Chapitre 28 : Millie

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Je ne savais pas trop quoi penser de cette décision. J'y étais pourtant préparé. Je savais qu'il allait prendre cette option mais cela me laissait, tout de même, un goût amer dans la bouche. Je n'étais, visiblement pas prête à m'effacer, à dire au revoir à ma nature. Je découvrais même mon amour pour ma dissociation. Être deux entités en une allait me manquer. L'envie de retirer ma proposition pour prendre cette décision pour nous deux, me traversa l'esprit durant une seconde, avant de reprendre le contrôle de mes émotions. Je ne pouvais, décemment, pas faire cela. Ce choix devait lui revenir. J'allais lui dire que j'étais prête à accepter cette nouvelle vie avec lui mais fus plus rapide.

- Non. Tu ne deviendras pas humaine.

Perdue, je fronçais les sourcils.

- Que veux-tu dire par là?

- Tu n'auras pas abandonné tout ce que tu aimes, tout ce que tu es. Il en est hors de question.

- Mais..

- Laisse-moi t'expliquer.

Je hochais la tête de haut en bas, sans un mot.

- Je refuse que tu changes pour moi mais je ne suis pas prêt à quitter le club, non plus.

J'allais rétorquer qu'il était impossible pour nous de rester s'il optait pour la deuxième option mais il me stoppa en levant la main devant mon visage.

- Nous partirons lorsque nous n'aurons plus le choix. Lorsqu'on se posera des questions sur notre « jeunesse». Ça me permettra de former un de mes hommes afin qu'il reprenne ma place au sein du club. Je ne peux partir en laissant tout en plan. Il faut un chef à la tête de ce club et c'est une grande responsabilité.

- Tu veux former une personne choisie à devenir ton successeur ?

- Oui. Si nous devons partir pour je ne sais où, je veux que le club continue à être parfaitement géré.

- Pourquoi ne pas choisir l'autre option alors ? Tu pourrais continuer à le gérer et je te donnerais un héritier pour te succéder.

- Je dois avouer que c'est tentant mais je... excuse-moi je ne suis pas très doué avec ce genre de déclaration mais je t'aime Millie, je t'ai aimé tel que tu es et je ne veux pas que tu changes quoique ça puisse me faciliter les choses. Et puis, l'immortalité... Comment pourrais-je cracher dessus ? plaisanta-t-il, un sourire en coin.

J'en restai coite. Je ne m'attendais, absolument, pas à cela. Je pris sur moi de sonder son âme pour m'assurer qu'il faisait cela en son âme et conscience? Je ne voulais pas affronter ses regrets et son amertume, d'ici quelques années. Je fermais les yeux, afin d'être pleinement concentré sur lui et le lisait. La satisfaction, l'amour, la détermination et une joie teinté de remords, voilà ce qui le constituer. Il était sûr de lui et son acceptation était motivé par sa propre volonté. Cela me rassura.

L'ébauche d'un sourire naquit sur mes lèvres alors que je soulevais les paupières et posais mes yeux sur lui.

- Si tu es sûr de toi, cela me semble une parfaite idée.

- À cent pour cent.

- Tu es, tout de même, triste à l'idée de quitter ton club... Nous pourrions, alors, demeurer auprès d'eux, quelques années. Cela te permettrait de continuer à vivre la vie que tu as toujours connu avant que nos différences physiques ne se remarque trop.

- Cela me semble une parfaite idée, se moqua-t-il gentiment.

Le silence s'installa entre nous, perdus dans nos pensées alors que les animaux nocturnes de la forêt sortaient de leurs tanières pour chasser. Je pouvais entendre le renard chasser le lapin, à une centaine de mètres de nous. Le hiboux attrapé, entre ses serres, un merle. Les hurlements des loups chantant à la lune. J'aimais tant la nature sauvage que chacun de mes tensions nerveuses se relâchèrent, un à un. Cependant la nature pouvait être dangereuse, ainsi je me levais et regardais l'obscurité environnante. Le risque que Riker puisse être attaqué par un loup ou un ours me pressa.

- Nous devrions partir, Riker. Les animaux se réveillent et son attiré par l'odeur de notre repas.

Il suivit le mouvement et se mit sur ses deux jambes.

- Les animaux sauvages te font peur, bébé ? se moqua-t-il de nouveau.

- Non. C'est pour toi que je m'inquiète et pour eux. Je ne veux pas que tu ais a leurs faire du mal. Allons-y, répétais-je en lui tirant la main en avançant

Il ricana, derrière moi, mais alignait ses pas aux miens.

Une fois, sur sa machine, je me pelotais contre son dos avec l'espoir de siècles,à venir, plus beaux les uns que les autres car ils se passeraient au côté de l'homme parfait pour moi.

Une larme de bonheur roula sur ma joue. Je me pensais puni par le maître pour avoir été un ange sanglant dans son royaume. Il en avait décidé autrement. Il m'avait exilé de son monde car il n'était, en rien, fait pour moi. Mon éternité ne pouvait se faire au très haut céleste car en tant que divergente, je n'avais pas de place là-bas, ni aux enfers. Au contraire, sur la terre, où les humains se montrer, tout autant, ambigus dans la conscience du bien et du mal que moi, j'y avais pleinement ma place. Riker m'avait appris cela. Il était ma résilience à l'absolution du maître car il n'y avait pas de rédemption à réclamer s'il n'y avait pas de punition primaire.

Notre vie allait commençait, telle que nous l'avions choisi et je pouvais affirmer que j'étais une entité imaginer, étudier, sanctifier, rêver mais aussi crains, redouter, repousser, cauchemarder et pleinement heureuse.

Illusion of appearancesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant