chapitre 19

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 L'obscurité engloutit tout

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L'obscurité engloutit tout. Il fait noir. Complètement noir. Aucun phare, aucun lampadaire, aucune lumière. Tout a disparu. Il n'y a rien de bien, rien de mauvais, juste le noir complet. D'une certaine façon, cela m'apaise. J'ai l'impression que rien ne peut m'atteindre, que je suis dans une bulle infranchissable. Seulement, je sais bien que ce n'est pas le cas. Personne n'est invincible. Aucun Homme sur cette terre ne peut vaincre l'immensité de notre monde. Ça me rassure, parce que cela veut dire que même les personnes les plus ignobles seront attrapées.

J'ai un mal de dos horrible. Je voudrais bien sortir de la voiture et me dégourdir les jambes quelques minutes, mais les bruits aux alentours ne me donnent pas vraiment confiance. Ça fait une heure et demi que je suis là à attendre que le jour se décide à se lever. Dans deux petites heures, je pourrais enfin tirer un trait et commencer une vie ailleurs. C'est la seule chose que je peux faire après cette soirée qui va définitivement tout changer. 

J'ai froid. La nuit, les températures baissent atrocement. Je suis habituée au temps pluvieux et frai de Seattle, mais j'ai vraiment froid maintenant. C'est peut-être parce que je ne bouge pas. J'abats la capuche de mon sweat-shirt sur ma tête et étire les manches pour qu'elles cachent mes mains gelées. Je grelotte presque, mais ce n'est pas le moment d'être une petite nature, pas après ce que j'ai fait.


« Charlie ? »


Comment a-t-il pu me retrouver ? J'ai jeté mon mouchard et mon micro en partant du night-club. Mon téléphone est éteint, ils n'ont pas pu le tracer.


« Je peux monter ? »


Je déverrouille ma voiture. Il fait le tour et s'installe sur le siège passager sans dire un mot. Il est emmitouflé dans une parka qui doit bien le protéger de ce froid.


« Comment m'as-tu trouvé ?

J'ai compris que tu comptais quitter la ville.

J'aurais très bien pu être à l'aéroport ou à la gare.

Tu détestes l'avion.

Comment le sais-tu ?

Je ne sais pas. »


Je ne lui ai jamais dit que j'avais une peur bleue de prendre l'avion. Je ne sais bien que c'est le moyen de transport le moins dangereux, mais ne pas avoir les pieds sur terre, être coupée du monde dans un oiseau de fer, ce n'est pas vraiment ce que j'apprécie le plus.


« Quel est ton plan ?

Ryan...

Je suis là pour toi, Charlie. Ton ami est là. Et oui, avant que tu ne dises le contraire, je suis ton ami.

J'ai fait quelque chose de mal. Beaucoup de choses en réalité. J'ai tout fait foirer, Ryan. Je suis vraiment désolée, je n'avais pas le choix. Je ne pouvais pas le laisser faire ça, je ne pouvais pas prendre le risque même si je sais que vous vous en seriez sortis, vous auriez trouvé une solution et...

LES OMBRES DU PASSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant