Chapitre 17.

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Thomas porte son sac à l’aide de sa main droite, le plaçant à l’arrière de son épaule, contre son dos et de sa main gauche, il tient fermement ma veste, me forçant à avancer. Il ne me lâche pas pendant toute la route, sûrement de peur que je ne m’enfuisse. Et il a raison. Si il me laisse, je partirai en courant, allant le plus loin possible mais il serait capable de m’abattre sur le champ alors je ne dis pas un mot, ne tentant rien contre lui. Il me ramène à la maison qu’il a loué et au niveau des escaliers du sous-sol, il me jette violemment, me montrant bien sa colère. Je dévale les marches et manque de m’écrouler sur le sol mais je me rattrape à l’aide de la rambarde. La porte claque brutalement et j’entends une clé dans la serrure. Thomas m’a enfermé. Il n’a même pas pris le temps de discuter avec moi ou même de m’attacher.

Le jeune homme s’installe sur le canapé, posant son sac à côté de lui. Ses pensées prennent le dessus, le chamboulant totalement. Serena a sauvé la vie de cet inconnu sans se demander si il n’allait pas la tuer, sans savoir que le jeune tueur allait peut-être réagir au quart de tour. Cet inconnu méritait de mourir, de ne plus faire partie de ce monde mais son heure n’est pas venue. Il lui est impossible d’achever cette mission, la victime étant sûrement loin, cachée, enfouie dans sa couette, bien au chaud. Thomas pense de toutes ses forces à ce passant, se concentrant du mieux qu’il le peut afin de savoir où il peut être à présent mais tout ce qu’il lui vient à l’esprit, c’est la première fois où cela s’est produit.

Il était tard. Minuit passé. Tout le monde dormait à cette heure-ci. Tout le monde sauf ce jeune garçon qui ne trouvait pas le sommeil, regardant le plafond comme si il allait se produire quelque chose mais rien ne se passe. Soudain, une douleur dans la tête surgissait, comme si un élastique était attaché autour de celle-ci et qu’il se resserrait petit à petit. Il posait son visage au creux de ses mains, se recroquevillant sur son lit. Il résistait à ne pas crier de douleur, ne voulant pas réveiller les personnes qui sommeillaient bien confortablement dans leur chambre. Les yeux grands ouverts, fixant droit devant lui, voyant de la lumière blanche. Une femme était en train de battre son mari. Blonde, les cheveux coupés très court, petite avec des formes qui la rendait légèrement mal dans son corps. Elle frappait son homme à plusieurs reprises, s’acharnant dessus comme si c’était un objet, comme si il ne ressentait rien. L’homme marié ne disait rien, il se laissait faire, comme si il était normal de recevoir des coups. Les larmes coulaient. Ce n'était pas la première fois qu’il en recevait. Une habitude. La femme buvait et ne se contrôle plus. Il restait avec elle, se disant naïvement qu’elle allait arrêter, que cette violence disparaîtrait mais les jours passaient et la situation empirait. Il ne souhaitait pas partir par habitude, par peur, par amour pour sa femme. Il ne voulait pas l’abandonner mais ce soir-là, les coups étaient plus agressifs.
- Arrête ! Criait l’homme.

Sa femme continuait, ne l’écoutant pas. Les larmes de ce pauvre monsieur coulaient sur ses joues. Il commençait à saigner sur son bras. La lumière blanche disparaissait et le jeune garçon ne ressent plus aucune douleur. Il avait immédiatement reconnu la voix de sa voisine. Cette femme qui lui disait bonjour chaque matin, qui l’accueillait les bras ouverts dans sa maison. Cette jeune femme pourtant si gentille d’apparence. Il se levait brusquement, courant le plus vite possible dehors, afin de se rendre chez les voisins. Il ne savait pas pourquoi mais il sentait que ce flash n’était pas son imagination. Il pensait à un fait réel. Il s’arrêtait devant la porte, tendant l’oreille afin d’entendre ce qu’il se passait à l’intérieur de ce domicile. Un vase éclatait. Paniqué, le garçon entrait brusquement sans frapper et découvrait le mari de cette femme allongé sur le sol. Il était bien vivant mais saignait à cause des nombreux coups qu’il avait reçu ce soir là.
- Thomas, mais qu’est-ce que tu fais là ? S’exclamait sa voisine.
- Comment avez-vous pu le frapper ?
- Ce n’est pas ce que tu crois !

La femme reculait et Thomas se précipitait sur son voisin, l’aidant à se relever mais il ne bougeait pas. Le vase s'était brisé sur sa nuque et le sang coulait excessivement. Le coup lui avait fait relativement mal et refusait de se lever. Sa femme prenait une bouteille à la main et buvait une énième gorgée. Voyant ce spectacle l’écœuré, Thomas essayait de s’expliquer avec sa voisine mais elle ne voulait rien entendre. Il se ldvait et essayait d’appeler la police, les pompiers, une personne qui pourrait l’aider.
- Rendez-moi ce téléphone ! S’exclamait Thomas en essayant de reprendre ce qui lui appartenait dans les mains de cette dame.

Elle criait et se rapprochait de son mari toujours allongé sur le sol. Thomas paniquait. Il voyait son voisin en danger, sur le point de mourir. Ne sachant quoi faire, il attrapait la coupelle de fruit juste à côté de lui et la jettait sur son crâne. Ce soir-là, il avait assassiné cette femme mais sauver cet homme.

Ce souvenir disparaît, laissant Thomas avec ce flash, cette image de lui tuant cette femme. Il le sait, si il n’avait pas eu cette intuition si soudaine, ce pauvre homme serait décédé sous les violents coups de son épouse.

L'archer. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant