J'aurai Voulu T'aimer Plus Longtemps

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Bonjour, aujourd'hui c'est moi, Marie, qui vais vous raconter la fin de ce récit.

Alice a tenu sa promesse. Elle s'est battue de toutes ses forces contre le mal qui la rongeait.

Malheureusement, elle s'est éteinte hier soir dans mes bras.
Je ne l'ai pas laissée toute seule, je l'ai accompagnée jusqu'à son dernier souffle.

Rassurez vous, elle a pu dire au revoir à Adèle. Quand les médecins ont appelé Alban pour lui dire que c'était une question d'heures, il est venu aussitôt avec la petite.
Je ne sais pas ce qu'ils se sont dit mais après elle était plus sereine.

Avant de fermer les yeux, elle m'a confié deux lettres.

La première est pour sa mère.
Je ne l'ai pas lue, mais je sais qu'elle y raconte sa vie, son enfance, toutes ces années à se battre contre les angoisses ou encore l'anorexie mais elle y parle surtout, de lui, de son frère et de ce qu'il lui a infligé.
Je donnerai cette lettre dans quelques jours et j'espère que la parole d'Alice sera enfin entendue.

La deuxième est pour moi et oui...elle ne m'avait pas fait ses adieux. C'était au dessus de ses forces de les prononcer et au dessus des miennes de les entendre.

Je ne vais pas vous cacher que vous écrire ces mots est une véritable épreuve pour moi.
Mais...je crois qu'il est important pour clore cette histoire, que je les partage avec vous.

Ma toute belle, mon ange, mon amour,

Si tu lis ces mots, c'est que je ne suis plus de ce monde.

Je suis tellement désolée de t'avoir abandonnée. J'ai lutté de toutes mes forces, j'ai puisé au plus profond de mon être pour rester avec toi.
Mais j'ai échoué, la maladie a gagné.

Quel ironie quand on y pense.
J'ai passé tant d'heures à me détruire, à vouloir mourir et aujourd'hui, que la vie m'offre la mort sur un plateau d'argent, je veux vivre.

Cependant, je la remercie vraiment de t'avoir mise sur ma route car tu es l'un des plus beaux cadeaux qu'elle m'ait offert.

Les choses n'arrivent jamais par hasard.
Si la maladie n'était pas apparue, je n'aurais jamais eu le courage de t'avouer mes sentiments et je n'aurais jamais pu vivre ces merveilleuses semaines à tes côtés.

Et puis.. je veux te remercier, toi.
Car tu as toujours été là, tu ne m'as jamais laissée tomber.
Tu as toujours été d'une grande bienveillance, d'une extrême gentillesse et d'un énorme soutien, même lorsque l'on était que des amies tu veillais sur moi.

Quand je t'ai connue, ça faisait bien longtemps que je m'étais perdue.
J'essayais chaque jour, d'être la mère, l'épouse, la collègue que l'on voulait que je sois mais je n'étais plus là, je n'étais que l'ombre de moi même.
Et puis tu es arrivée avec ta joie, ta liberté de vivre et ton amour pour la vie.
Tu as été une véritable bouffée d'oxygène.

Tu me déroutais.

Tu ne me connaissais ni d'Ève ni d'Adam et pourtant tu m'as écoutée, tu m'as confié un bout de ton histoire pour que je me sente moins seule avec la mienne.
Tu m'as accordé de ton temps pour que je ne passe pas cette terrible journée toute seule.
A chaque fois que j'ai eu besoin de toi, tu as répondu présente et tu savais trouver les mots pour m'apaiser.
Dès que je passais du temps avec toi, tu me redonnais foi en la vie et je redécouvrais qui je suis vraiment.

Tu sais que je t'ai aimée dès l'instant où tu as posé ta main sur dos.
Pourtant, j'ai essayé de t'oublier.
De ne pas prêter attention à ces sentiments que tu faisais naître en moi.
J'en ai passé des nuits à pleurer.
Ma raison m'interdisait de t'aimer mais rien n'y faisait.
Tu étais en permanence dans ma tête et dans mon coeur.
Je mourrais d'envie de te voir mais je ne le faisais pas.
Je voulais juste lire tes mots mais je me retenais de t'écrire.

Et puis la maladie est arrivée et tu connais la suite....

Tu es ma plus belle histoire.
Tu es mon amour avec un grand A.
Je t'aime à un point que tu n'imagines même pas.

Avec tout l'amour que j'ai pour toi, je te demande de continuer à vivre.
D'être heureuse, de retrouver l'amour et peut être même de fonder une famille.
Je veux le meilleur pour toi, je veux que tu aies la vie que tu mérites.
Reste la même, tu es si belle, si merveilleuse et si exceptionelle.

Une dernière chose.

Tu vas me manquer.... et ... Je ne t'oublierai jamais

Ma toute belle, je t'aime
Alice.

Je ne pourrai jamais t'oublier ma princesse.

Je t'aime.