Illusion of appearances

Chapitre 23 : Riker

Je fixais les deux silhouettes lointaines, marchant tranquillement en riant aux éclats. Millie avait trouvé en Stella, une amie, une confidente.

Stella était une femme tout à fait respectable et j'étais content que ma femme s'en soit faite une amie. Elle semblait très attachée à la femme de Maverick.

Ce dernier s'approcha de moi et prit la même position que moi pour fixer l'extérieur.

- J'espère que c'est ta femme que tu fixes aussi intensément, près', plaisanta-t-il.

- Il faut qu'ont les trouvent, Mav, occultais-je gravement.

Millie était, de ce qu'elle m'avait expliqué lorsque je lui avais appris pour l'enfermement, éternel. Elle ne risquait rien. Mes instincts m'ordonnaient de la protéger, tout de même. C'était peut-être ridicule de son point de vue mais j'étais son homme et en ça, je me devais de la préserver.

- Je suis d'accord avec toi, dit-il aussi gravement, les yeux rivés sur Stella.

- Nous devons retrouver ces enflures au plus vite. Nous ne pouvons laisser ça en suspens. Ils sont peu mais prêt à tout et ça pourrait devenir problématique pour les femmes et les enfants.

- Ouais... Millie ne pourrait pas nous y aider ? Je veux dire, elle pourrait peut-être les repérer à distance ou une connerie de ce genre.

- Non... Du moins, pas tant qu'ils ne représentent pas une menace pour nous.

- Comment ça ?

- Elle m'a dit qu'elle sentirait le moment où ils auront décidé de s'en prendre à nous mais pour le moment elle ne peut se permettre de nous l'aient livré. C'est contre sa nature.

- Un ange, hein !

Je me contentais de hocher de la tête malgré ma frustration. Elle pouvait les localiser mais ne pouvait se résoudre à donner en pâture ces hommes tant qu'ils n'avaient pas l'intention de s'en prendre à nous. Je pouvais le comprendre, néanmoins c'était frustrant. Elle ne les aimaient pas plus que moi mais elle avait besoin d'une bonne raison à leur mort imminente. Je continuais à les rechercher par mes propres moyens alors.

Je chassais mes sombres pensées lorsque je vis les filles arrivaient, bras dessus, bras dessous et passer la porte.

- Je pense que vous devriez en parler au plus vite, Millie. Ça le concerne de bout en bout, cette histoire. Il a le droit de connaître ses options, murmura Stella dans le but de ne pas se faire entendre mais ce fut trop tard.

Intrigué par les paroles de la blonde, j'attrapais Millie par le coude et l'entraîner jusqu'à notre appartement où je fermais la porte à clef. Je me postais devant elle, les bras croiser sur le torse et la scrutais dans l'attente qu'elle parle.

Elle soupira en se retournant pour aller s'asseoir au bord de notre lit.

- Tu ne veux pas venir t'asseoir près de moi, Riker ?

Je ne bougeais pas d'un pouce, de plus en plus agacer. Elle soupira de nouveau.

- D'accord, concéda-t-elle de sa douce voix.

Elle prit une profonde inspiration avant de se lancer.

- J'ai omis de te faire part d'une chose importante concernant notre relation... Je voulais profiter de notre liaison telle qu'elle était sans cette complication.

- Quelle complication, Millie ?

- Lorsqu'un être comme moi est destiné à un humain... Lorsque le lien s'établit de façon permanente... Un choix doit être pris... Un choix que je dois faire...

Un sentiment d'urgence m'oppressa soudainement.

- Un choix ? Quel choix ?

- Je dois prendre une décision qui va tout changer pour moi.

- Est-ce que cette décision implique une séparation ?

- Non, dit-elle doucement en se levant pour venir entourer mon cou de ses bras.

Je ne m'étais pas rendu compte du souffle que je retenais jusqu'au moment où il s'échappait brutalement de mes poumons, laissant apparaître un élan de faiblesse qui me donna la nausée.

- Ce choix nous implique, tous les deux, mais je tiens à ce que ce soit toi, qui choisisse.

- Pourquoi ?

- C'est moi, l'anomalie dans ta vie d'humain alors j'estime que je te dois bien le droit de choisir entre deux situations qui pourraient changer nos vies en t'exposant, dans les détails, les deux contextes.

- Tu n'es pas une putain d'anomalie, Millie. Arrête de parler de toi de cette manière, exigeais-je.

- Ne t'énerve pas, s'il te plaît. Je tente juste de m'expliquer, d'être clair.

Je pris une bonne goulée d'air et expirais puis l'enjoignis à parler du regard.

- Bien. Je t'ai déjà parlé de Marwan et Maddie, commença-t-elle.

J'acquièçais.

- Je t'ai dit qu'ils voulaient des enfants.

J'acquièçais.

- Je t'ai aussi dit qu'un ange ne pouvait enfanter normalement.

- Excepter avec un démon. Oui, tu me l'as dit.

- Ils peuvent, à présent, cependant, avoir des enfants.

Perdu, je fronçais les sourcils.

- Son mari est un démon ?

- Non.

Impatient et exaspéré, j'exigeais.

- Explique.

- Marwan a eu à faire le même choix que toi aujourd'hui. Maddie a, elle aussi, estimé que c'était à lui de faire ce choix. Cela nous semble plus juste...

- D'accord.

- Il faut que tu comprennes que ce ne doit pas être un choix prit à la légère, Riker, alors prend ton temps pour y réfléchir.

Je répondis par un silence éloquent. J'étais connu pour mon impulsivité mais je savais faire la part des choses. Mon poste au sein de cette organisation me l'avait enseigné. J'attendis alors qu'elle parle enfin.

La seconde suivante, je sus qu'il me faudrait encore attendre avant d'avoir toutes les données de cet aspect de notre couple quand, subitement, les yeux de Millie devinrent aussi noirs et tortueux que l'enfer.