Les premiers rayons du soleil me réveillent. Je crois bien que c'est l'une des rares fois où j'ai plutôt bien dormi. Pas de cauchemars, quelques réveils au milieu de la nuit, mais pas des masses. Ça fait du bien.De légers bruits à ma droite me surprennent. Ryan est en train de s'habiller, les yeux encore à moitiés clos. On a fait n'importe quoi. J'ai fait n'importe quoi. J'étais traumatisée, perdue, fatiguée et il est arrivé tel un super-héros comme il sait si bien le faire depuis toujours. Il me remarque finalement.
« Bonjour.
— Ecoute, Charlie, cette nuit était une erreur.
— Je sais. Je n'étais pas dans mon état normal.
— Alors on est d'accord ? »
Il boutonne son jean qui me gâche la vue. Ryan est un homme avec un certain charme, on ne va pas se mentir. Il pourrait probablement faire tourner la tête de n'importe qui avec son physique si attrayant.
« Charlie ?
— Oui, on l'est.
— Je te verrai ce soir. »
Après quelques instants, il quitte l'appartement qui devient tout à coup beaucoup trop silencieux. Les idées noires me reviennent en pleine face. Pour les contrer, je mets de la musique sur mon téléphone et file prendre une douche. Ne travaillant pas au Morning aujourd'hui, mon programme est simple : aller faire quelques courses et ne rien faire d'autre.
Avachie dans le canapé, mon ordinateur sur les genoux, j'ouvre Internet. J'hésite longuement devant la page blanche qui s'ouvre. Je me suis toujours promis de garder mes distances, de les oublier, mais je crois que c'est peine perdue depuis l'annonce de Ryan. A quoi bon résister ? Ma vie ne peut pas être plus chaotique en ce moment.
Lorsque je tape le nom de ma génitrice, j'ai peur de ce que je vais trouver. Plusieurs liens s'affichent. Il me faut bien quinze minutes pour tomber sur un article de journal que je connais bien : Daily. C'est le petit journal quotidien de ma ville natale. On y trouve les dernières actualités de la ville, les avis de décès, mais aussi une autre partie qui fait toute l'originalité de ce journal : les potins. Il y a une section réservée spécialement pour ça. Au bureau du Daily, il y a deux boites aux lettres : une pour le courrier et une autre pour les potins. Les habitants y glissent des enveloppes avec leurs petits ragots et le journal les récupère. J'ai toujours trouvé ça idiot, mais c'est ce qui fait la réputation de la ville.
Je reconnais immédiatement le visage sur la photo en début d'article. Le journal date d'il y a un peu plus d'un an. On y voit Abigaelle, ma génitrice, avec en titre « Vol à l'étalage ». L'article raconte qu'elle a été arrêtée pour tentative de vol. Etant donné qu'elle a déjà été prise en flagrant délit, on annonce qu'elle est derrière les barreaux pour quinze mois. Le karma existe donc.
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LES OMBRES DU PASSE
General FictionL'alcool, la fumée, les coups, les cris... c'est tout ce que Charlie avait connu jusqu'à sa majorité. Mais malheureusement, même lorsque cela ne fait plus partie de votre vie, c'est toujours là, dans votre tête et ça ne disparaît pas. Tout ce dont v...