"- Crevette ? Appelle Gajeel à l'entrée."
Sans même lui répondre je pointe le bout de mon nez derrière le porte manteau.
"- Tu n'arriveras jamais à le croire ! S'exclame-t-il en agrippant fermement mes deux épaules. Ils autorisent enfin l'ouverture de ma salle de boxe! T'imagines ? Ca va être génial, on pourra enfin se payer une maison plus convenable!
- Gajeel-
- Si je pouvais t'épouser là maintenant tout de suite, Lévy McGarden, je serais l'homme le plus heureux du monde."
Je vais pour l'interpeller à nouveau, mais je me coupe subitement. Est ce que j'ai bien entendu? Je fais brusquement volte face, et m'enfuis dans la cuisine le souffle coupé.
"- Lévy ? M'appelle-t-il."
Je fais sourde oreille et me rempli un verre d'eau. Je le bois d'une traite, mes jambes flageolent et je m'écroule contre le lavabo.
"- Lévy ! S'écrie-t-il en se précipitant vers moi. Hey, crevette, qu'est ce qui cloche ?"
Le stress monte, je ne sais plus quoi faire.
"- Regarde moi, m'ordonne-t-il."
Il prend mon menton entre ses doigts, et me force à le regarder. Son visage semble inquiet, il tient fermement ma taille entre ses bras.
"- Hey, tu te sens bien ? Me questionne-t-il.
- Oui... Répondis-je d'une voix fatiguée.
- Est ce que c'est par rapport à ce que j'ai dis tout à l'heure qui t'as mis dans cet état là?
- Non, je-
- Tu sais, me coupe-t-il, on est pas pressés hein, on a le temps d'en reparler si tu veux, déclare-t-il d'une traite. Je ne voulais vraiment pas te brusquer...
- Gajeel ! Le grondais-je, pouvant enfin en placer une. Tu ne me laisses pas parler depuis tout à l'heure... J'ai quelque chose d'important à te dire."
Il me relâche après avoir été sermonné mais me lance un regard insistant.
"- Je... Je préfères qu'on en parle dans le salon."
Il me suit sans demander de questions, puis s'assied en premier sur le vieux canapé en cuir.
"- Tu ne t'assois pas ? Me demande-t-il simplement, voyant que je me postais en face de lui, debout.
- Non. Je préfère rester debout."
Il opine du chef, et me fais signe qu'il est à l'écoute.
"- Avant toute chose, je veux que tu saches que tout ce que je vais te dire, c'est pour ton bien."
Il arque un sourcil, et se redresse.
"- Crevette, qu'est ce qu'il y a?"
J'empêche toutes larmes de couler, ce qui me puise une grande partie de mon énergie. Je joins mes deux mains entre elles, tentant de les maintenir stoïques.
"- Je pense qu'il serait mieux qu'on arrête tout ça."
Réagissant au quart de tour, il se lève brutalement et me regarde impassible.
"- Comment ça, tout ça?
- N-Notre relation, Gajeel.
- Tu as bu? Me demande-t-il incompréhensif.
- Gajeel, c'est sérieux."
Il s'approche de moi et me secoue les épaules.
"- Tu te rends compte de ce que tu es en train de me dire? Sa voix monte dans les aigus, et ses mains resserrent leurs prises, me faisant grimacer.
- Gajeel, je t'en prie, je fais ça pour toi...
- Pour moi? Pour moi?! S'énerve-t-il incrédule. Non mais tu te rends vraiment compte de ce que tu dis? Il y a dix minutes je te fais presque ma demande en mariage, et là tu me quittes ? Et tu fais tout ça pour moi ?!"
Son regard dur et froid me transperce. Mes membres se figent, ma gorge se noue, m'empêchant de dire un mot.
"- Réponds moi! Crie-t-il, me faisant sursauter.
- Je-Je suis désolée, Gajeel... Sont les seuls mots que j'ai pu lui répondre.
- J'en ai rien à foutre de tes excuses Lévy, crache-t-il, ce que je veux c'est des putains d'explications."
Je sanglote face à lui, impuissante contre ce flot de tristesse et de désespoir. Cela faisait des années que je n'avais plus été autant anéantie et effrayée.
"- Je-... Je-..., Je bégaye un instant, ne sachant trouver les mots. Je suis stérile, Gajeel ..."
Il déserre brusquement sa prise, et se recule en plongeant sa main dans ses cheveux.
"- Ne me dis pas que tu me quittes pour ça... Gronde-t-il.
- E-Essaye de me comprendre je-
- Te comprendre de quoi bordel !
- Je veux que tu vives heureux ! M'exclamais-je en posant ma main sur ma poitrine.
- Mais je suis heureux !
- Oui mais tu trouveras quelqu'un qui saura te donner une vie de famille Gajeel ... Moi je ne pourrais jamais. Lui dis-je en frottant ma manche contre mes joues inondées.
- Mais moi c'est toi que je veux, pour le restant de mes jours putain. Sa voix est redescendue aussi vite qu'elle n'était montée. Il vient prendre mon visage en coupe et essuie mes larmes qui ne cessent de couler.
- Je ne veux pas que tu aies de regrets avec moi.
- Des regrets de quoi? Lévy, m'appelle-t-il, tu m'as complètement changé. Tu m'apportes tout ce dont j'ai besoin, tu es celle qui fais de moi l'homme le plus heureux du monde. Pour rien au monde je regretterais d'être prêt de toi. Et puis... Il s'arrête un instant en caressant affectueusement mon visage, on pourra toujours adopter..."
Je fonds littéralement en larmes, plongeant ma tête contre son torse. Il me serre contre lui et embrasse mon crâne.
"- On va affronter ça tous les deux, crevette."
Ma seule réponse est un hoquet de douleur. Ma poitrine semble d'un côté soulagée, mais elle me fait affreusement mal.
"- Je veux t'épouser, Lévy. Me déclare-t-il soudainement. Je ne veux pas attendre, je ne veux plus attendre. Je veux faire de toi ma femme."
Je relève mon visage, et aperçoit ses yeux pétiller.
"- J-Je sais, je n'ai pas encore de bague de fiançailles, mais, je-... ça s'achète ! Se justifie-t-il en rougissant. Et je sais que je suis pas vraiment l'homme parfait, je suis ronchon... Je peux être impatient et lourd mais je-
- Oui, le coupais-je la voix tremblante. Je veux t'épouser."
Il ne prend pas la peine de me répondre, il me soulève sans aucun mal du sol et me fais tournoyer sur nous mêmes. Je ris à gorge déployée et enroule mes bras autour de ses épaules. La chaleur réconfortante de son souffle me procure un bien fou. Je me sens apaisée, protégée et épaulée. Je me sens aimée.
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Une pluie marécageuse 2
Hayran KurguDevenue biologiste pour les fonds marins, Juvia vit sa petite routine aux côtés de son fidèle petit copain aux cheveux de jais, vivant passion et amour à plein gré. Mais comment pourra-t-elle vivre deux apparitions soudaines dans sa vie. Seront-t-el...