J'avais toujours lutté contre mes plus bas instincts. Par moments, cela avait pu s'avérer plus difficile. À d'autres, cela avait été particulièrement aisé. Le grondement bestial du démon pouvait être extrêmement désagréable, voire insupportable mais cela était gérable. De par ma volonté à m'accepter, j'avais su faire la part des choses. La bête était beaucoup plus tranquille depuis que je ne le combattais plus. Elle acceptait amplement de ne pas être sur le devant de la scène si je la libérais de ses chaînes lorsque la colère ou le danger pouvait nous menacer. Nous avions trouvé un juste équilibre, en somme, où les deux parts de ma personne s'accordaient à avoir sa propre place. La bête n'était pas intéressée par le quotidien alors que ma lumière l'appriéciait. Elle aimait pouvoir se déchaîner sur une cible qui mettait en danger notre existence ou celle dont nous étions attachés, comme Jace, Maddie ou bien, maintenant, Riker. Dans ses moments-là, elle se libérait et crée un véritable chaos sans nom. La cible n'en réchappait pas vivant et encore moins en bon état. La victime finissait, généralement, en pièce. Elle aimait jouer avec ses proies de la plus cruelle des manières. Je n'obstruais pas à ses besoins maléfiques. Elle était moi, après tout. La bête... s'était moi.C'était moi qui dépecer, mutiler, éventrer, ces personnes. Alors lorsque je ressentais la nécessité de me protéger ou de protéger les miens, je me libérais de mes chaînes pour laisser le démon agir.
À l'instant, cependant, elle n'avait lieu d'être alors que je luttais de toutes mes forces de la garder à l'intérieur. Je ne pouvais me laisser aller à ce point entourer de tant de monde. Cela pourrait être catastrophique. De plus, les sentiments de Riker envers tous ces hommes étaient très profonds. Il les aimait vraiment. Ils étaient sa famille alors je ne pouvais me permettre de les blesser malencontreusement dans un moment de rage.
Je pouvais sentir ses yeux posaient sur moi alors que je tentais de repousser ma partie sombre. Il se questionnait. Cela était compréhensible. Il m'avait à peine effleuré les lèvres, que mon corps avait réagi de la pire des façons. Pas par sa faute mais à cause de la pensée d'une femme rousse qui se trouvait non loin de nous. Elle ressentait énormément de jalousie à mon égard. Elle se sentait possessive envers mon humain et la bête voulait sa mort pour ressentir cela. Elle la voyait comme une menace pour nous. Ou moi, plutôt. Le démon ne voulait pas agir par peur mais par possessivité. Cet humain était à moi. Elle avait intérêt, pour sa survie, de rester à une distance raisonnable de mon humain si elle ne voulait pas rencontrer l'impensable.
Je sentais mes yeux revenir à la normal, ce qui me permit de les ré-ouvrir pour faire face à un Riker déboussoler par mon comportement. Je n'étais pas prête à lui révéler ma véritable nature.
Il se pensait mauvais, brutal. Il avait la sensation d'être un monstre. Mais il ne savait pas ce qu'était prêt à faire un véritable monstre. Il n'en avait jamais rencontré. Il pensait que j'étais une petite chose fragile et innocente. Il ne savait pas qu'il venait de réchapper d'une incontrôlable boucherie de viande humaine à cause de cette Lizzie. Ma démone avait faim. Il fallait la nourrir. Elle attendrait le moment opportun. Lorsque la fille serait isolée, seule. Je la laisserais s'occuper d'elle. Elle aurait son festin.
Forte de cette perspective, elle se tranquillisa, attendant le moment propice à apaiser sa soif de sang.
De nouveau la fille qu'il appréciait, je me recentrais sur mon humain, lui offrant un sourire pour l'inciter à passer à autre chose sans poser de questions auquel je ne répondrais pas. Puis je me réinstallai confortablement au creux de son cou, l'écoutant discuter avec les autres hommes.
Une odeur de viande grillée se souleva dans les airs, tous grognaient comme des bêtes sauvages dans l'attente de se remplir l'estomac. J'avais pu voir ce comportement chez certains mâles que j'avais pu observer, au fil des ans. Les humains étaient si primitifs. Cela m'amusait.
Peu de temps plus tard, un plateau emplit de différentes chairs animales prônait au milieu de la table en bois. Les amis de Riker commencèrent à piocher dedans. Je pris une assiette et servis une chair différente, grâce à une fourchette, à mon humain puis lui tendis l'assiette.
- Non. Garde-la pour toi, chaton.
J'entendis un des hommes assis près de nous, murmurer le mot «chaton» en se bidonnant discrètement mais n'y prêtait pas attention. Je regardais la viande en me questionnant. Comment allais-je me dépêtrer de cette situation ?
Je n'avais pas particulièrement besoin de me substanter comme les humains. S'il fallait que je mange pour me cacher des gens qui m'entourer, je m'y forçais mais manger de la chair étaient contre ma nature en tout point. Du moins, lorsque j'étais ange. Je ne le pouvais tout simplement, pas.
- Je ne mange pas de viandes, répondis-je.
Il ne semblait pas étonné de ma réplique, il me proposa, immédiatement, toutes sortes de plat qui ne comporter pas de viandes. Salade, pâte, riz, haricot. Je refusais toutes propositions.
- Je veux juste me nourrir de ta présence, assénais-je en calant mon nez contre son cou pour me repaître de son odeur naturel de musc.
Il frissonna violemment et me serra durement contre lui puis commença à dévorer son plat. La senteur de chair brûler qu'il ingurgitait me titilla les sens de façon désagréable mais qui semblait plaire à la bête, mais ne bouger pas d'un centimètre. Je me scotchais à lui plus étroitement si bien que je pus sentir son désir pour moi, contre mes hanches. Ce fut à mon tour de frisonner.
Le désir charnel avait toujours été quelque chose d'abstrait pour moi. De primaire. D'humain. Alors l'envie de pénétré dans ce monde de prétendu délice me prit de court. Je ne savais pas en quoi consister cette intrusion d'un corps à un autre mais le souhait de le découvrir avec Riker fit battre mon cœur un peu plus fort. Maddie m'avait expliqué qu'elle n'avait jamais ressenti de sensations pareilles. Qu'elle avait eu l'impression de ne faire plus qu'un avec son humain. Jusqu'à maintenant, l'idée d'être aussi proche d'un humain me semblait inconcevable. Seulement, en sentant le désir de mon humain pour moi frotter mon corps, à chaque mouvement que nous faisions, cela me paraissait beaucoup plus tentant. Son corps tendait irrésistiblement vers le mien alors qu'il essayait de donner le change devant ses frères.
Le sang bouillonnant, je me redressais.
- Peux-tu m'indiquer où se trouvent les latrines ?
Les hommes autour de nous, pouffaient, sans que j'en comprenne la raison alors que Riker m'indiquait le chemin à suivre. Je me levais pour me diriger vers la porte que nous avions emprunté plus tôt, avec l'intention de me rafraîchir le visage et m'éloigner de mon humain au corps brûlant et raide. Je devais me reprendre afin de ne pas me laisser aller à d'aussi bas instinct.
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Illusion of appearances
Любовные романыMillie, déchu des cieux célestes, erre sur la terre des hommes depuis deux siècles en compagnie de sa soeur jumelle, Maddie, jusqu'au jour où cette dernière décide de partir de son côté, persuader qu'une mission les attend dans ce monde. Chose qui...