Chapitre 25 : Riker

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Les mains, solidement, ancrées sur le guidon de ma moto, je fis vrombir le moteur afin de réclamer l'attention de mes frères. Millie, accrochée à ma taille, poussa un grognement d'impatience. Je levais alors le bras pour mieux l'abaisser en démarrant, lançant l'avancer de cette escorte hors normes.

Une soixantaine de deux roues traversèrent la ville, sous les yeux ébahis des habitants lorsque nous atteignions la ville. Cette sensation de libéré, commune à tout biker qui se respecte, m'envahit, relâchant mes muscles.

Nous étions extatiques d'avoir enfin l'occasion de nous débarrasser de ces nuisibles. La tension propre à des hommes telle que nous, était palpable.

Je tentais de faire abstraction de la présence de Millie à l'arrière de mon engin, en vain. Ses bras m'entouraient étroitement, ses cuisses se resserraient fortement sur mes hanches.

Elle dû percevoir mon trouble car, malgré la situation, elle décida, manifestement, d'en jouer en faisant passer sa langue du bas de mon cou jusqu'à mon oreille, ce qui éveilla mon sexe. Je déposais une main sur sa cuisse et la presser fortement pour lui faire comprendre que ce n'était pas le moment. Elle n'en fit rien. Elle desserra sa prise sur ma taille pour venir poser une main sur ma joue de sa main droite et pousser ma tête sur la gauche. Ses lèvres capturèrent les miennes, plus vorace que jamais, alors que la route défilait à toutes vitesses. Je me détachais d'elle pour reprendre le contrôle de la situation.

- Tu es peut-être éternel, bébé, mais pas moi et j'ai à faire avant de rejoindre Hadès, criais-je par-dessus le bruit des moteurs.

- Crois-tu que je laisserai quelque chose t'arrivais, humain ? rétorqua-t-elle de sa voix d'outre-tombe qui m'envoya des décharges électriques dans tout le corps.

Pour toute réponse, je secouais la tête en souriant en coin. Cette femme allait me tuer.

Millie était si différente lorsqu'elle était démon que cela en était troublant. Là où Millie était tendre, douce et candide, Millial était sauvage, sanguinaire et redoutable. Les deux étaient un parfait mélange d'un humain. De façon exacerbée, cependant.

Elles étaient parfaites, l'une comme l'autre.

Elle tendit, soudainement, son bras sur la gauche et je compris qu'il fallait que j'emprunte ce petit chemin de terre, bordé d'arbres. Au bout d'une centaine de mètres, elle me fait signe d'arrêter la moto.

- On devrait ce faire plus discret et laisser les motos ici, pour les prendre par surprise, recommanda-t-elle en partant devant sans attendre ma réponse.

Je fis signe aux mecs de nous suivre, à pied, non sans ressentir de la frustration à me laisser diriger par ma femme.

Quelques centaines de mètres plus tard, nous arrivions en bordure d'une clairière. Un grand entrepôt éclairé prônait au milieu de celle-ci, de la musique s'échappant de la bâtisse. Nous y étions. Un fourmillement envahissait mes mains impatientes de voler la vie de ces hommes comme ils l'avaient fait pour mon frère. La rage imprimait mes traits à cette pensée. Je me tournais vers mes autres frères, en silence, et leur fis signe de se disperser. Lorsque nous fûmes tous en place, je me tournais vers Millie afin de m'assurer, une dernière fois, qu'elle n'interviendrait pas. Elle leva les mains en l'air, un sourire narquois sur le visage, sans que je n'eus besoin de parler. Ses yeux flamboyèrent d'une lueur plus malsaine qu'habituellement. Ils semblèrent en flamme et j'en restai, un instant, hypnotiser. Reconcentrer sur ma mission, je donnai mon aval pour que tous, se mettent en mouvement.

Fletche défonça la porte en un éclat brutal puis nous nous précipitons tous dans l'entrepôt, armes aux poings alors que les coups de feu retentissaient déjà. Me cachant derrière une grande colonne, tout en tirant sur un homme au fond de la salle, à gauche, quand je vis Millie entrer à son tour, de façon nonchalante, pour s'appuyer sur l'encadrement de la porte et porta son regard partout autour d'elle. Elle semblait prendre plaisir au désordre ambiant sans se soucier de sa protection.

Je reportais mon attention sur le feu de l'action sans me préoccuper davantage de celle-ci, sachant qu'elle le risquait rien. Il en était autrement pour mes frères, je m'assurai donc qu'ils soient tous à couvert tout en ripostant et logeait une balle dans le crâne d'un des hommes du clan adverse alors qu'il s'apprêtait à tirer sur Circé qui s'était réfugié derrière une table en métal renverser.

Un rire sombre et démoniaque se répercuta sur les murs défraîchis de l'énorme pièce, détournant l'attention de nos ennemies. Ils portèrent tous leurs regards sur ma femme qui prenait plaisir à la scène de loin. Elle l'ai regardé avec malice.

- Je vous en prie, continuez. Ne vous arrêtez surtout pas pour moi, nous poussa-t-elle avec amusement.

- Vous emmenez vos femmes au combat, bande de connards, s'écria un homme tout juste sorti de l'adolescence.

- Laisse Abraham. Ça m'arrange bien à moi. Quand ils seront mort, je la garderais pour moi, celle-là, rigola sournoisement son comparse.

Une balle se logea dans sa poitrine à la fin de sa phrase et ce fut au tour de Millie d'éclater de rire. Enrager, je tirais sur le jeune, le tuant sur le coup.

Il restait une dizaine d'hommes et les tires de décélérer pas. Aucun de nous n'était touché, signe qu'ils n'étaient, visiblement pas, prêt à faire partie de cet impitoyable monde.

Lorsque le dernier tomba sous nos balles, nous nous réunissons tous au milieu de la pièce afin d'entreprendre la phase la plus chiante. Réunir les corps pour les enterrer quelque part dans cette forêt abondante.

Millie n'était plus visible. Elle avait disparu après le dernier mort.

Je donnais mes ordres et sorti par là où nous étions entré, dans l'intention de partir à sa recherche. Après quelques pas, je la vis entre deux immenses arbres, redevenu elle-même, dos à moi. Elle pleurait.

Illusion of appearancesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant