Wherever you are

Chapitre 13

Les pneus de la voiture crissèrent plus d'une fois lors des changements brutaux de direction de Kaiba opérait.

Il roulait vite, bien trop vite et de façon trop sportive pour une conduite en ville mais il n'en avait que faire. Son temps était précieux. Il n'était bien sûr pas à l'abri d'une verbalisation mais lorsque l'on achetait une voiture sans même regarder son prix en faisant un chèque de 500 000 dollars au vendeur, peu importait une légère amende pour excès de vitesse.

Il n'y avait que peu de choses qui faisaient tourner le monde mais l'argent était l'une d'entre elles et le PDG en avait bien assez pour ne pas avoir à se soucier de choses aussi futiles que le respect du code routier.

À un moment le chef d'entreprise eut le sentiment d'avoir très légèrement coupé la route à un autre automobiliste. Ce sentiment fut confirmé lorsqu'il vit dans le rétroviseur l'homme sortir de sa voiture et lui faire des gestes obscènes avec son majeur.

Il se surprit à sourire face à cette action, dépourvu de civilité et montrant à quel point l'automobiliste pouvait être primaire. Kaiba s'en fichait. Il n'avait que faire du jugement des autres, de leurs injures, de ce qu'il pensait de lui. La seule et unique personne dont l'avis importait était Makuba. C'est d'ailleurs pour ça qu'il était dans cette voiture, là maintenant non ?

Son frère était sa seule famille, la seule personne qui le connaissait vraiment et l'aimait pour ce qu'il était sans condition. C'est pour ça que Seto était prêt à tout pour son cadet. Il n'était pas toujours fier des décisions qu'il avait dû prendre pendant toutes ces années mais tout ce qu'il avait fait, c'était pour qu'ils aient une vie meilleure.

Soudainement Kaiba fit virer sur la droite le bolide rouge pour longer une petite rue. Bon sang, où était-elle ?

Rapidement, il avait déjà parcouru en voiture les voies menant directement à KaibaCorp sans pour autant apercevoir la jeune femme qu'il recherchait avec tant d'ardeur.

L'agacement se mêla à sa détermination. Elle ne pouvait pas être très loin, ça il en était persuadé.

Pendant une seconde, le jeune homme se demanda si elle avait pu faire déposer cette robe par quelqu'un d'autre avant de rejeter l'idée. Non, il était persuadé qu'elle l'avait fait elle-même. C'était trop personnel comme message pour être transmis par un intermédiaire. Il n'y avait qu'eux deux qui savaient ce que représentait cette tenue et le fait de la rendre. Kisara était venue. Elle était quelque part à proximité sans qu'il ne la trouve pour autant.

Seto prit une grande inspiration pour se concentrer avant de pousser un soupir. Il était descendu si vite au garage qu'il n'avait même pas prit le temps de réfléchir à la destination qu'avait dû prendre la jeune femme. C'était tellement évident maintenant. Presque aussi évident qu'irritant. Il s'en voulut que son cerveau extrêmement brillant n'y ait pas pensé avant.

Kisara était partie avec Yugi la veille et il était prêt à parier le brevet de son dernier disque de duel qu'elle retournait chez lui. Vu le temps qu'il avait perdu, elle devait déjà être à proximité du parc.

Un nouveau coup de volant lui permit de faire demi-tour et il fit gronder le puissant moteur de la voiture pour ne pas perdre une seconde de plus.

Quelques instants, rues et infractions routières plus tard, il s'aperçut qu'il avait eu raison, elle était un peu plus loin, sur le même trottoir où il l'avait revu pour la première fois. Quelle ironie du sort de la retrouver ici. Lui qui avait décrété qu'il ne voulait plus jamais la revoir.

Le fait qu'elle ne soit pas vêtue d'une magnifique et coûteuse robe de soirée n'empêcha pas Kaiba de la trouver très belle. Ce fut la première pensée qui vint à son esprit. Lorsqu'il s'en aperçut il poussa un nouveau soupir mais d'exaspération cette fois, réalisant qu'il contrôlait à peine ses pensées et émotions lorsqu'il s'agissait de Kisara. Cela était dérangeant.