{ Symptômes troublants}

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Alors que mon sommeil semblait paisible, une nausée soudaine vient prendre place tout au fond de mon ventre et ma gorge. Affolée, je me lève à toute vitesse, ouvrant brusquement la porte de la salle de bain. Je fond sur la cuvette des toilettes, régurgitant ce que j'avais mangé de toute la journée. Ma respiration se fait saccadée, je sers mon ventre, tordu de spasme violent. De la sueur commence à perler sur mon front, je retiens mes cheveux en arrière, et plonge à nouveau ma tête dans les toilettes, une odeur âcre s'installant dans la pièce.

Je m'essuie la bouche, celle-ci étant devenue pâteuse. Je vais pour me la rinçer, lorsque j'entends Grey s'approcher de moi. Ses mains viennent s'enrouler autour de ma taille et il dépose un doux baiser au creux de mon cou.

"- Tout va bien? Me susurre-t-il à l'oreille, sa voix encore ensommeillée.

- Oui, répondis-je confuse. Je n'ai surement pas du digérer le dîner, ca arrive à tout le monde.

- D'accord. Acquiesce-t-il. Je vais me recoucher, tu viens ? Finit-il par me dire, en se décrochant de moi.

- Je te rejoins, je vais me brosser les dents."

Il quitte alors la pièce, fermant derrière lui la porte. Je me regarde à travers le miroir, scrutant mon visage pâle. Cela faisait des nuits que je n'avais pas dormi aussi sereinement depuis le retour de mon père en ville, et voilà qu'une nausée vient tout gâcher. Mes yeux sont ternes, mes cernes se creusent au fur et à mesure que les jours passent, mon teint est cadavérique. Je devrais peut-être me rendre chez un médecin après tout, qu'il puisse me fournir des vitamines et des cachets contre l'insomnie.

Je viens enfin me recoucher, venant me blottir contre mon brun. Le jour n'étant pas levé, j'en profite pour trouver à nouveau le sommeil, en vain. Mes yeux ne peuvent s'empêcher de rester grands ouverts. Comment ai-je pu vomir ? Quelle est cette sensation qui broie mes entrailles. Mon cœur tambourine dans ma poitrine. Que m'arrive-t-il ? Mon esprit ne cesse d'être agité, me provoquant un mal de crâne monstrueux. Je souffle bruyamment, me retournant face à mon brun, admirant son visage carré, caressant ses épis noirs, glissant ma main le long de sa mâchoire.

L'aube pointant enfin son nez, après avoir attendu quatre bonnes heures, je m'extirpe enfin du lit, a contre cœur, ne sentant plus la poigne ferme de Grey me serrant contre lui. Je sors de sa petite chambre, et me dirige en baillant longuement dans la cuisine afin de préparer un café.

L'appartement de Grey est petit mais chaleureux, il est propre, la température étant bien qu'un peu fraîche, j'attrape un plaid plié sur son petit canapé. Je l'enroule autour de mes épaules, et m'appuie contre le comptoir du plan de travail. Je me sens soudainement fatiguée. Je me hâte donc de me verser le café dans une tasse, le buvant avec un touche de lait et un sucre.

Je regarde l'heure : 6h40. Wendy devrait être levée dans une vingtaine de minutes, devant se préparer pour le collège. Étant lundi, je dois me rendre pour huit heures au laboratoire, et Grey a un rendez-vous avec la mairie afin de signer à nouveau des papiers pour l'installation de leur salle de sport avec Natsu pour dix heures trente. Je m'installe donc lestement sur un fauteuil, remontant le plaid jusque mon menton. Le jour se lève peut-être, mais les nuages bloquent chaque accès afin qu'au moins un seul rayon de soleil puisse s'infiltrer et réchauffer l'atmosphère.

Les jours d'en ce moment son gris, alors que nous arrivons bientôt au printemps. J'ai récemment rendu visite à ma mère avec Wendy, sa tombe a été décorée de mille et une fleur. Je pense souvent à elle.

"- Bonjour, déclare la voix de Wendy."

Elle vient déposer par derrière un baiser sur ma joue, et se dirige vers le plan de travail. Elle grimpe dessus afin d'accéder aux tiroirs prostrée plus haut. Elle empoigne un paquet de gâteaux, se sert un verre de jus d'orange et vient s'installer près de moi. Ses longs cheveux bleus on été relevés en chignon décoiffé, elle me pique un bout du plaid qu'elle dépose à son tour sur ses épaules. Elle croque silencieusement sa sucrerie.

"- Bien dormi, lui demandais-je. Je réajuste la couverture afin qu'elle puisse plus s'y emmitoufler à l'intérieur.

- Oui, répond-elle sa bouche encore pleine. Et toi?

- Oui."

Elle me regarde alors de manière insistante.

"- Tu es sure ? Tu as de gros cernes."

Je ne réponds pas, et frotte ma main contre mon visage.

"- Tu n'as pas à t'en faire pour moi, la rabrouais-je enfin."

Blessée, elle se lève et se dirige sans un mot dans sa chambre, laissant son verre de jus d'orange à moitié plein. Je souffle de fatigue. Je m'inquiète tellement pour elle, le retour de papa lui a été un choc depuis qu'elle l'a appris.

Une quarantaine de minutes plus tard, elle me rejoint à nouveau dans le salon, son sac d'école en main, moi même m'étant préparée pour le travail.

"- Tu es prête ? Il est hors de question que je laisse Wendy se rendre au collège seule, avec la figure de mon paternel dans les parages.

- Hm, lâche-t-elle vaguement.

- Je suis désolée pour tout à l'heure d'accord ? Je frôle ses cheveux. C'est très adorable a toi de t'inquiéter pour moi. Je vais prendre rendez-vous chez le médecin de toute manière tout à l'heure.

- Pourquoi ça ? Son ton est resté calme, mais sa manière de me regarder me clou sur place. Ses yeux noisettes interrogent les miens afin de trouver une réponse rassurante.

- Je vais seulement faire une visite médicale afin de vérifier si tout va bien. Ne t'inquiète pas.

- Si tout va bien de quoi? Renchérit-elle, toujours pas convaincue."

Je réfléchis un instant, tentant de trouver un propos qui pourrait la rassurer :

"- Un coup de fatigue en ce moment, je vais essayer de me procurer une cure de vitamine.

- Hm, d'accord. Elle réajuste sont sac sur son épaule. On y va? finit-elle par déclarer."

Après avoir accompagné Wendy jusqu'à son établissement, je prends enfin le bus pour me rendre au labo. Enfin arrivée, je me dirige vers la salle informatique où j'y croise Meldy, une collègue à moi. Celle-ci m'embrasse la joue chastement, me tendant une barquette de beignet par la suite :

"- Je les ai acheté ce matin, une petite boulangerie viens d'ouvrir près de chez moi, annonce-t-elle un sourire illuminant son visage enfantin."

J'en pioche donc un à la confiture de fraise et la remercie du regard. Elle retourne à son poste, me laissant debout, devant le mien. Repensant à ma nuit dernière, je me décide d'appeler mon médecin. Je pars donc m'isoler dans la salle de réunion vide.

"- Allô m'interpelle une  féminine à l'autre bout du combiné.

- Bonjour, je m'appelle Juvia Lockser, et j'aimerais prendre rendez-vous avec le docteur Vermillon s'il vous plaît.

- Une urgence ? M'interroge la secrétaire après s'être tue un instant.

- Non, répondis-je d'une voix assurée.

- Très bien, tranchet-elle. Je vous mets un rendez-vous pour 17H30.

- Merci."

Je raccroche et retourne auprès de mes collègues.

Une pluie marécageuse 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant