L'alcool, la fumée, les coups, les cris... c'est tout ce que Charlie avait connu jusqu'à sa majorité. Mais malheureusement, même lorsque cela ne fait plus partie de votre vie, c'est toujours là, dans votre tête et ça ne disparaît pas.
Tout ce dont v...
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Les derniers jours ont été épuisants mentalement. Suite à ma rencontre inattendue avec Isaya, Boggs a décidé que je fasse profil bas au night-club, ne voulant pas éveiller les soupçons de Pablo. Moi qui pensais adorer ce relâchement, je me suis trompée sur toute la ligne. Après toutes les révélations au sujet de Pablo, les possibles affaires louches dans lesquelles il pourrait tremper, je crois que je pourrais faire n'importe quoi pour le faire tomber quitte à me brûler les ailes. Je sais très bien que ça pourrait très vite mal tourner pour moi, mais c'est comme demander à un junkie d'arrêter de se droguer, priver une alcoolique de ses bouteilles. Je me pousse moi-même dans le vide sachant pertinemment qu'il n'y a rien qui pourra amortir l'atterrissage. C'est complètement suicidaire.
Je devrais prendre mes jambes à mon cou, fuir le plus loin possible de Pablo Munoz, mais je ne peux pas. Je ne peux pas le laisser commettre des actes aussi atroces. Si je le faisais, c'est comme si j'étais coupable moi aussi. Et je ne veux pas avoir des morts sur la conscience. Ça me boufferait littéralement le cœur et je ne pourrais plus être la personne que je suis.
En plus de ces histoires, les clients du Morning sont d'une humeur exécrable. Je crois que c'est la première fois que je vois ça. Sammy revient la mine dépitée. Un des clients a fait une scène parce qu'il n'est pas à sa table habituelle. Excusez-moi cher Monsieur, mais vous n'êtes pas le seul client. Si seulement il pouvait comprendre ça...
« J'ai des envies de meurtres.
— Encore une heure et demi, je lui fais remarquer. Comment va ta mère ?
— De mieux en mieux, je crois. Ses séances chez son psy ont l'air de lui faire du bien.
— Et à toi aussi, non ?
— Carrément, m'assure-t-il joyeusement. C'est comme si on m'avait retiré un poids énorme. Je sais que le chemin est encore long et qu'il va encore falloir que je la surveille, mais j'ai l'impression de vivre et non plus de survivre comme ces derniers mois.
— Tu as plus de temps pour toi, ça fait beaucoup de choses. »
Il peut enfin s'accorder un peu de temps pour sa personne et non plus surveiller chacun des faits et gestes de sa mère. Ces dernières semaines, il n'a pas vraiment vécu. Il vivait pour sa mère et non pas pour lui. C'est comme s'il avait mis en pause sa vie pour la reprendre plus tard. Ça doit lui faire un bien fou.
Un couple qui semble bien plus amoureux que jamais entre dans le restaurant, le sourire aux lèvres. Wow, ils vont avoir un sacré mal de joues à la fin de la journée s'ils n'arrêtent pas de sourire à ce point. Je me dirige vers eux d'un pas assuré et les installe à une table près d'une des fenêtres qui donne sur l'une des rues du centre de Seattle.
Une fois ma journée terminée, j'ôte mon tablier noir à l'effigie du restaurant et le range dans mon casier se trouvant dans la petite arrière salle. Alors que je mets mon manteau, Sammy arrive de nul part, me demandant si une petite ballade dans le parc du coin m'intéresse. J'adore ce gosse et passer du temps avec lui est assez agréable alors je réponds par la positive et nous voilà prêts pour quitter le Morning.
