La voisine

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Je me suis réveillée après, je pense plusieurs heures de sommeil, je ne me souviens pas d’avoir vu quelqu’un aujourd’hui. Je suis toujours nue sous mon drap en satin à revivre cette nuit de folie, la plus folle et merveilleuse de mon existence. J’aimerai bien la revivre une autre fois mais je sais au fond que ça va être impossible.

Par contre je ne comprends toujours pas pourquoi ce sont ces hommes qui sont emprisonnés ici alors qu’ils étaient condamnés à mort pour des cas extrêmement graves.

Peut-être que j’ai rêvé ?

Je me suis levée et me sens encore trempée, avec des parties de mon corps un peu endolories. Mon entre-jambe est légèrement humide, mon anus aussi, j'ai un goût dont je n'ai pas l’habitude au réveil dans ma bouche.

Non ce n’était pas un rêve. Tout ça est vrai.

Je regarde dans la pièce à la recherche de vêtement et vois quelque chose sur une chaise. Je vais le prendre pour voir ce que c'est lorsqu' on toque à la porte.

— Bonjour, enfin réveillée ma belle au bois dormant ? Chuchote la gardienne habillée cette fois-ci en jupe bleue marine très courte.

J’acquiesce nue comme un ver. Elle me met le peignoir sur les épaules et m’accompagne à la douche. Elle me l'enlève et me caresse au passage.

— Tiens, il y en a une qui a passé une bonne soirée, en charmante compagnie. Me dit-elle en passant sa main sur mon dos, mon ventre pour finir sur mon sexe.

Elle commence par mon pubis, continuant sur mon clitoris qui réagit de suite tout comme mon corps. Elle met un doigt, deux même trois doigts dans mon vagin et finit son voyage avec une petite visite de son majeur dans mon anus.

— Mmmh bonne douche, je peux faire mon petit rapport.

Quel rapport ?
De quoi me parle-t-elle ?

Cette douche glacée me fait un bien immense et m'aide à redescendre sur Terre, mais difficilement. Je sors et me sèche assez vite juste avant que la gardienne arrive. Elle me tend des habits blancs, horribles que je mets à contrecœur. Par contre il manque quelque chose, de la lingerie, les coutures placées juste au bon endroit pour moi commencent à me donner des frissons. Elle m’accompagne à ma cellule, puis sorti de suite.
Assis sur mon lit, j’attends sagement. Il n’y a pas de fenêtre donnant sur l'extérieure, donc difficile à dire s’il fait jour ou pas.

Le temps passe lentement, je me concentre pour rester le plus immobile possible, mais dans cet environnement, rien n’arrive comme je le pensais, mes souvenirs m'emportent tout le temps à cette soirée. J’entends un bruit venant de pas trop loin qui me sort de mes rêveries. Quand je me suis rendue compte que c'est une personne que je n’ai jamais vu avant, mais à la voix, elle a l’air traumatisée. Je commence à lui parler à travers la petite ouverture de la porte.

— Bonjour, je m’appelle Clara, commencé-je pour essayer de la rassurer, et vous ?

— Je,… je suis Amanda, où sommes-nous ? Je veux sortir d’ici, s’il vous plait, aidez-moi.

J’ai tout de suite reconnu la voix, c'est celle que j’ai croisé dans les corridors lorsque j’avais les yeux bandés.

— Nous sommes en prison, qui a l’air assez spéciale soit dit en passant. Tu as bien été condamné pour quelque chose si tu es là.

— Oui pour adultère. En fait, j’ai eu une relation avec un homme marié mais sans conséquence, en tout cas c’est ce que je pensais, me confie-t-elle. Je dois juste passer une nuit, mais là, c’est ma deuxième.
Hier soir, c’était l’enfer pour moi, toutes ces visions... tous ces corps… ce n’est pas pour moi… dit-elle le souffle court. Et vous ?

— Moi je suis ici pour relation avec des mineurs,…

— Mais c’est grave, me coupe-t-elle.

— Pour mon cas, ils étaient tous consentants donc je dois rester là jusqu’au 2 janvier date du nouveau jugement, ils vont venir me voir et me dicter si je sors ou pas. De quoi parlez-vous quand vous me dites que vous en avez marre de tout ça ? Tout ça quoi ?

— On ne vous a pas fait visiter cet endroit ?

— Non, on m’a enfermé dans une cellule froide, suspendu et mis dans cette pièce. Par contre la nuit dernière,…

— Pour moi, je suis arrivée le 30 décembre et hier j'ai eu la visite de cet enfer. Je veux rentrée chez moi tout de suite, je promets de ne plus rien faire, même si je dois me faire nonne.

— Non ne parle pas comme ça. Maintenant que j’y pense, je ne t’ai pas vu à minuit dans la cour.

— Je n’y étais pas, j’ai dit que je ne voulais pas y aller, et ils ont accepté sans discuter. Le directeur de l'établissement croyait que je mentais en disant que je n'en pouvais plus et j'ai eu une crise d'angoisse. Un garde m'a ramené dans cette cellule pour me calmer et me laisser tranquille.

J’ai pensé que c’était dommage de ne pas profiter de ce moment de sexualité extrême.
Un nouveau bruit retentit et un garde arrive vers Amanda. Il ouvre la porte pour venir la chercher. J’ai enfin pu la voir. Celle-ci est rousse avec beaucoup de tâche au visage. Amanda est aussi en tenue légère noire comme moi, j’ai pu voir un peu la pièce avec son grand lit rouge, le même style que la mienne. Par contre, elle se cache beaucoup, comme si elle voudrait disparaître ou qu'on évite de la toucher, tout l’inverse de moi. Le garde lui passe un linge par-dessus les épaules pour la prendre d'un bras afin de l'aider à marcher.

— J’espère ne plus revenir par ici, me dit-elle, au revoir.

Je lui fais signe de la main avant qu’elle ne disparaisse de mon champ de vision.

J’ai commencé à réfléchir à ma situation et à la sienne. On est complètement différentes ; elle voulait tout de suite partir, alors que pour mon cas, ma tête veut sortir à peine rentrée ici par contre mon corps et mes sens disent le contraire.

Que m’arrive-t-il ?

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