Chapitre 8 : Riker

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Je la regardais s'éloigner de moi, avec la grâce d'une danseuse puis reporta mon attention sur mes amis, en les fusillant du regard. Il ne cessait de se foutre de la gueule de Millie lorsqu'elle sortait un mot peu courant et cela m'énerver au plus haut point.

- Sérieux, les mecs, les latrines, se moquait Frame.

- Vos gueules, criais-je, si j'en entends un de plus, je lui fous mon poing dans la gueule, c'est clair ?

- C'est bon, Riker. Ils vont se calmer, tempera Circé en les fusillant des yeux aussi.

- C'est quoi le problème, pres' . C'est qu'une meuf comme les autres. Et bizarre, en plus de ça. Sérieux, où tu la dénichais celle-là ?

Je me levais impérieusement, le chopper par le col et approchai sa tête à quelques millimètres de moi.

- Parle de ma femme encore une fois et je creuserais, moi-même, ta tombe. C'est plus clair, maintenant ?

Il écarquilla les yeux, prenant conscience de ce que je lui annonçais. Il déglutit.

- Ouais... C'est limpide Riker.

- Bien.

Je le relâchais et reposai mon cul sur ma chaise, contrarié puis senti une main se poser sur mon épaule pour glisser sur mon torse avec sensualité. Je savais que cela n'était pas Millie, je me retournais alors brutalement, manquant de lui rentrer dedans avec ma chaise et enlever sa main de mon corps.

- Aïe, grimaça Lizzie.

- Touche-moi encore une fois et je te brise les os. Tu as compris ?

- Mais... bébé... geigna-t-elle.

Je resserrais ma prise sur son poignet afin de la faire taire. Si Millie voyait ça, elle risquerait de mal le prendre et mes entrailles ne pouvaient le supporter. Mon instinct protecteur me conduisait à la protéger de tout et n'importe quoi. Cela virait à l'obsession. Je ne pouvais permettre qui que ce soit de l'embêter, l'ennuyer, la molester. Tout simplement lui faire du mal. Elle était mienne et mon devoir était de la protéger.

- Ne m'appelle plus jamais comme ça. J'ai une régulière. Tu connais les règles, Lizzie. Les putes du club ne touchent pas aux hommes maqués, à moins qu'ils en fassent la demande, rappelais-je menaçant.

Ses yeux se baissèrent mais je pus voir des larmes les emplirent. Je lâchais son poignet et lui fit signe de déguerpir, ce qu'elle fit rapidement. Je portais un regard vers la porte qu'elle avait prise mais ne l'y voyait pas. Je pus respirer de nouveau. Tous avait décidé de m'énerver, aujourd'hui ou bien ?

Je réattaquais mon assiette pour me calmer les nerfs avant son retour quand je reçus un coup de coude de la part de Circé.

- C'est vraiment sérieux alors avec la dame blanche ? demande-t-il sans plus aucune ironie.

- Oui. Fait tourné l'info. Millie est ma femme avec tout ce que ça implique.

- Est-elle au courant ?

- Elle le saura bientôt. Elle est trop délicate pour notre monde mais je ne peux faire autrement. Il est hors de question qu'elle m'échappe. Elle est à moi, merde, m'exclamais-je avec une pointe de culpabilité, occulter par mon envie de la faire mienne.

Il hocha la tête, sérieux, puis retourna à sa barbaque.

Il était vrai, qu'il était égoïste de ma part de la faire entrer dans un milieu comme le mien mais j'étais bien décidé de l'en préserver au maximum, si cela me permettait de la garder près de moi.

Je réalisais, soudainement, que j'avais rencontré cette femme, que depuis dix-neuf heures et que je parlais de notre relation comme si c'était déjà un fait établi. Que m'avait-elle fait pour que je sois, déjà, aussi accrocher à elle ? Pourquoi chacune de mes pensées était tourné vers elle ? Comment se faisait-il que je me pouvais même plus supporter le toucher de Lizzie ? D'où venait mon envie de me battre contre le monde entier s'il cherchait à nous séparer ?

Je regardais autour de moi, les jeunes couples, comme les anciens, cherchant là-dedans, si j'avais pu assister à une chose aussi aberrante. Puis mon regard se posa sur Marverick et Stella.

Maverick avait rencontré sa femme alors que celle-ci était barmaid, dans un bar de Waco. Suite à cela, il avait commencé à avoir un comportement dément, vis-à-vis d'elle. Il la suivait partout où elle allait, comme son ombre. Il veillait à ce qu'elle rentre chez elle sans encombre, à la fin de ses services, même si cela interferait avec ses missions. Puis lorsqu'il ne pouvait se dédouaner de son boulot auprès du club, il avait confié la tâche de garde du corps, à son meilleur ami, Fire, de la protéger. Je m'étais bien foutu de sa gueule à l'époque, si bien qu'il était venu me trouver, énervé. Cela avait terminé par une longue conversation où il avait déversé sur moi, tous ce que je n'étais pas à même de comprendre. Mon frère était complètement obsédé par cette nana. En un regard, elle avait envahi chaque cellule de son corps, chaque pensée. J'avais écouté attentivement car je voyais qu'il souffrait de ne pas l'avoir en permanence avec lui, de la laisser travailler là-bas, entourer d'hommes, aussi. Je ne comprenais toujours pas mais avais, quand même, arrêter mes moqueries par égard pour lui. Aujourd'hui, je savais. Il avait trouvé la femme créée pour lui. Celle qui lui était destinée. Tout comme moi, j'avais trouvé la mienne.

Cela faisait cinq ans, qu'ils s'étaient trouvés et leurs alchimies, qui en faisait questionner beaucoup au club, étaient toujours intacte. Collés, l'un à l'autre, dès qu'ils se trouvaient dans la même pièce.

Millie était la femme que je ne pensais pas attendre et pourtant, je la regardais passer la porte arrière du bar, de ses pas aériens et gracieux, les yeux flanquaient dans les miens et me disaient que, je ne pourrais pas envisager l'avenir sans elle, à mes côtés.

Le visage grave, de cette conclusion, je lui ouvris les bras pour qu'elle s'installe de nouveau sur mes genoux. Son sourire se fit, si tendre que, dès qu'elle posa ses délicieuses fesses sur moi, je posais délicatement, mes lèvres sur les siennes, incapable de me réfréner puis je lui cala le visage dans mon cou. Le besoin de contact était ce qui me posait le plus problème car j'avais un club à gérer. J'étais susceptible de partir un long moment pour affaires. Comment allais je pouvoir faire face à ce genre de situation si mon obsession pour elle grandissait, encore et encore. J'étais un homme d'honneur, droit dans ses bottes, prêt à tout pour mon MC. Mais serais-je à la hauteur de la merveilleuse créature dans mes bras ?

De plus, elle avait précisé qu'elle était à Austin, pour un moment mais n'avait pas projeté d'y rester. Cela me fit me redressait, d'un coup. Je me levais et la pris par la main, pour la menait dans un coin du jardin, où je pouvais parler librement.

- Tu ne vas pas partir, tonnais-je énervé par l'idée. Tu vas rester ici. À Austin. Avec moi. Est-ce que c'est compris ? l'engueulais-je de plus en plus irrité à mesure que mes mots franchissaient ma bouche.

Elle eut un petit sourire en coin puis se souleva sur la pointe de ses pieds pour déposer un léger baiser aux coins de mes lèvres.

- Même si je le voulais, je ne le pourrais, malheureusement, pas.

Puis elle tourna les talons et m'attendit près de notre chaise que je me remette de ses paroles.

« Je ne le pourrais, malheureusement, pas.»

Que cela signifiait ?

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