Chapitre 15.

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De longues heures ont passé avant d’arriver à destination. Ce voyage était long, fatiguant. Thomas me tenait compagnie mais il était tout autant épuisé. Le village de Themar est mignon, rempli de charmes. Ce n’est pas un endroit où les habitants sont nombreux, où l’animation est débordante. Je dirais plutôt que ce lieu est calme, paisible. Je me demande ce que Thomas vient faire ici. Il y a forcément une raison pour laquelle il voulait venir ici.
- Tu es prête à découvrir la maison que j’ai loué ? Demande le jeune homme en mettant sa main sur la clenche de la porte d’entrée.
- Oui.

Il me sourit et nous entrons enfin, déposant nos valises sur le pas de la porte. Lumière allumée, je découvre cette maison. Elle est plus chaleureuse que la précédente. Des vases comprenant des fleurs sont déposés sur le mobilier, les murs du salon sont de couleur taupe. Les meubles sont blancs et le grand canapé est gris. Des tableaux alimentent la pièce, donnant un côté accueillant. La cuisine est ouverte au salon. Les propriétaires ont osé mettre des touches de rouges pour égayer le tout. Nous nous aventurons dans les autres pièces de la maison. Ce logement est décoré d’une manière somptueuse. La décoratrice a de bons goûts. J’aime cet endroit que je trouve accueillant, rempli de charmes, me sentant bien à l‘intérieur de cette bâtisse. Rien à voir avec la précédente qui me faisait froid dans le dos.
Thomas porte l’un de ses deux valises et commence à s’installer dans l’une des deux chambres. Bêtement, je regarde autour de moi, ne sachant pas si je dois venir avec lui ou si je range mes affaires dans la deuxième. Les minutes passent et me sentant presque ridicule à observer en large et en travers cette demeure, je finis par prendre mon sac et doucement, j’avance vers la deuxième chambre. Je préfère que Thomas me demande de venir près de lui, plutôt que de lui imposer ma présence. Je ne suis pas à l’aise à dormir avec lui. La situation n’est la plus simple ni la plus évidente.
- Je vais faire les courses, m’annonce Thomas en s’appuyant contre le mur de ma chambre.
- Tu veux que je t’accompagne ?
- Avec plaisir, me sourit-il. Et tu sais, il y a de la place pour deux dans la chambre.

Son regard en dit long. Gênée, je n’ose rien dire de plus et pars avec lui dans le magasin le plus proche. Thomas aimerait dormir près de moi les prochaines nuits. Est-ce une solution judicieuse ? Je ne sais plus ce qui est bon ou mauvais pour moi mais l’excitation d’être près de lui cette nuit me donne envie d’accepter cette proposition.
Avachie sur le cadis, je le pousse, suivant Thomas. J’ai l’impression d’être avec mon copain et que notre amour dure depuis longtemps. C’est assez perturbant. Nous nous dépêchons de remplir le frigo et sortons de ce supermarché qui était sur le point de fermer. La nuit est tombée et nous rentrons à pied à la maison, n’étant pas loin. Je ne me sens pas bien, ayant peur de la suite mais je fais mine d’être heureuse, d’être en bonne compagnie, sans malaise.
- Je vais me promener, voir ce qu’il y a autour, m’explique Thomas, ça ne te dérange pas de finir de ranger ?
- Non, pas du tout.

Thomas m’embrasse sans me le demander, sans savoir si j’en avais envie et part, me laissant seule. Notre relation est compliquée. Je ne sais même pas si il est amoureux de moi, si il éprouve le moindre petit sentiment à mon égard ou si il me prend comme une fille qui pourrait lui servir d’alibi, pour s’amuser, pour passer du bon temps. C’est difficile de le comprendre lorsque je suis incapable de savoir ce qu’il pense.
Regardant à travers la fenêtre, je vois Thomas marcher, s’éloignant de la maison. Je suis réellement seule à l’intérieur de cette maison. Voyant une occasion unique et une chance, je me précipite dans sa chambre, fouillant ses affaires. Des tee-shirts, des pull, des jeans. Rien d’intéressant jusqu’à ce que je découvre un cahier fermé à clé sous le matelas du lit, comme un journal intime et impossible de trouver la clé qui peut l’ouvrir. Thomas doit l’avoir dans ses poches, sur lui. La couverture est en cuir, je pense tout de suite aux preuves qu’il peut y avoir à l’intérieur. La date de ses meurtres, les photos de ses victimes ou encore, des informations sur les prochaines personnes qu’il osera assassiner. Toutes ses choses sont à l’intérieur de ce cahier, j’en suis sûre. Je ne le vois pas avec un journal intime, écrivant chaque journée de sa vie comme une adolescente perdue dans sa vie. Si il est fermé, c’est qu’il contient forcément certaines révélations. À l’aide d’une pince à cheveux, j’essaie de l’ouvrir mais à l’instar des nombreux films, ce fut un échec. Je tente avec un ciseau, un couteau et même avec les dents d’une fourchette mais sans succès. Je voudrais découper la sangle mais il m’est impossible de le détruire. Thomas me soupçonnerait aussitôt et cette mission serait un désastre. Il ne doit douter de rien. Je repose ce cahier à sa place et continue de fouiller. Ses sacs sont vides et tout est rangé dans les placards mais pas l’ombre d’un arc.
- C’est impossible, chuchoté-je.

Son arc doit forcément être quelque part. J’inspecte une seconde fois cette chambre et au moment de me retourner, je fonce sur l’une de ses valises rigides à roulettes, tombant dessus. Ayant eu légèrement mal, je regarde si je n’ai pas été blessé mais rien n’apparaît. J’observe son bagage et remarque quelque chose d’anormal, d’inhabituel. Sa valise semble avoir un double fond. Curieuse, je cherche à ouvrir la pochette. Il n’y a aucune fermeture, aucun scratche mais je sais qu’il y a quelque chose à l’intérieur. En secouant la valise, j’entends un bruit, comme si elle n’était pas finie de vider, or, à vue d’œil, elle est vide. Je la retourne et essaie de trouver une quelconque ouverture de l’extérieur mais rien. Désespérée, j’appuie dessus, émettant une petite pression et la cachette apparaît.
- C’était donc de l’extérieur qu’il fallait l’ouvrir, me dis-je en découvrant la partie secrète.

Je n’attends pas une minute de plus et mets fin à ce suspens en regardant ce que cache ce mystère. Aucun arc mais à la place, une vingtaine de flèches. Je reste sans voix, ne bougeant pas, ne disant rien. Juste en les observant, imaginant toutes les horribles choses que Thomas a pu faire avec ces armes. Toutes ses victimes ont été assassinées avec ces flèches. Ils ont tous perdu la vie en n’en recevant une. Les larmes montent. Je réalise pour la énième fois que cet homme est ignoble, abject. Je le savais déjà mais à chaque fois, c’est comme si le ciel me tombait sur la tête. Il est inhumain. Commençant à trembler, je touche malgré tout les flèches, me disant peut-être qu’en dessous de celles-ci se cache quelque chose de plus grave mais il n’y a rien. Aucun papier. Aucun autre double fond. Aucune autre arme. Son arc n’étant pas à l’intérieur, je pense tout de suite à Thomas. Il est dehors, seul, dans les rues de cette ville inconnue avec probablement son arc. Il est évident qu’il va assassiner une personne innocente. Des frissons me parcourent tout le corps en imaginant une nouvelle flèche transpercée le crâne d’un étranger. Paniquant, je range ses affaires, me relève et me retourne, sursautant en apercevant sa silhouette. Debout, me regardant avec un regard effrayant, mon visage lui avoue clairement que je plaide coupable d’avoir fouiller dans ses affaires. La peur m’envahit immédiatement, me posant un tas de questions, à savoir ce qu’il allait bien pouvoir me faire.
- Qu’est-ce que tu fais ? Me demande-t-il l’air de rien.
- Rien, dis-je timidement.

Je ne suis pas à l’aise et Thomas le sent forcément. Je marche en passant devant lui avec une boule dans le ventre. Je n’ose même pas le regarder dans les yeux, préférant baisser la tête, me retenant presque de respirer. Je ressens sa colère. Une colère forte. Une colère mélangée à un brin de tristesse. Il se sent trahi mais sa douleur n’est rien à côté de la haine qu’il éprouve à cet instant. J’en ai froid dans le dos. Je suis dans le salon, plantée en attendant ce qu’il va se passer. Je suis totalement angoissée, voulant pleurer. Mon cœur bat si vite, j’ai l’impression qu’il va bientôt finir par sortir de mon corps. Mes jambes me tiennent à peine, la transpiration se propage petit à petit sur ma peau à cause de cette frayeur. La chaleur de mon corps augmente instantanément, me donnant terriblement chaud bien que le temps extérieur est glacial. Thomas arrive lentement vers moi. À chaque pas qu’il fait, je recule, confirmant ses éventuels doutes de mes actes. Touchant le mur avec mon dos, je m’éloigne de lui sur le côté, me rapprochant de la table à manger. Je marche, tournant autour de cette table, ce qui est en train d’agacer Thomas.
- Tu fouillais dans mes affaires ? Me dit-il après quelques longues minutes de silence.
- Non, pleuré-je presque.

Les larmes montent de plus en plus mais elles ne coulent pas. Je garde le peu de force qu’il me reste pour ne pas m’effondrer. Son regard me donne comme un coup de poignard en plein cœur. Il se retient mais je sens qu’il ne va pas tarder à exploser sa colère. Il ne croit pas à mon mensonge. Je ne suis pas crédible et je mens assez mal. Thomas est un homme intelligent, il vient de me voir dans sa valise. Il sait à présent que j’ai osé fouiller dans ses affaires.
- Qui es-tu ? Me demande-t-il calmement.

Je suis étonnée qu’il ne m’ait encore rien fait. Pas un geste brusque. Son arc semble rangé. Il ne me tue pas immédiatement. Il préfère sans doute attendre un peu, faisant durer le suspens ou voulant avant tout me terrifier avant de passer à l’acte.
- Réponds ! S’exclame Thomas en frappant violemment la table.

Je sursaute, émettant légèrement un petit bruit. Au fond de moi, je m’attendais à cette réaction, à son énervement, mais j’avais un infime espoir qu’il allait se retenir. Je suis naïve. Je sais de quoi est capable Thomas, je ne comprends pas comment je peux être encore surprise de le voir s’énerver mais je dois avouer ne pas être à l’aise. Il peut tuer, rendre mal à l’aise les autres, être apte de tout et c’est pour ça que je redoute ce moment. Il est imprévisible. Il me fait si peur. Il s’arrête de tourner autour de cette table, me regardant. C’est déstabilisant. Je reste figée, examinant avec attention le moindre de ses mouvements, ne voulant pas qu’il m’arrive quelque chose.
- Qu’est-ce que tu as vu ? S’énerve Thomas.
- Rien.
- Arrête de mentir. Je déteste ça.

Thomas continue marcher à nouveau et se met soudainement à courir. Je tourne autour de cette table, ne souhaitant pas qu’il me rattrape. J’ai tout gâché. Je n’ai pas été assez prudente, ayant été bien trop longue à comprendre cette valise, à chercher des indices. Les minutes sont passées et il est rentré sans entendre quoi que ce soit, étant concentré sur ses flèches. J’aimerais remonter le temps mais c’est impossible. Tout est de ma faute. Il va finir par m’assassiner comme ses autres victimes et je n’aurais plus aucun moyen de prévenir les policiers de ce dangereux criminel. Je savais que je n’aurais pas l’étoffe d’un détective mais j’ai voulu jouer les détectives, essayant de sauver tous les habitants de chaque pays. J’ai simplement été sincère avec mes envies et mes intentions. Je n’avais plus envie de voir des innocents décédés à cause d’un fou qui devrait être dans un asile en train de se faire soigner ou de finir ses derniers jours dans une cellule crasseuse, moisie par le manque d’hygiène plutôt qu’être dehors, en liberté, dans les rues pour abattre tous ses humains. Je n’ai pas à regretter. J’ai fait de mon mieux.
À force de me déplacer en rond, ma tête commence à tourner, me déséquilibrant, au point de tomber sur le sol. Incapable de me relever sous le poids de Thomas qui s’est précipité sur moi, posant ses mains sur mes bras afin de ne pas bouger ainsi qu’une partie de son corps sur le mien, m’immobilisant totalement. Mon cœur bat encore plus vite, réalisant que la mort est proche.
- Qui es-tu ? Crie Thomas en serrant mes bras, me faisant mal.
- Je m’appelle Séréna.
- Tu es flic, c’est ça ?
- Pas du tout.
- Arrête de mentir.
- Je ne mens pas.

