Chapitre 27 : Riker

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C'était donc ça qui la rendait si malheureuse.

Elle savait qu'un seul choix se présentait à moi. Je ne pouvais pas quitter ma vie, abandonné mon club, mes frères. J'aimais ma vie. J'aimais ma famille. J'aimais Millie. Je voulais tout cela dans ma vie alors le choix, certes égoïste, n'était pas à faire. C'était une évidence.

Je tournais la tête vers Millie, allongée près de moi, tout ce temps, et tomber sur un visage apaiser par le monde du sommeil. J'avais, apparemment, pris beaucoup de temps pour une simple conclusion, à laquelle elle s'attendait ou pas. Ses mains étaient fermées en poings, sous son menton, des sillons de larmes sur ses joues, encore visible.

Soit elle allait devenir humaine. Elle deviendrait aussi fragile que les femmes de mes frères. Cela me perturba plus que nécessaire, étant habituer à sa force, son invincibilité. Il me faudrait être prudent lorsqu'il s'agira de la protéger, à présent. Cela revigora l'homme des cavernes en moi. De plus, elle pourrait me donner des enfants et cela me fit sentir géant. Je pourrais devenir père, grâce à cette magnifique créature qui était prête à tout renier de sa propre personne pour pouvoir passer sa vie, bien plus courte, auprès de moi.

Soit elle resterait elle-même. Aussi parfaite qu'elle l'était. Je ne changerais pas, réellement, non plus. Je serais juste immortel et vivrai éternellement auprès d'elle et nous pourrions parcourir le monde, sur ma moto. Elle pourrait profiter, à jamais de ses si précieuses ailes. Je verrais le monde évoluer comme elle l'avait fait depuis sa venue sur terre. Cela pourrait être intéressant.

Je levais la main et la passai sur sa joue, doucement. Je tentais de l'imaginer autrement. Elle m'avait expliqué qu'elle perdrait de sa prestance, son aura angélique qui attirer tant la lumière à elle. J'avais beaucoup de mal à absorber cette image. Qu'elle soit Milliel, l'ange, Millial, la démone ou Millie, l'humaine, cela m'importait peu. Pour moi, elle était juste ma femme. Je m'estimais chanceux. Je n'étais pas un homme particulièrement romantique, pour ne pas dire, pas du tout, mais elle méritait que je me dépasse, que j'oublie ma fierté mal placée.

Je décidais alors de me relever et la laisser au pays de morphée. Je me dirigeais vers mon bureau et mis enfermer afin de mettre en pratique mes premiers pas dans le monde de la galanterie. Cette pensée me fit grimacer désagréablement mais poursuivit tout de même car mon choix allait être un événement décisif qui méritait un effort exceptionnel.

Je décrochais le combiner de mon téléphone et passai les coups de fil nécessaire afin d'offrir à ma femme, ce qu'aucune n'avait eu droit de ma part. Une véritable sortie en... amoureux, pensais-je en frissonnant d'effroi face à ce que je m'apprêtais à faire.

Cependant, Millie était prête à abandonner tout ce qui faisait d'elle un être aussi exceptionnel alors je pouvais faire ça pour elle, même si cela coûter énormément à mon ego.

Une heure plus tard, je pénétrais de nouveau dans notre appartement et la regardais, un instant dormir paisiblement avant de la réveiller. Je lui passais la main dans les cheveux et déposer un baiser sur ses lèvres. Ses paupières papillonnèrent instantanément et un doux sourire apparut sur son visage.

- Lève-toi, bébé, nous sortons.

- Où cela ?

- Tu le sauras bientôt. Allez, bougent ses jolies petites fesses, disais-je en tapant sur celles-ci avant de me relever du lit.

Elle en fit de même avec enthousiasme et se dirigea vers la salle de bain où elle s'enferma. Pendant ce temps, je me changeais puis mis mon cuir sous les chants mélodieux de Millie qui sortait enfin de la douche.

Dix minutes plus tard, nous étions, tous deux, installer sur ma moto près au départ. J'espérais que l'inédit de ce que je m'apprêtais à faire, ne serait pas vaine. Je n'étais pas doué pour la douceur et le romantisme mais cette femme méritait le meilleur.

Nous avions besoin d'un endroit isolé afin de pouvoir discuter en toute quiétude sans oreilles indiscrètes, j'avais donc décidé de l'emmener à l'exact endroit où elle s'était révélé à moi. La forêt. Je devais être sûr que ma décision serait la bonne pour elle aussi.

Je garais mon engin, au même emplacement que la dernière fois puis descendit de celle-ci puis l'aider à faire de même avant de récupérer le sac, que j'avais mis au préalable, dans le coffre, sous l'assise de la moto. Millie avait compris où nous allions et semblait très heureuse de notre destination. Je passais mon bras autour de sa nuque et l'obligeai à avancer.

- Je suis tellement contente. Déployer mes ailes, me manquait, Riker, exulta-t-elle.

-Tant mieux.

Nous marchions depuis vingt minutes lorsque nous débouchions sur cet espace plate, entouré d'arbres, qui l'avait révélé à mes yeux. Nous avions fait du chemin depuis. Une nouvelle phase se préparait maintenant. Celle qui allait tout changer pour elle, pour nous.

Je posais le sac à terre, l'ouvrais pour en sortir un drap et l'étaler au sol. Je l'enjoignais à prendre place en lui attrapant la main. Je sortis une bouteille de vin blanc, à défaut d'avoir pu trouver à temps du champagne, puis les verres. La nourriture suit les boissons non alcoolisées, sous le regard pétillant de Millie.

- Tu as préparé tout cela pour moi ? C'est trop gentil de ta part, Riker.

Elle se pencha pour m'embrasser au coin des lèvres et se redressa pour attraper un grain de raisin qu'elle enfourna dans sa bouche.

-Tu sais pourquoi, je t'ai emmené ici ?

- Je le suppose mais je voudrais profiter du moment avant d'entrer dans le vif du sujet, si tu veux bien.

Je ne répondis pas. Je lui donnais un sandwich à la place, lui faisant comprendre que j'étais d'accord avec elle. Je ne voulais pas non plus, aborder la question tout de suite. J'avais d'abord besoin d'évaluer la situation. Elle semblait calme malgré le doute qui devait faire rage en elle mais était-ce feinter ?

Nous passions alors deux bonnes heures à manger, boire, discuter et baiser. Puis vint le moment de cesser la fuite et d'affronter la réalité de notre situation.

- Il est temps de discuter de la suite des événements. Qu'as-tu décider ? demande-t-elle avec un sérieux que je ne lui connaissais pas.

- Nous allons continuer à vivre au club, annonçais-je.

- Ce qui veut dire que je vais devenir... humaine, concluait-elle me laissant un goût amer de culpabilité au fond de la gorge.

Illusion of appearancesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant