Chapitre 4 : Riker

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Circé revint dans le bureau après avoir reçu un appel, la mine mi-figue, mi-raisin. Il voyait bien que je m'attardais chez Care pour une seule et bonne raison. La fille. Cela semblait l'amuser.

- Faut que j'y aille. Une certaine jeune femme, complètement bourrée, me demande, si tu vois ce que je veux dire.

Je n'avais aucune envie de partir mais me décidais à le suivre. Cela faisait deux heures que nous pointions ici et j'avais un plan d'attaque à organiser.

Avant de franchir la porte, je me retournais vers la fille.

- Nous organisons un barbecue, demain, au club, commençais-je

- Au club ? questionna-t-elle de sa douce voix.

- Ouais. Ça vous dirait de venir ?

- Je ne peux pas. Je dois ouvrir le garage demain mais merci quand même, répondit Care.

- Et toi, Millie ?

- Je dois aider Jace...

- Non, ma puce. Tu peux y aller si tu le souhaites. Tu as presque fini de mettre à jour tous mes dossiers alors tu n'aurais plus grand-chose à faire. Tu vas t'ennuyer, demain, si tu restes ici.

- Es-tu certain ?

- Absolument.

- D'accord alors je viendrais avec plaisir, Riker, souriait-elle.

Mon palpitant toujours au maximum de sa forme, je la regardais avec l'envie de la prendre dès maintenant. De la ramener au QG pour l'y enfermer avec moi, pour toujours.

- D'accord. Je viendrais te chercher demain, à quatorze heures.

- Sur ta moto ? demande-t-elle excité à cette perspective ce qui réveilla mon entre-jambe instantanément.

- Sur ma moto, confirmais-je d'une voix que je reconnaissais pas puis me retourner rapidement afin de ne pas ébranler la douce jeune femme qu'elle était avec mon désir d'elle.

Alors que je m'apprêtais à monter sur l'assise de ma moto, la voix moqueuse de mon ami résonna désagréablement à mes oreilles.

- Alors comme ça, la dame blanche te fait de l'effet.

Ce n'était pas une question plutôt une constatation. Je ne lui prêtais pas plus attention et mit les gazes.

Arrivé au bar du club, je n'attendis pas l'autre abruti qui ricaner toujours à mes dépends et fonça réclamer la présence de tous les frères dans la grande salle où se tenait les réunions de crise, une heure plus tard, laissant aux frères qui étaient chez eux, avec leurs familles, le temps de venir puis allait m'enfermer dans mon bureau. Le visage de Millie tatouer sous les paupières, je tentais de reprendre contenance mais tous mes instincts m'ordonnaient d'aller la capturer et l'attacher à moi à jamais. Je ne la connaissait, seulement, depuis deux heures mais elle était déjà ancrée dans mes tripes. Je la voulais. Mon corps réclamait le sien. Mon esprit voulait qu'elle sache qu'elle était mienne.

Je devais me concentrer sur la prochaine réunion afin de mener à bien, notre future mission. La chasse. Mais mon esprit était incapable de laisser son image s'évanouir dans l'oubli. Je devais donc composer avec cela. Je passais les coups de fil les plus urgences concernant les importations d'armes et de drogue vers notre plus gros client en Russie puis me mit à faire le tri des documents qui prônaient depuis des jours sur mon bureau afin de me libérer du temps pour demain. Je voulais pouvoir me concentrer uniquement sur elle.

Elle allait pénétrer mon monde, le lendemain, et cela me stresser plus que je ne l'avouerais. Elle semblait si douce, si innocente que je doutais que mon monde puisse convenir à une femme telle qu'elle. J'étais, cependant, assez égoïste pour ne pas entrer cela dans les paramètres. Elle était à moi. Il fallait alors qu'elle fasse son entrés dans ma vie et que cela lui plaise ou non, elle en ferait partie.

On toqua à ma porte alors que je finissais la réorganisation du foutoir sans nom qui traînait depuis trop longtemps. Circé passa sa tête dans l'entrebâillement de la porte.

- Tous les mecs sont là. Je leur ai dit d'aller dans la salle. Tu viens ?

- Ouais, j'arrive.

Je me levais, prêt à en finir avec ce gang d'Arméniens, et sorti pour traverser le bar pour me rendre à l'autre bout du terrain qui abritait un entrepôt qui nous servait de salle d'interrogatoire, de salle d'entraînement et de salle de réunion. Je fus stoppé dans mon élan par une petite main. Je tournais la tête sur ma droite pour y apercevoir Lizzie, souriante. Elle pressait mon biceps et le visage de Millie me traversa l'esprit si bien que l'envie d'envoyer Lizzie se faire foutre m'envahit.

- Qu'est-ce que tu veux, putain ? grognais-je

- Ça te dit qu'on se retrouve plus tard, trésor ?

- Non, dis-je en me dégageant et poursuivit mon chemin, les yeux noirs.

Cette interaction avec cette brebis me fit prendre conscience de quelque chose de primordiale qui m'avait échappé jusqu'à présent. En un regard, Millie m'avait appartenu, cela était certain et même si je ne me l'expliquais pas, je l'acceptais. Qui refuserait une femme telle que cette magnifique femme en blanc. Elle était la femme la plus belle qui m'avait été donné de voir. Cela était un acquis mais je pouvais affirmer, maintenant, que moi aussi, je lui appartenait. À l'idée de laisser une autre femme posait ses mains sur moi, me laissait un goût de trahison amer dans la bouche. Je ne pouvais pas prendre le risque de la perdre. Rien qu'à cette idée, ma gorge se comprimait à m'en étouffer. J'étais clairement foutu. En une nanoseconde, cette femme avait envahi chaque cellule de mon corps pour l'obliger à ne répondre qu'à elle. Il suffisait de voir son visage, d'entendre sa petite voix veloutée résonnait à mon oreille pour qu'une trique de tous les diables prenne vie dans mon jean. Il était clair que Millie me possédait entièrement. Bizarrement cette idée ne me rebutait pas, bien au contraire.

J'entrais dans la salle en essayant de penser à des trucs dégueulasses afin de calmer mes ardeurs primitives. Je pris place en bout de table et laissai Circé faire un topo aux gars.

- Bien, commença-t-il pour capter l'attention de tous. Nous avons du nouveau sur ceux qui nous chient dans les bottes. Il y a quelques heures, Minse, est mort dans cette salle. Nous n'avons pas l'intention de laisser cela impuni, n'est-ce pas ?

Des crie de bête sauvage se répercuta sur les murs en béton de l'entrepôt, en signe d'assentiment.

- Nous avons rendu une petite visite à Care, expliqua-t-il en me lançant un coup d'oeil goguenard auquel je répondis par un majeur fièrement dressé alors que les fines mains, les étranges yeux blancs, la longue chevelure blanche de Millie apparurent sous mes yeux, provoquant mon érection à peine contenue par la braguette de mon pantalon.

Circé eut un sourire ironique puis secoua la tête pour se recentrait.

- Il avait des réponses à nous apporter, comme d'habitude. Un nouveau gang tente de s'établir ici. Ils veulent notre territoire. Une cinquantaine d'hommes mal organisée mais prêt à tout. Nous pouvons en déduire qu'ils sont suicidaires, en sommes.

Je me levais soudainement, pris par la fureur de la menace minime que représentaient ces plaisantins et pris la parole.

- Je vais envoyer trois hommes au BurryGirls. Il semblerait qu'ils traîneraient pas mal, là-bas. Il faudra y aller en civile afin de ne pas vous faire remarquer. À vous de gérer le moment opportun pour m'en ramener un, vivant, ici. Nous avons besoin de savoir où ils sont établis pour le moment.

Trigone grogna sur ma droite en me regardant. L'étincelle qui brillait dans ses yeux appelait aux meurtres. Il avait soif de sang.

- Et après ? demande-t-il en connaissant la réponse.

Un sourire mauvais naquit sur mon visage.

- Après... ? On explose tout. Pas de prisonnier. Que des morts.

Tels des Vikings sanguinaires, tous tapaient sur la grande table de leurs mains en hurlant des horreurs qui feraient fuir des personnes normales. Je l'ai regardé faire avec satisfaction. Tous étaient dévoués au club. Tous souhaitaient venger notre frère. C'était comme cela que nous fonctionnions.Nous étions une famille prête à donner nos vies pour les autres et leurs familles. J'étais fier d'en faire partie et encore plus de le diriger.

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