Je me prélassais paresseusement au lit depuis une bonne heure, savourant la vie qui était la mienne depuis mon emménagement chez Riker. Quarante-six jours de bonheur.
Je m'étais plutôt bien intégré au groupe solide que formaient les Hands 's Hadès. Tous avaient consenti à garder mon secret estimant que je faisais, à présent, partie de la famille et qu'ils protégeaient leur famille. J'en étais heureuse. J'avais néanmoins consenti à me grimer afin de ne pas attirer l'attention sur eux. Mes cheveux blancs étaient alors de la couleur des sables, me rappelant le pays chaud où vivait Maddie et mes yeux étaient colorés d'un bleu turquoise. J'avais eu beaucoup de mal à m'y faire, au début, ne me reconnaissant pas dans le miroir, mais cela avait été un mal nécessaire, que j'avais concédé avec plaisir si cela me permettait de vivre auprès de mon humain et sa famille.
Je me levais enfin après avoir profité d'une heure d'oisiveté et m'habillais d'un jean très serré que Stella m'avait procuré ainsi que ma chemise blanche au col montant et dentelé, mon corset de la même couleur, n'arrivant toujours pas à me défaire de mes habitudes vestimentaires d'époque. Puis je franchis la porte qui menait à l'étage du bas où je savais trouver Riker.
Assis à sa table habituelle, entouré de ses frères, j'approchais d'eux avec légèreté.
- Bien le bonjour messieurs, chantonnais-je en m'asseyant sur les genoux de Riker.
- Bien le bonjour, gente dame, se moqua Circé en prenant un, pathétique accent aristocrate qui me fit rire.
- Tu as un humour plaisant, jeune homme.
- Jeune homme ? ria-t-il aux éclats accompagnés par ses compagnons.
- Tu as peut-être trente-deux ans mais tu restes un jeune homme à mes yeux.
Les rirent cessèrent et tous, me regarder avec interrogation, ce qui me fit sourire. Je sentais venir la question qu'ils n'avaient pas encore posé jusque-là.
- Tu as quel âge au juste ?
Mon humain laissa échapper un rire rauque. Il savait quelle réaction allait engranger ma réponse. Il avait eu la même.
- J'ai six cent soixante-dix neuf ans.
Je faisais face à cinq paires d'yeux écarquiller sous le rire de Riker, un petit sourire aux lèvres. Bounce avala de travers sa salive et toussa. Prisme, un vieillard, recracha la gorger de bière qu'il s'apprêtait à avaler sur Mouse qui ne réagissait même pas. Tous, avaient figé leur attention sur moi jusqu'à ce que Circé s'anime enfin.
- Putain mec, tu sors avec une vieille.
Mon rire fut le premier à briser le silence qui se réinstallait suivi par les quatre autres puis mon humain.
Suite à cette révélation, les discutions reprirent sur des sujets moins intéressants, je me levais donc. Riker tenta de me retenir.
- Je vais voir Stella. Cette conversation m'ennuie.
Je déposais un léger baiser sur sa bouche et partie en direction du bout de la salle, près de la porte arrière du bar et me postais devant Stella et les quelques filles qui traînaient au club. Celles-ci me regardaient toujours avec dédain.
- Je veux prendre l'air. Une promenade te tenterait ?
- Je ne peux pas sortir du club... Et toi non plus, ma jolie.
- Je le sais bien. J'avais pensé à prendre un peu l'air frais dans les jardins.
- Ok.
Elle se leva et les autres suivirent le mouvement.
- Désolées demoiselles, je ne l'ai proposé qu'à Stella, informais-je en crochetant mon bras à celui de ma nouvelle amie.
- Comment tu te sens ici, parmi nous ? me demande Stella, une fois dehors, hors de porter d'oreilles indiscrètes.
- Je me sens bien. J'ai l'impression d'avoir trouvé une belle et grande famille, dis-je en respirant l'air frais.
- C'est génial. Ça fait bizarre, quand même, qu'un être tel que toi soit au milieu de personnes condamnable.
J'avais décidé, quelques jours plus tôt, de permettre à Maverick de révéler ma nature à sa compagne, suite à notre soudain rapprochement. Après tout, Stella était mon amie et je lui faisais confiance. Malgré son look agressif, avec ses pantalons de cuir et ses t-shirts imprimés de tête de mort, Stella était une femme douce et gentille, tant qu'on ne tentait pas de lui «voler son homme».
- Je ne m'attendais pas non plus à cela, je dois l'avouer. Je ne m'attendais tout simplement pas à avoir la même chance que ma sœur. Trouver l'amour auprès d'un humain... Je pensais que le maître était très en colère contre moi, qu'il ne me ferait jamais un tel cadeau et pourtant...
- Tu es quelqu'un de bon, Millie. Tu mérites ce qu'il t'arrive. Et je suis honorée d'être ton amie.
Je m'arrêtais de marcher pour mieux la prendre dans mes bras en guise de remerciement, étant incapable de l'exprimer verbalement tant ma gorge était serré. Je la pris par la main puis l'entraînait à reprendre notre promenade qui consister à tourner en rond autour du vaste jardin.
Riker avait, quelques jours plus tôt, appelé au confinement dans l'enceinte du QG afin de prévenir toutes attaques de leur ennemie. Nous nous étions alors tous regrouper. Les femmes et régulières des hommes du club avaient interdiction de sortir sans escorte. Cela n'était en rien dérangeant. Le jardin convenait amplement à mes besoins de nature, pour le moment. Cependant, il ne fallait pas que cela dure. J'aurais grand besoin de ressentir la terre afin de me ressourcer et le bout de terrain que disposer l'enceinte ne serait pas suffisant. J'en avais fait part à mon humain qui m'avait clairement fait comprendre que c'était comme cela et pas d'une autre manière.
Riker était à cran. Pour cause, ces hommes menaçaient son club et semblaient être fantomatiques. Ils étaient nulles part et cela jouait sur les humeurs de tous les hommes. Je lui avais alors dit que lorsque le danger deviendrait réel, je pourrais le humer et l'en prévenir mais Riker n'était pas homme à attendre calmement, il était un homme d'action. Ses problèmes, il l'est réglé le plus tôt possible. Il se devait de protéger les femmes et les enfants du club. Il était un leader parfait. Je l'admirais pour ses choix.
Tous ces hommes, amassés dans le bar, à boire bière sur bière, étaient des personnes incroyables avec, certes, des pratiques de vies discutables mais ils sont bons pour les leurs. Je me sentais privilégier d'être admise dans ce groupe si fermer. D'être aimée par cet homme magnifique ainsi que cette jeune femme aussi blonde que moi, maintenant.
- Et je suis comblée d'être ton amie, répliquais-je en déposant un baiser sur la joue.
VOUS LISEZ
Illusion of appearances
RomanceMillie, déchu des cieux célestes, erre sur la terre des hommes depuis deux siècles en compagnie de sa soeur jumelle, Maddie, jusqu'au jour où cette dernière décide de partir de son côté, persuader qu'une mission les attend dans ce monde. Chose qui...