Illusion of appearances

Prologue

Assise sur un rocher, face à l'étendue bleue cristalline de l'eau transparente, les odeurs des jardins fleuris parcouraient mes sens. Tout était si beau, si luxuriant en faune et en flore. Les herbes hautes bougeaient en rythme avec la brise chaude. Je devrais me sentir en paix et pleinement heureuse mais voilà, j'allais, peut-être, devoir quitter ce monde de plénitude. Je contemplais, certainement, pour la dernière fois tout ce qui constituait mon monde depuis tant d'années.

La douceur de ce lieu allait me manquer. Mes sœurs et frères allaient me manquer mais je n'avais pas le pouvoir de choisir. Le bannissement était la plus lourde des punitions. Je savais que cela serait mériter. Je n'étais pas assez pure, assez bonne pour cet endroit.

J'allais entraîner dans ma chute, une personne qui n'avait jamais rien demandé. Ma jumelle. Mon angélique jumelle. La sainte Maddie, qui se dirigeait en ma direction.

- Cela a été long, dis-je d'une petite voix en scrutant l'horizon.

- Oui, je sais. Il n'a pas été aisé de plaider notre cause.

- Ma cause, Madilina.

- La mienne aussi, quoique tu en dises, Millielle. J'ai pris une décision dont je ne me détournerais pas. Je ne peux vivre en ces lieux sans ma chère jumelle.

Je ne discutais pas plus, sur sa décision alors que cela c'était produit maintes fois.

- Quelle est sa décision ?

- Le bannissement.

Le couperet était tombé. Nous allions partir. Quitter ce qui avait toujours constituer notre monde. Une larme glissa sur ma joue.

- Je suis navrée, petite sœur.

Maddie posa une main réconfortante sur mon épaule.

- Tu n'y peux rien, Millie. Nous sommes ce que nous sommes. Rien n'y fera. En soit, tu es parfaite telle que tu es. Rappelles-toi qu'il y a une raison à chaque chose. Nous n'étions pas destinées au paradis, ni aux enfers. Nous sommes des anomalies.

Elle s'assied près de moi, en soufflant de dépit.

- Si nous devons quitter les cieux, ce n'est pas sans but. Avons-nous, sûrement, une mission sur la terre des humains, murmura-t-elle en me prenant la main alors que le portail des dimensions s'ouvrait, non loin de nous.