.

La cérémonie finie laisse place à la mise en terre du deuxième homme de ma vie après mon père. Cet instant est bien trop dur à supporter pour moi, je n'arrive pas à faire semblant ni aux amis ou la famille, ni aux détails environnant.
J'observe en larmes et au ralenti le cercueil qui lentement tombe dans ce trou et qui sera à présent, sa nouvelle demeure pour l'éternité. Mon coeur semble rétrécir petit à petit.

Je reste figée face à cette tombe durant de longues minutes et réalise que les invités sont partis, il ne reste plus que Néhémie et ma mère près de moi, tenant leurs parapluies aussi noirs que leurs tenues. Depuis trois jours, une pluie battante ne cesse de tomber, même le temps est à l'image de mon moral en berne.

__ Il temps de rentrer à présent, me dit ma mère en essuyant ses quelques larmes qui coulaient.

Je sais qu'elle a mal, elle a d'abord perdue son mari et ensuite son fils, je sais qu'elle aura besoin de moi, plus que tout à présent.

__ Allez-y moi je reste encore un peu, je rentrerai en taxi, ne vous en faites pas pour moi, je réponds déterminée.

__ Tu es sûre que ça va aller? M'interroge Néhémie, inquiète.

J'acquiesce d'un signe de tête résolu et elle n'insiste pas, j'ai besoin de rester là, quelques instants, pour un dernier adieu à mon petit frère, mon petit ange. J'embrasse le front de ma mère et attira Néhémie pour un câlin, elle me lance un petit sourire triste avant de partir suivie de ma mère. Je suis debout, sur cette pluie incessante, les yeux rivés sur ce tas de terre fraîchement retourné. Je me sens affaiblie par toute cette peine, par ce deuil, mais surtout je regrette de ne pas avoir été là ce fameux soir, je regrette d'être partit, je regrette tellement. Je me laisse tombée par terre en pleurant, mes cheveux collés aux visages, je hurle ma souffrance, ma peine, ma douleur, je voudrais mourir, je hais Dieu d'avoir pris d'abord mon petit papa et aujourd'hui mon petit frère, il aurait dû me prendre à la place de Hugo, c'était qu'un enfant. Je pleure encore plus en repensant à ses derniers paroles prononcés: 《 Je t'aime grande soeur, tellement. 》

Sa Domestique Personnelle          Où les histoires vivent. Découvrez maintenant