Wherever you are

Chapitre 8

Plus le temps passait et plus Seto désespérait de pouvoir rentrer chez lui rapidement comme il l'avait prévu. L'ouverture du nouveau KaibaLand relevait de son entière responsabilité vu qu'il avait confié à Makuba un autre projet.

Bien que ce soit un acte volontaire, c'était quelque peu ironique en y réfléchissant. Kaiba dirigeait un projet qui tenait à cœur à Makuba, tandis que son jeune frère avait la charge de quelque chose cher à son cœur à lui.

Aimant contrôler les choses qui l'entouraient, Kaiba se disait régulièrement qu'il aurait dû lui-même dirigé son projet de fouille. Il avait cependant été assez lucide et clairvoyant ce jour-là pour ne pas en prendre la direction. Son coté rationnel lui avait indiqué qu'il était personnellement trop impliqué pour agir avec professionnalisme.

Ce n'était cependant pas la seule raison.

Kaiba se souvint du jour où il avait pénétré dans son bureau, Makuba sur ses talons, après son retour d'Égypte.

Son cœur était si vide, un creux, qui selon lui, avait été laissé par le souverain qu'il venait tout juste de voir rejoindre le monde de l'au-delà.

Makuba avait commencé à réaliser que quelque chose n'allait pas. Il fallait qu'il lui trouve une occupation et vite. Les fouilles archéologiques pour retrouver les objets, et particulièrement le puzzle du Millénium, lui parurent une bonne idée.

Son jeune frère était malin et il le connaissait, mieux que n'importe qui sur Terre. C'était Makuba qui était avec lui à la mort de leurs parents, c'était encore avec lui qu'il avait été placé à l'orphelinat avant d'être adoptés. C'était ensemble qu'ils avaient subi la cruauté de Gozaburo avant de le renverser.

« Ensemble » chuchota Kaiba sans vraiment le remarquer

Le jeune homme s'aperçut du soudain silence qui avait empli la pièce. Il releva les yeux, s'arrachant à ses souvenirs d'enfance avec son cadet.

« Vous disiez Monsieur Kaiba ? »

C'était Daevis. Un subalterne du service juridique qui jusqu'à présent s'était avéré relativement compétent. Visiblement il l'avait interrompu alors qu'il lui exposait quelques détails épineux et assez importants.

Kaiba se surprit lui-même lorsqu'il réalisa qu'il ne l'avait en réalité que très peu écouté. Son esprit était chez lui actuellement. À cette heure, Makuba devait être rentré depuis un moment. Il réalisa non sans un léger sourire moqueur, la surprise qu'avait dû être celle de son frère en découvrant Kisara dans le salon.

Si on faisait abstraction de l'amusement procuré par la tête qu'avait dû faire le jeune vice-président, Kaiba n'était pas vraiment satisfait de la situation.

Son frère devait se poser des questions, beaucoup trop de questions maintenant. Qui pourrait le lui reprocher après tout. Seto devait admettre que lui-même n'agissait pas comme il en avait l'habitude depuis quelques temps. C'était perturbant, même pour lui.

Puis outre les questions de Makuba, Kaiba pensa à Kisara. La jeune fille avait-elle attendue ? Fuit à l'arrivée de son cadet ?

Il avait bien donné la consigne au majordome de faire le maximum pour la retenir. Cependant il ne lui avait pas ordonné de la séquestrer. Elle était libre et donc pouvait décider de s'en aller.

L'idée même qu'elle ne soit plus chez lui à son retour fit ressentir au jeune PDG une émotion s'approchant de la déception, à moins que ce ne soit de la tristesse. Il n'était pas vraiment sûr.

Choisissant d'en finir au plus vite avec le travail, il répondit à son subordonné du ton le plus dur qu'il put.

« Si je comprends bien, vous m'avez fait dérangez en urgence pour une simple modification de statut et une signature ? »