Thomas se lève, me relevant et m’emmenant dans la salle de bain. Je ne sais pas ce qu’il a derrière la tête mais je ne présume rien de bon. Il me jette violemment contre la baignoire, comme si j’étais un vulgaire mouchoir en papier bon à finir le restant de ses jours à la poubelle. À genoux, je ne me redresse même pas, voyant Thomas juste au dessus de moi, remplissant la baignoire d’eau. Me posant tout un tas de question, je n’ose pas bouger d’un centimètre, de peur de sa réaction. Que va-t-il me faire ?
- Tu ne veux pas parler ? Me demande-t-il comme pour me laisser une chance.

Sous l’angoisse, je ne réponds pas. Il coupe l’eau, attendant quelques secondes et ne voyant aucune réponse de ma part, il m’attrape les cheveux et avant d’avoir eu le temps de faire quoi que ce soit qu’il plonge ma tête dans l’eau. J’essaie de m’extirper de là mais la force de Thomas est bien plus supérieur à la mienne. Les secondes semblent défiler lentement, comme à reculons. Commençant à manquer cruellement de souffle, je fais des mouvements avec mes jambes, me disant qu’il verra ma détresse et qu’il arrêtera cette torture. Il attend quelques instants qui m’ont paru une éternité mais qui pourtant, en réalité, n’a duré à peine une dizaine de secondes et soulève ma tête. Je prends un grand bol d’air, respirant par la bouche, pensant prendre plus d’oxygène.
- Tu es sûre de ne pas vouloir parler ? Insiste Thomas en s’accroupiant à côté de moi afin d’être à ma hauteur.

Je n’arrive pas à parler, préférant respirer.  Il n’attend pas une minute de plus et replonge ma tête dans l’eau. Il répète cet action plusieurs fois d’affilé et plus il baigne mon visage dans cette eau de plus en plus froide, plus la difficulté à respirer augmente. Je ne peux pas parler, étant incapable de le faire. Dès que je sors de l’eau, j’en profite pour reprendre de l’air, étant à bout de souffle. Je réalise que ma vie est sur le point de basculer d’une minute à l’autre. Toutes les choses que j’ai pu vivre jusqu’à présent n’ont été que poussières, que passagères dans mon existence et le futur ne s’offrira jamais à moi. La mort, le sommeil éternel. C’est donc le moment de me dire au revoir, la fin approche, je le sens. Je pense à toutes mes années sur Terre : mes parents, mes jours de solitude, mes nuits à dessiner mais aussi à ses victimes et étrangement aux baisers échangés avec Thomas. Ses bisous n’ont pas été enflammés inutilement ni liés au mensonge. Ils ont  été réels et j’ai senti en lui la forte envie de le faire. Ce n’était pas forcé. Ce n’était pas de la manipulation. C’était beau, vrai et affectueux. Pourtant, il n’hésite pas à éprouver un sentiment de colère en lui, le poussant à m’obliger de parler en me tuant à petit feu. J’aime être moi, pouvoir marcher en regardant autour de moi, m’inspirer des autres pour confectionner des tenues, découvrir toutes ses cultures que je ne connais pas, le monde entier se présentait à moi mais il s’envole désormais loin. Mon souffle est de plus en plus faible. Mon esprit est perdu, me sentant partir. C’est comme si je n’étais plus moi, comme si mon corps était présent physiquement mais que mentalement, je n’étais plus là. Thomas s’arrête subitement, me laissant un long moment pour respirer. Plus j’inspire et plus je me sens revenir, comme si je venais de dormir et qu’il était temps pour moi de se réveiller. Ma respiration revient difficilement à la normale, me faisant comprendre que la mort n’est pas pour aujourd’hui. Je me sens soulagée, revivant à nouveau. Thomas m’aide à me lever. Je ne ressens rien, je suis beaucoup trop secouée pour essayer de sentir ses émotions. Ne disant rien, je le suis. Il me jette sur le canapé et reste debout juste devant moi.
- Tu ne veux toujours pas parler ? Me demande-t-il pour la énième fois.

