L'alcool, la fumée, les coups, les cris... c'est tout ce que Charlie avait connu jusqu'à sa majorité. Mais malheureusement, même lorsque cela ne fait plus partie de votre vie, c'est toujours là, dans votre tête et ça ne disparaît pas.
Tout ce dont v...
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« Qu'est-ce que tu regardes comme ça ? »
La blondinette baisse immédiatement la tête. Dans la pièce d'à côté, une bouteille tombe au sol, se brisant en mille morceaux. C'est alors que les cris retentissent. Elle se lève du canapé sur lequel elle lisait un livre pour enfant et sort de la maison. Elle s'assoit sur les marches du perron et place ses mains sur ses oreilles, fermant les yeux pour que le bruit cesse.
De l'autre côté de la rue, deux des enfants de la famille voisine voient la petite fille sans défense, tentant tant bien que mal de ne plus entendre ces cris qui ne cessaient jamais.
Je me réveille brusquement. Ce n'était qu'un souvenir. Un souvenir de plus qui ne cesse de tourner dans ma tête. Je m'assois sur le lit et passe ma main sur mon visage, enlevant quelques mèches qui me chatouillent. J'attrape mon téléphone qui charge. 5H37. Il est trop tard pour se rendormir.
Je me lève et enfile un jogging. J'attrape mes écouteurs et sors de l'appartement. J'ai besoin de me défouler, de penser à autre chose. Je dévale les escaliers de l'immeuble et pousse la porte de l'immeuble totalement silencieux contrairement aux rues de Seattle qui ne s'arrêtent jamais.
Je lance ma playlist pour courir et me mets à trottiner. Cela fait désormais cinq ans que je suis à Seattle et je ne me lasse jamais de cette ville. D'où je suis, j'aperçois la Space Needle et sa fameuse plate-forme qui me fait penser à une soucoupe-volante. Tout autour, des centaines de buildings se dressent, formant la skyline. Ce décor qui fait rêver tant de monde devient quelque chose de complètement ordinaire à mes yeux, mais malgré tout, je sais la chance que j'ai de pouvoir voir cela, de pouvoir être là.
Une fois mon jogging terminé, je passe par la salle de bain pour me laver et prends mon petit-déjeuner en vitesse pour ne pas arriver en retard au travail. Lorsque je passe le pas de la porte, la petite cloche accrochée à l'entrée annonce mon arrivée.
Je jette littéralement mon sac dans mon casier et enfile mon tablier à l'effigie du café restaurant. Je salue brièvement Sammy qui est en train de passer un coup sur l'une des tables.
« Courte nuit ?
— On peut dire ça. »
Nous travaillons depuis deux ans ensemble, depuis son arrivée au Morning. Cela faisait déjà trois ans que j'y travaillais. Je l'ai en quelque sorte pris sous mon aile. Quand il a été embauché, il ne connaissait pas grand-chose au métier. Je l'ai aidé à s'améliorer et nous sommes devenus amis.
« J'ai croisé le boss en arrivant. Il n'avait pas l'air très content.
— Tu peux me dire quand il l'est ?
— Un point pour toi. »
Nous nous dépêchons de tout nettoyer avant d'ouvrir. Les clients du matin sont principalement là pour prendre leur petit-déjeuner.
