Park Jimin est un jeune adolescent rêveur, il est adorable et vit une vie de lycéen banale avec son meilleur ami, Jungkook. Il aime s'occuper de la boutique de fleurs et les livres, le dessin, et surtout, surtout... le printemps. Voilà à quoi ressem...
Alors qu'un flot de larmes perlaient sur les joues de Jimin, deux bras l'enlacèrent et il les accueillit avec avidité, redoublant ses pleurs. Il serra fort son corps si chaud contre le sien, suffocant de ce trop plein d'émotions. Tous ses souvenirs repassaient dans son esprit et éprit de nostalgie, sentiment partagé entre la joie et la douleur, il serrait les pans du t-shirt de Yoongi pour tenter de se canaliser.
Les perles salées du cadet retombèrent dans son cou, où sa respiration saccadée faisait agréablement quoique tristement frissonner son copain.
Sous les mouvements rassurant de ses mains chaleureusement posées dans son dos, il se laissait aller. Ils ne s'échangeaient pas un mot, leur corps s'exprimant à leur place. L'un était profondément désolé, dévasté d'apprendre qu'il avait passé la plupart de sa vie à ignorer son enfance. L'autre, désemparé d'entendre son premier amour aussi déchiré par ces découvertes, mais rassuré de le voir en parfaite santé et de savoir qu'il se souvenait de lui.
La seule chose que Yoongi voulait, c'était lui offrit tout l'amour dont il était capable de partager, le plus de douceur possible afin de combler son pauvre coeur troublé. Il sentait le corps tremblant de sa moitié contre le sien, cherchant toujours plus de proximité. Ses souvenirs ne le concernaient pas lui uniquement, il savait que parmi ces moments oubliés, il y en avait énormément de sa mère.
Jimin se sentait submergé par les sanglots. Il avait créé Yoongi quand il était petit, croyant plus que quiconque à ce qu'il avait appris de lui-même sous les encouragements de sa mère : le physique et le spirituel étaient reliés par un fil invisible. Les sens prennent vie, les pensées deviennent réelles, l'imaginaire devient matériel. Il avait raison et Yoongi avait cherché à le lui faire comprendre tout en prenant soin d'éviter de faire ressortir ses souvenirs oubliés pour ne pas nuire à sa santé.
Il n'arrivait pas à le croire : Yoongi était son tout premier amour, son premier ami. Il l'avait soutenu même après qu'il l'ai méchamment abandonné. Pendant des années, il n'avait cessé de l'aimer, de le voir grandir, de l'attendre.
Sa mère, elle, l'avait épaulé pour supporter sa différence. Elle croyait si fort en lui qu'elle avait finit par voir Yoongi et, pour ne pas générer de problèmes, l'avait même enregistré devant l'Etat. Comme s'il était son deuxième fils, elle avait prit soin de lui autant que de Jimin. Bien qu'elle pensait leur relation entièrement fraternelle, elle comprit cependant qu'il s'agissait d'une autre forme d'affection complètement différente en les surprenant s'embrasser innocemment, dans leur petite chambre. Egalement, ils ne se cachaient jamais d'annoncer leur futur mariage, quand ils seraient grand.
Quand à Taehyung, Hoseok, Jin et Namjoon, ils étaient eux aussi inventés de toute pièce par Jimin, qui les avait fait prendre vie. Ils n'étaient que des partenaires de jeux, donc ne partageaient pas la maison du petit garçon, il ne les voyait seulement quand il voyageait avec Yoongi. Ils avaient pris forme dans son esprit quand sa mère lui lisait le Petit Prince, son livre favori.
Tout passait si vite dans sa tête, chacun des moments partagés avec Yoongi revenaient. Quand ils dormaient ensemble, jouaient ensemble, s'offraient de l'affection. Leur relation était plus forte que n'importe quelle autre. Yoongi était une partie de Jimin et inversement. Ils partageaient leur coeur, leur vie, leur esprit. Ils étaient réellement âmes-soeurs.
Comment avait-il pu l'abandonner pour une dispute si enfantine ? Il s'en voulait tellement en repensant que chaque minute devait être un enfer pour le pauvre fantôme qui ne pouvait rien faire d'autre que d'être patient. Il avait dû lui faire tellement de peine... il regrettait de ne pouvoir remonter le temps pour revenir en arrière.
La course de ses souvenirs s'arrêta au moment où il se rappela des derniers jours.
" - Je... je suis si désolé... Je t'ai lâchement abandonné... je t'aime si fort...
- Jimin tu... tu te souviens vraiment de tout ?
- Yoongi.
- Oui ?
- Merci de m'avoir attendu. "
Aussitôt, ce sont les yeux du plus vieux qui s'embuèrent. Les larmes ne tardèrent pas à se montrer avant de ruisseler contre la peau nue de Jimin. Brisée par les pleurs, sa voix déchirant le silence fendit le coeur du cadet. C'était fini, il pouvait enfin vraiment se lâcher. Sa peine avait enfin prit fin, ses muscles se détendirent contre le petit corps qui le maintenait près de lui. Toute sa douleur accumulée pendant ces années de solitude profonde coulaient sur son visage de porcelaine.
Dans un baiser brûlant de douceur comme d'amour, ils se réunirent de nouveau. Leurs lèvres se mouvaient doucement pendant que leurs deux coeurs battaient à l'unisson, résonnant dans leur poitrine comme une mélodie réconfortante.
Cet intense baiser avait le goût de leur enfance, de leur insouciance, mais surtout de leur tout premier, partagé dans cette même pièce.
Leur peau avait besoin de se toucher, de se montrer qu'ils étaient bien là, tous deux ensemble. Alors, retirant ses vêtements, le plus vieux s'écarta un petit instant de lui pour se débarrasser de ses habits puis revint se caler contre son corps déjà dévêtu sous le drap. Il n'y avait rien de charnel dans leur etreinte, seulement de l'amour, beaucoup d'amour. Des caresses, des mots doux. Leur cocon de bonheur reprenait vie.
Leurs coeurs fragilisés, ils réclamaient cet amour comme un soin pour leur blessures.
Leur odeur à chacun les rendait fou, c'était comme un doux parfum de légèreté. Elles n'avaient pas changé depuis le temps. Jimin portait toujours cette petite odeur de fraise venant de son gel douche fruité qu'il n'avait pas changé en grandissant. Yoongi sentait la liberté de leurs moments de rêve, l'odeur des voyages, de l'été. Elle était unique, comme eux.
Comme s'ils étaient faits pour s'épouser - et sûrement qu'ils l'étaient - leurs corps s'entremêlaient amoureusement. C'était une effusion de douceur pour calmer leurs douleurs, panser leurs plaies, effacer ces dures années de solitude.
Ils ne faisaient plus qu'un. Ils n'étaient qu'un seul corps, qu'un seul esprit, ils se complétaient. Comme si le couple pouvait communiquer et savoir ce qu'il se passait dans la tête de l'autre sans un mot. Juste en étant l'un contre l'autre.
Leur monde s'ensoleillait, reprenant les couleurs vives d'autrefois. Les couleurs du passé. Les couleurs de l'innocence, de l'enfance, de la liberté. Ils embrassaient leur enfant intérieur, qui n'avait fort heureusement jamais disparût.
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