Je sais qu’il finira par me tuer mais il m’est impossible de lui répondre. Je suis comme paralysée. Thomas sort de sa poche un briquet. Fronçant les sourcils, je me demande ce qu’il prépare. Le cœur battant toujours à une vitesse inexplicable, j’observe attentivement, voulant voir ce qu’il mijote. La flamme de ce briquet s’illumine et Thomas s’avance lentement de moi avec cet objet dans les mains. La chaleur de cette flamme s’intensifie en s’approchant de moi. Les yeux grands ouverts, je m’imagine brûler vive, sentant déjà les flammes m’envelopper sauvagement, m’étouffant sous la chaleur insupportable. Toute ma vie défile pour la deuxième fois, pensant à absolument tout sans aucune exception mais la personne qui revient le plus dans mes pensées est Thomas. Thomas ainsi que toutes ses victimes. Je ne peux pas disparaître maintenant, de cette manière-ci. J’ai encore des millions de choses à voir, à apprendre et à découvrir. J’ai des milliards de questions qui me trottent dans la tête auxquelles j’exige d’avoir des réponses. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas partir. La flamme me touche, me brûlant. Sursautant et poussant ma main, mes pensées s’effacent immédiatement. Thomas attrape ma main afin que je ne puisse plus m’échapper et tente de me brûler ma peau mais il s’arrête brusquement en m’attendant crier.
- Arrête, je vais tout te dire, finis-je par dire.

Je fais sûrement une grosse erreur mais je ne veux pas mourir. Je ne veux pas partir. Bien au contraire, j’aimerais continuer d’exister. Thomas ne me tuera pas, c’est ce que je me dis pour rester forte, pour ne pas pleurer ni sombrer totalement. Je dois garder la tête haute pour essayer de continuer cette mission. C’est de la folie, j’en suis consciente mais je ne peux pas le laisser m’éliminer de la sorte. Je dois me battre. Je dois essayer de vivre.
- Je t’écoute, me dit Thomas en s’asseyant à côté de moi.

Plus calmé, Thomas range son briquet dans sa poche. Il me regarde, attendant que je parle. C’est délicat mais je ne peux plus faire machine arrière, il recommencera la torture et je n’en ai pas la force. Je me sens épuisée, faible. Le silence s’installe. Le jeune meurtrier commence à perdre patience, voyant que je ne parle toujours pas. J’ai envie de me confier, de lui avouer la vérité mais je ne veux pas lui déclarer comme ça, aussi brusquement. Je cherche simplement les bons mots pour ne pas le surprendre, pour ne pas dire n’importe quoi. Je ne veux pas aller trop vite, bâclant mes paroles et oubliant la moitié des choses alors je récite dans ma tête ce que je peux lui dire mais Thomas, bien trop impatient, sort une deuxième fois son briquet, l’allumant sous mes yeux. Je comprends immédiatement qu’il ne va pas attendre plus longtemps et qu’il est temps pour moi de raconter mon histoire, même si les mots ne seront pas juste. La flamme est de plus en plus proche de ma peau, me pressant deux fois plus.
- Je suis capable de lire dans les pensées et c’est de cette manière que j’ai su qui tu étais, lui avoué-je d’une traite.

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