L'ambiance est pesante. Je suppose que ma présence n'est plus aussi appréciée qu'autrefois. Les regards que je reçois sont loin d'être heureux. Je peux les comprendre. J'ai fait foirer toute l'enquête. Ils ont bossé nuit et jour sur Pablo Munoz et j'ai tout fichu en l'air en l'empoisonnant. Je serais probablement tout aussi contrarié qu'eux si nos places étaient échangées.« Je n'en reviens pas. La petite Charlie a joué les super-héros. »
Kristen apparaît tout sourire dans la pièce. C'est bien la première personne ici depuis que je suis arrivée à ne pas m'avoir jeté un regard de travers.
Elle se sert une tasse de café et s'installe sur la chaise encore disponible autour de la table.
« Tu as du cran, gamine.
— J'ai été stupide.
— Je ne dirais pas ça. Munoz a eu ce qu'il méritait. Bon, je t'avoue que ça nous aide pas vraiment pour la suite de l'enquête, mais je suis plutôt contente que ce type soit mort après tout ce qu'il a fait.
— Comment allez-vous faire maintenant ?
— On sait maintenant, grâce à toi, elle insiste sur les derniers mots, que Munoz et les Bloody Screamers étaient de mèche. On attend le mandat pour pouvoir récupérer les vidéos des caméras de surveillance du club.
— Comme ça vous aurez une preuve qu'ils étaient bien en contact, je termine à sa place.
— T'as tout compris ! »
Voir Pablo en compagnie de membres des Bloody Screamers sera-t-il suffisant ? Ils ont le droit d'être dans le club, rien ne leur empêche non plus de parler à Pablo. Il faudrait plutôt entendre leur conversation.
« Ce ne serait pas mieux d'entendre leur conversation ?
— Bien sûr que si, mais on fait avec ce qu'on a. Tu avais enlevé ton micro pendant la conversation alors...
— Attends. »
Quand Munoz m'a fait signe de venir ce soir-là, je ne savais pas du tout ce qui allait se passer alors je n'ai pas enlevé mon micro. Comment se fait-il alors qu'il n'ait pas fonctionné ?
J'explique tout cela à Kristen qui finit par supposer que Pablo avait un brouilleur. Ce serait une possibilité selon elle.
« Les téléphones nous écoutent, pas vrai ? Sinon Siri ne fonctionnerait pas.
— Où veux-tu en venir ?
— Ce soir-là j'avais mon portable dans mon soutien-gorge.
— Il faut que je demande à George si c'est possible de récupérer le son. »
Ni une, ni deux, elle se lève de sa chaise, la faisant presque tomber. Je la vois interpeller George dans la salle principale. Si j'ai bien suivi, George est policier, mais suite à une blessure il y a quelques mois, il ne peut pas encore retourner sur le terrain donc il aide du côté technique.
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LES OMBRES DU PASSE
General FictionL'alcool, la fumée, les coups, les cris... c'est tout ce que Charlie avait connu jusqu'à sa majorité. Mais malheureusement, même lorsque cela ne fait plus partie de votre vie, c'est toujours là, dans votre tête et ça ne disparaît pas. Tout ce dont v...