Chapitre 16.

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Thomas me regarde surpris. Avec la pression qu’il me met, je n’ai pas eu le temps de lui expliquer cette histoire entièrement. Je lui ai balancé ce secret comme un conte pour enfants sans importance. Je ne sais pas si il me croit. C’est tellement surréaliste qu’il est possible qu’il ne me croit pas une seule seconde. Il est intelligent, ce genre de choses surnaturel lui passe probablement au dessus. Il ne dit rien mais je sens en lui une colère sur le point d’exploser. Je ne suis pas rassurée, ne bougeant d’ailleurs pas, me demandant ce qu’il va bien pouvoir faire. C’est un homme tellement imprévisible. Impossible de savoir ce qu’il prévoit de faire à l’avance. Ses yeux se transforment en un regard noir. Il fixe droit devant lui, se levant abruptement. D’un geste brutal, il renverse la table basse, criant. Je sursaute, l’observant avec inquiétude.
- Tu mens ! S’énerve Thomas.
- Non, dis-je en mettant debout.
- Menteuse ! Répète-t-il.

Il saccage tout sur son passage, laissant tomber tout ce qui est sur son chemin : les cadres photos, les objets de décorations, les chaises et les meubles. Il est dans une colère folle et je suis incapable de bouger pour essayer de le calmer. Je ne m’enfuie même pas, ne voulant pas aggraver sa haine. Il ne m’a pas encore assassiné et si je pars loin de cette maison, il pourrait me retrouver et passer à l’action. J’essaie tant bien que mal de me rassurer, de trouver des excuses pour tenir le coup, pour ne pas m’écrouler et faire n’importe quoi qui me mettrait deux fois plus en danger, que je regretterais par la suite.
- Thomas, je t’assure que c’est la vérité, finis-je par dire incertaine.
- Tais-toi, je ne veux plus t’entendre.

Thomas s’arrête et m’attrape le bras, m’emmenant au sous-sol. Je ne sais pas ce qu’il compte me faire mais je ne suis pas vraiment sereine et il ne fait rien pour m’apaiser. Je descends les escaliers avec lui dans le silence. Il m’installe sur une chaise, m’attachant avec une corde qui se trouvait au sous-sol. Je ne peux plus bouger. Aucun éclairage pour éclairer cette pièce mais j’ai l’impression qu’il n’y a aucun meuble dans ce sous-sol. La lumière que projette les ampoules du couloir, au haut des marches, me montre une partie de cette cave. Poussière, saleté, obscurité. Il commence à remonter les marches une à une. J’ai peur de ce qu’il me prépare mais je suis en même temps, j’ai confiance en Thomas. C’est insensé et j’en suis consciente mais je connais une facette de cet homme que chaque personne ignore. Je crois au fond de moi qu’il a réellement un bon fond, un bon côté, une part de gentillesse. J’ai passé du temps avec lui, il a été drôle et c’était agréable d’être avec lui. Il n’a pas joué un rôle, je l’aurais senti autrement. Or, la seule émotion que j’ai pu ressentir à ce moment là, c’est la sincérité que Thomas éprouvait et c’est pour cette raison que je pense naïvement qu’il peut y avoir une bonne fin à cette histoire. Il ne m’a pas tué. Je suis toujours vivante même si ses méthodes ne m’ont pas plu. Je me dis qu’il n’a peut-être pas envie de m’éliminer parce qu’il a, lui aussi, apprécié ma compagnie.
- Thomas attends ! M’exclamé-je.

Il s’arrête mais ne se retourne pas, attendant sûrement la suite de mes paroles. J’ai envie de l’aider. J’ai envie de tout lui dire, de ne plus rien lui cacher. Thomas est cruel. C’est le plus grand tueur que je n’ai jamais vu mais je suis persuadée qu’il n’est pas totalement mauvais. Il suffit de lui ouvrir son cœur, de lui prouver qu’il n’a pas à être méchant. L’homme qui s’est dévoilé à moi la dernière fois existe forcément. Je ne sais pas pourquoi il possède deux personnalités complètement opposées mais je ne peux pas le laisser comme ça. Il doit y avoir une explication derrière tout ça. Je dois avouer que Thomas me plaît. Je ne peux pas le nier. Nos baisers échangés m’ont incroyablement plu et si je ne pars pas, si je reste près de lui, c’est parce que je l’apprécie d’une certaine façon. En pensant ça, je me déteste mais je ne peux plus cacher ce que je ressens.
- Je lis réellement dans les pensées, lui avoué-je. Je sais, c’est fou mais c’est la réalité. J’ai eu du mal moi aussi au début. Je pensais que je devenais folle en entendant des voix mais j’ai compris que c’était bien réel, que j’avais un pouvoir et j’ai entendu ta voix, tes pensées. C’était si sombre, si noir. Tu avais une grande haine en toi. Ça me faisait froid dans le dos.

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