Dans les moments difficiles, mon souvenir d'elle me tenait la main.
Guidé par les lignes irrégulières d'un plafond blanc craquelé par l'usure, je patientais, étalé sur mon matelas de fortune posé à même le plancher. Je sentais sa douce compagnie à mes côtés mais ce n'était que Max, adossé à sa tête de lit, son oreiller étouffé par le poids de son importante musculature, qui retournait les trois feuilles suspendues à ses doigts depuis de longues minutes.
« T'en as encore pour longtemps ?
- Hmm... hmm... »
Il fut le seul à avoir lu ma nouvelle. Lui et moi, nous nous sommes rencontrés en troisième, dès mes premières heures dans mon nouveau collège. Impressionné par la différence architecturale et sociétale dans une enceinte radicalement ancienne, je vagabondais comme un orphelin en quête d'amitié, sans m'attarder sur mes résultats scolaires. Les premiers collégiens rencontrés n'étaient pas compatibles à mon caractère et de toute façon, ils me rejetaient volontairement vers l'autre comme pour s'amuser, comme si j'étais devenu une balle de ping-pong dans laquelle ils aimaient donner des grands revers. J'en ressortais assommé mais encore debout et, sans doute peiné par ce spectacle, Max vint m'offrir son aide et me protégea des redoutables garnements qui rôdaient dans la cour. Malgré son physique imposant et intimidant au premier abord, je me laissai entraîner par ses approches amicales comme on essaie d'apprivoiser un animal sauvage. Il m'intégra à son groupe d'amis et nous nous étions découvert des hobbies communs. Nous nous étions soutenus à travers l'exercice du brevet des collèges et avions ensuite découvert ensemble le lycée. Nous ne pouvions plus nous quitter dans les rangs de notre Première.
Du cinquième étage, les lumières tamisées des rues nous laissaient apercevoir les formes arrondies et imposantes du Stade Vélodrome, éclairé par des vifs projecteurs. Il était serein en cette nuit calme, lui qui était si souvent grouillant d'une foule ne jurant que par l'Olympique et qui se faisait écho de leurs chants enjoués.
Mais la chambre de Max ne transpirait pas le football. Au contraire, elle exposait les œuvres de notre génération, celles incomprises par nos contemporains vieillissants. Elles allaient des jaquettes de jeux vidéo cultes toujours sous emballage qui se confondaient aux affiches colorées du cinéma de science-fiction, et aux figurines fantastiques sculptées dans le plastique ou le métal et peintes à la main par la plus grande délicatesse artisanale. Les personnages emblématiques de notre culture trônaient fièrement sur les étagères et représentaient la nouvelle armée du vingt-et-unième siècle. Cet ensemble coloré était le symbole de notre génération coincée entre deux millénaires.
Biberonnés et chouchoutés par nos parents, nous avions vu la lumière dans un monde constitué de chair ; ce temps où il était encore nécessaire de frapper à la porte de ses voisins à la moindre envie de jeu. Puis nous avions basculé dans les nouvelles technologies numériques devenues substituts de nos créateurs. Elles nous avaient fait plonger dans un nouvel univers digital, truffé de codes indéchiffrables pour les étrangers ne lui ayant donné que peu d'intérêts, et avaient bousculé nos méthodes de communication pour toujours.
Caressant mes jambes contre mon drap aérien, mon téléphone portable en main (qui était encore à clapet), j'admirais ces symboles de mon enfance et je voyais, dans mon esprit perdu, s'afficher la fin de notre soirée, quelques minutes auparavant, passée à une fête organisée au cœur du skate-park marseillais, collé à la plage du Prado. Il était enfin minuit passé et la fatigue se répandait petit à petit.
« Max, on se taille ? » Il m'ignora quelques instants puis se retourna. « Ouais... Il commence à faire froid... »
Max avait une physionomie façonnée par la pratique du rugby et il incarnait déjà l'homme mûr, effet prodigué par son épaisse barbe taillée courte, comme transposée d'un vieux baroudeur. Les passants lui donnaient vingt-cinq ans. Il n'avait pas encore fêté ses dix-sept.
Nous étions arrivés au cœur de la fête vers vingt-et-une heures. Aux premières lueurs sombres, les esprits se lâchèrent. « Regarde par là-bas, me dit un Max amusé. Le type est sous champis ! » Affublée d'une chemise blanche entrouverte, usée par la chaleur et la situation, une silhouette était harcelée par des créatures invisibles. Elle essayait de se débattre de leur emprise au rythme d'une lourde enceinte crachant de la musique électronique hardcore plutôt entraînante. Elle se dirigea en titubant vers l'un des lampadaires aux rayons jaunes agressifs et fit apparaître des yeux globuleux aux spectateurs amusés, certains autant explosés qu'elle par les substances ou l'alcool. Je m'imaginais la bête qu'il était devenu transportée dans un monde parallèle, prisonnière de son inconscient, enfermée avec ses cauchemars. L'effet de la nature sur l'être humain me passionne et me fascine toujours, et c'est sans une curiosité amusée que je repense à ces personnages farfelus que nous avions pu voir ce soir-là. Le mythique « Bowl », lieu de fête prisé par la jeunesse marseillaise, laissait libre cours aux situations loufoques et aux rencontres, entre quelques séances de ride offertes par des skateurs expérimentés. Les jeunes hommes, confiants, se lançaient sur les demoiselles à coups de phrases d'accroches ringardes et inappropriées. Les jeunes filles devaient supporter ces encombrantes présences et elles les rejetaient souvent dans une gêne pesante. Je doute vraiment de l'efficacité de ces approches lourdingues et de la formation de couples lors de ces soirées fortement alcoolisées et propices aux arrestations policières.
Max jeta sa canette de bière dans un tas de détritus jonchant le sol et lâcha un rot bien gras dès l'instant où il accepta ma proposition de rentrer. Je me sentis rassuré. Faire bonne figure au centre de cette agitation, ennuyeuse lorsque l'on n'est pas capable d'être au diapason de l'excitation, me fatiguait au plus haut point. Je n'aimais pas fréquenter ces ambiances particulières qui collaient pourtant à la peau des jeunes dans l'imaginaire collectif.
Nous marchions d'un pas rapide sur le trottoir et notre attention se focalisait sur le va-et-vient des phares, à la recherche d'une petite voiture noire que la mère de Max conduisait. Ce moyen de transport, le plus fiable et le plus sécurisant, nous ramena au point de départ de notre soirée. La rue marseillaise, au cœur de la nuit, rendait vulnérable. Ma nervosité prenait le dessus à chaque face-à-face avec un inconnu et éveillait mes sens. Je sentais la dose nécessaire d'adrénaline se diffuser dans mon corps pour parer à quelconque mouvement imprévu. Mais mon stress diminuait légèrement en compagnie de mon grand gaillard. Conscient des potentiels dangers de sa ville natale, il veillait sur moi, jeune blond à la chevelure épaisse, décoiffée sur le sommet et raide sur les côtés, qui rappelait les crinières impeccables des mannequins retouchés. C'était bien l'une de mes seules fiertés que l'on m'a désormais privé au front.
Les français étrangers à Marseille pouvaient exagérer sur les dangers qu'elle représentait, mais les faits divers relayés dans les journaux, à la télévision et sur les réseaux sociaux n'étaient d'aucune aide à la ville bien décidée à se faire une meilleure réputation. S'il arrivait de faire des mauvaises rencontres, il fallait les provoquer à des horaires propices au sommeil et dans des lieux reconnus pour leur fermeture et leur dangerosité. Ces coins, qu'il ne fallait jamais fréquenter, étaient contrôlés par des trafiquants de drogue et des bandes et il fallait comprendre que chaque quartier avait ses propres codes. En être éloigné et les ignorer étaient simplement les meilleures solutions pour éviter les ennuis.
Évidemment, cela ne concernait que quelques coins de la ville. La plage du Prado et le Bowl, sans ignorer l'hippodrome à proximité, restaient des endroits touristiques prisés mais les marseillais en gardaient toujours un attachement certain. La corniche, parcourue tôt le matin, faisait partie des activités préférées des plus anciens et des sportifs qui profitaient de l'air de la mer et du calme avant l'éveil des habitants. Les marchands montaient doucement leurs stands sur le Vieux-Port et se chauffaient la voix sous le regard bienveillant de la bonne mère, la chère Notre Dame de la Garde, dominatrice depuis son rocher de la ville toute entière, de l'Estaque à la Pointe Rouge, et même jusqu'aux calanques. Fierté marseillaise, ces formations calcaires attiraient un nombre de vacanciers croissant par son cadre naturel de roches et de végétation parsemée que l'on pouvait parcourir à pied, ou plus agréablement en bateau. Admirer la beauté de la nature millénaire, encerclée par ces bleus de l'eau et du ciel caractéristiques de la Méditerranée, nous faisait oublier l'étouffante atmosphère de la ville. Il nous était possible de profiter d'un panorama digne des cartes postales au sommet du Col de la Gineste, à l'Est de la ville, et si on suivait encore la route, elle nous faisait ensuite redescendre vers le petit port de pêche de Cassis, havre de paix typiquement provençal. Et si nous voulions nous aventurer plus loin encore, nous pouvions parcourir la majestueuse route serpentée des Crêtes qui nous guidait au sommet du Cap Canaille et ses falaises verticales et vertigineuses. Le ruban asphalté nous emmenait finalement droit vers l'entrée du port de la Ciotat, dans un décor dessiné par Marcel Pagnol. Des collines verdoyantes et paisibles, ainsi que le scintillement de la mer et les chants des cigales, propices aux meilleures inspirations.
Apercevant du coin de l'œil les lumières du Stade Vélodrome, je tapotais sur mon téléphone du bout du pouce à l'arrière de la voiture pour rassurer mon père.
Réfugié dans la salle de bain, je balayai la poussière et la transpiration parsemées sur mes pommettes et mon front en m'aspergeant d'eau et de savon. Plongé ensuite dans une chaude serviette, je calculai mon rythme cardiaque en me focalisant sur les battements de mon cœur. Il avait baissé depuis notre entrée.
« C'est tout ce que j'ai », s'excusa Max. Il mettait en avant un simple matelas abîmé enveloppé d'un drap blanc, au pied de son propre lit. « T'inquiète pas », le rassurai-je d'une petite tape dans le dos.
La légère luminosité de la lampe de bureau imposait une ambiance propice au sommeil. Les yeux clos, chaque instant de mon année scolaire défila dans la pénombre. Les jolies filles ne manquaient pas dans ma classe que je considérais pourtant comme catastrophique et infréquentable dès la rentrée. Des malheureux préjugés naissaient en moi alors que ce mot n'existait pas dans mon vocabulaire deux ans auparavant... C'est que ces vilains garnements de préjugés prirent doucement racine dans le pot de la peur et des images véhiculées par les médias spécialistes des généralisations... « Tu pars à Marseille ? Mais t'as vu un peu comment c'est, là-bas ? C'est plein de racailles et c'est dégueulasse ! », m'avait-on dit avant mon déménagement. Heureusement, ces fausses images s'effacèrent rapidement et nous devînmes tous plus ou moins amis. Cela poussa Max et moi à participer à la fête qui consacrait les dix-huit ans de l'un d'entre eux, entre plage et rampes de skate.
Le débriefing de notre soirée se lança naturellement. Max prit l'initiative.
« J'ai fait l'effort de rentrer pour toi et tu devrais me remercier.
- Merci mon grand d'avoir fait l'effort, dus-je reconnaître ironiquement. Non, Max, sérieusement. J'en pouvais plus de cette atmosphère. Merci.
- Je m'amusais bien, moi...
- Pas moi. Ça me gonfle quand tout le monde picole et rigole pour un rien.
- T'as pas remarqué que nous étions les seuls à ne pas avoir ramené d'alcool ?
- Tu me connais, ce n'est pas trop mon délire de boire sans raison, et encore moins de trimbaler des bouteilles.
- La fin d'année approche et toute la classe était présente. C'était une bonne raison de picoler. Tu devrais te lâcher pour une fois.
- Peut-être. »
Max était frustré. S'il n'était pas plus intégré que moi, il avait son côté extraverti. Il aimait partager des moments avec ses amis et faire la fête. Se passer d'alcool lors d'une soirée n'était évidemment pas bien vu et j'en avais grandement conscience. Mais je lui avais forcé la main. Je ne souhaitais pas tomber sur un contrôle de police inopiné au détour d'une rue. La mésaventure était déjà arrivée à l'un de nos camarades, qui avait reçu un savon monumental de ses parents lorsqu'ils étaient venus le chercher au poste.
« Que te faut-il de plus, Martin ? Ou de moins ?
- Max, toi non plus, tu n'as rien remarqué ? Nous sommes exclus. Ouvre les yeux, un peu ! Personne ne nous a tendu la main et c'était impossible d'aller se greffer à un groupe.
- Merci, je l'avais remarqué.
- Ils se connaissent tous par cœur et je suis sûr qu'ils nous ont invité par politesse, pour se dire « on les aura invité au moins une fois », mais ils ont des vies sociales communes très actives en dehors du lycée et nous n'existons pas à leurs yeux, c'est tout. Amis ou pas en classe.
- Ils ont leur réseau, c'est clair.
- Le groupe Facebook de notre classe n'est qu'une façade, pour faire genre, mais regarde leurs profils, ils se retrouvent toujours ensemble chaque week-end, et jamais on en entend parler de ces soirées.
- C'est pas faux... J'ai déjà vu leurs photos. Ils ont l'air de s'éclater, ces cons.
- Perso, je m'en fous d'y participer, bien au contraire. Je suis bien mieux à la maison.
- Je te sens énervé, Martin... Tu sais quoi ? L'objectif sera de participer à la prochaine fête qu'ils organiseront. Ça ne doit pas être compliqué de récupérer quelques infos.
- Tu m'as bien écouté ? Ne compte certainement pas sur moi pour faire la démarche, ni même m'y rendre. J'ai compris la leçon.
- Alors je le ferai moi-même et je te laisserai jouer dans ton coin chaque week-end comme un petit bébé qui a peur de sortir de chez lui. J'en ai un peu marre à force, Martin. J'ai envie de m'amuser. Motive-toi un peu. Je n'ai pas envie de m'y rendre sans toi, tu le sais, mais je n'ai pas non plus envie de traîner un boulet. Si tu buvais ne serait-ce qu'une bière ou deux, ça te décoincerait et tu rentrerais dans leurs délires.
- C'est peut-être vrai. Mais je n'ai pas envie de perdre le contrôle de moi-même. Je ne veux pas oublier qui je suis sous prétexte de m'amuser. Non, ce n'est pas marrant. Tu fais n'importe quoi et ça peut même t'emmener à faire des trucs très graves. Ce soir je me suis contenté de les regarder faire. Je n'avais pas envie de participer à leurs conneries. Je me sens vraiment mal en soirée. Je ne suis pas fait pour ça, tout simplement. » Max soupira encore.
Nous restâmes silencieux plusieurs minutes. Je repensai à cette vie sociale pauvre en dehors de mon cercle familial et de mes rares amis du lycée. Internet permettait pourtant de nous connecter virtuellement, et il était plus aisé d'engranger de l'expérience dans les rapports sociaux et de se faire des nouveaux amis via ce système. Facebook était notre principale plate-forme de discussion : telle une table géante autour de laquelle nous nous retrouvions tous à chaque heure du jour et de la nuit, cet espace permettait à chacun d'échanger opinions, photos, points de rendez-vous et cette activité augmentait l'épaisseur de nos amitiés à mesure que nos profils gonflaient. Mais il était toutefois amputé du langage du corps, indispensable dans la transmission des sentiments et la perception des personnalités, ce qui le rendait impersonnel et trompeur.
Je m'étais attendu à ne pas apprécier la soirée et j'avais glissé dans ma poche ma nouvelle écrite presque deux ans auparavant. Je voulais montrer à Max l'une des raisons pour laquelle il m'était difficile de m'ouvrir aux autres. Les trois feuilles étaient griffonnées en long et en large de mots mal écrits et rayés qui formaient des phrases bancales. Je les posai sur son lit et restai allongé sur le ventre, les yeux levés vers l'unique fenêtre.
« Tiens, regarde ce que j'ai écrit à mon arrivée à Marseille, lui dis-je sur la retenue. C'est la première fois que je le montre à quelqu'un. Ça parle d'une histoire personnelle, quand j'avais dix ans. J'étais très amoureux d'une voisine et elle m'aimait aussi. J'avais d'énormes difficultés à lui avouer mes sentiments mais j'avais finalement réussi à me lancer pendant son anniversaire. Je voulais me débarrasser d'un poids et ça avait été très dur pour moi. Puis sans raison, elle n'a plus voulu me revoir. Elle m'ignora et nous ne nous sommes plus jamais adressé la parole, pas même pendant mon déménagement... »
Max se retourna et saisit mes écrits lors de mes explications.
« L'histoire m'a vraiment marqué, Max. S'il te plaît, sois sympa. Prends l'histoire au sérieux. Elle m'a blessé mais je l'aime toujours. Quand tout va mal et que je ressens le besoin d'un peu de réconfort, je me replonge dans le passé avec elle, à ces instants où nous étions simplement heureux de nous connaître, où nous aimions passer des bons moments ensemble.
- Tu aurais pu me proposer des plus belles feuilles. Je n'y comprends rien avec toutes tes ratures.
- Je les réécrirais bientôt, avec un peu de motivation. »
Peu habitué à exposer ma vie personnelle, je détournai mon regard en quête d'un abri, comme un enfant qui tend une offrande sortie droit du cœur à ses parents, mais qui est trop anxieux à l'idée d'affronter leur réaction. J'attendis impatiemment celle de mon meilleur ami, à la fois juge d'un écrivain amateur et d'une vie sentimentale passée. Il était le seul sur qui je pouvais réellement compter. Il avait pris le soin de me mettre sous son aile et il m'aidait lors des moments difficiles, même s'il était rare que nous nous voyions en dehors du lycée, parce que nos habitations étaient séparées de plusieurs kilomètres.
Je me méfiais des autres comme on regarde avec appréhension les habitants d'un pays étranger que l'on visite pour la première fois et Max était l'un des rares à avoir ma confiance. Il me servait d'éclaireur. J'étais sorti de ma zone de confort alsacienne et j'étais livré à l'immensité métropolitaine dans laquelle je vivais replié sur moi-même, car elle m'effrayait. Et Léa m'avait fait perdre confiance en moi, alors que son souvenir me tenait toujours compagnie. J'étais devenu fragile.
« T'en as encore pour longtemps ?
- Hmm... hmm... »
Un instant plus tard, je l'aperçus endormi, les feuilles éparpillées sur le côté, prêtes à tomber sur le sol.
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La passion des sentiments
Mystery / ThrillerEnvoyé au front, Martin est amaigri, miséreux. Son état physique et mental l'interroge sur sa situation : et s'il était, finalement, le seul responsable de son sort, et que le destin n'avait eu aucun rôle ? Au cours d'une journée, le jeune homme fai...