Chapitre 21

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Un profond soupir s'échappa des lèvres du médecin tandis qu'il reposait des palettes du défibrillateur.

Le cœur de Kisara était reparti mais cela avait vraiment été juste. Il avait d'ailleurs failli abandonner à un moment. Son hésitation avait dû se ressentir parce que c'était le seul instant où cet affreux Seto Kaiba avait ouvert la bouche pour lui hurler dessus de continuer.

Il s'était exécuté sans la moindre conviction mais tenait à être sûr qu'il avait vraiment tout tenté pour la jeune femme.

Le docteur était lui-même très surpris qu'il ait réussi à la ramener lors de cette ultime tentative, mais une question s'imposa à son esprit: dans quel état était son cerveau ? Son équipe et lui-même était intervenu dès qu'il avait vu sur le scope de la salle de soin qu'elle était en arrêt mais entre leur temps de réaction et les pauses du massage cardiaque, son cerveau était resté quelques minutes sans irrigation. Il n'y avait aucun moyen de le savoir à l'avance mais il avait peut-être subi des dommages irréversibles.

Si Kaiba n'avait pas été dans la pièce, il n'était pas impossible qu'il aurait choisi d'arrêter la réanimation. La présence de la famille et des amis avait toujours été un frein à la prise de décision médicale. Elle s'enfonçait. Cela allait recommencer et il ne pourrait jamais la ramener une seconde fois, c'était une certitude. Tout ce qu'il avait fait, c'était prolonger l'agonie de sa patiente.

Initialement, lorsqu'ils étaient entrés dans la pièce, l'équipe médicale avait fait sortir tout le monde de la chambre pour qu'ils puissent travailler mais ils avaient assez vite renoncé à faire sortir le PDG de la KaibaCorp. Le médecin avait vite vu qu'il aurait fallu au moins la moitié de son équipe pour le mettre dehors et il avait plus besoin de leurs mains pour faire leur travail plutôt que de jouer les agents de sécurité.

Voyant Kaiba resté, un jeune homme à la chevelure hérissé et tricolore était rentré de nouveau pour attraper la manche de l'homme d'affaires. Avait-il voulu le soutenir ou encore le faire sortir ? Cela restait un mystère pour les médecins. Quoi qu'il en soit, le PDG s'en était défendu en retirant brutalement son bras loin de Yugi.

Alors que l'équipe médicale quittait progressivement la pièce après avoir stabilisé la jeune femme. Le chef d'équipe s'avança vers le duelliste châtain, n'ayant pas d'autre interlocuteur pour l'informer qu'ils avaient réussi à la ramener mais que ce n'était que transitoire. Il invita le jeune homme à contacter sa famille si elle en avait pour lui faire ses adieux car selon lui, il fallait se préparer au pire dans les heures à venir.

Il quitta la pièce laissant un Kaiba qui peinait à reprendre son souffle, trop dévasté par cette nouvelle, incapable de dire quoi que ce soit. À la place, il se rapprocha simplement de la jeune femme ayant volé son cœur, tentant d'ignorer le tourment que lui causait son départ imminent.

« Kaiba » Commença le maître des jeux

« Va-t'en » répondit sèchement le PDG retrouvant l'usage de la parole qu'il croyait avoir perdu.

La rage en lui augmentait à une vitesse fulgurante. Il ne pouvait pas s'empêcher de penser que tout ce qu'il ressentait maintenant était de la faute de Yugi. C'était lui qui l'avait poussé vers Kisara, c'était aussi lui qui lui avait fait espérer qu'elle pourrait s'en sortir, lui qui lui avait fait croire à l'existence de la magie. Il lui avait fait renoncer à toutes ses convictions, fait mettre sa fierté de côté, tout ça pour qu'au final...

Le PDG retenait quelque chose dans sa gorge qui ressemblerait sans doute bien trop à un sanglot s'il le laissait s'échapper. Il ne se le permettrait pas.

Yugi voyait ses poings trembler et craignant qu'un coup parte en direction de son visage. Le jeune homme était trop épuisé par l'effort qu'il venait de fournir pour être en capacité de se défendre. Accédant à la demande de son rival, il sortit subtilement de la chambre sans pour autant s'en éloigner. Il savait que Kaiba avait besoin d'être seul avec elle. Le PDG était bien trop affecté émotionnellement mais n'accepterai jamais de le montrer à qui que ce soit.

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