home alone.

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Je sors du bus avec cette impression que quelqu'un m'a suivi. Pourtant, à part des vieilles personnes et le chauffeur, il n'y avait personne d'autre. Mon imagination essaye de me jouer des tours car je refuse de croire que quelqu'un est entré dans ma voiture pour faire je ne sais quoi avec ma radio. C'est impossible. Et pourquoi passer cette annonce? Comme si je n'étais déjà pas assez flippée comme ça.

La rue est sombre. Je suis seule. A cette heure-ci il y a très peu de voiture. Je me retourne de temps en temps pour assurer que personne ne m'a suivit. Avant d'aller en cours, je penserais à prendre un couteau suisse pour me rassurer. On aurait jamais dû rester aussi tard au lycée. Je suis morte de peur et il fait nuit noire. J'ai froid et faim. Heureusement, ma maison est à quelques minutes de l'arrêt du bus. Plus que 40 pas et je serais arrivée chez moi au chaud, loin de tout ça. Je me ferais une bonne soupe aux légumes de saisons et je m'installerais sur mon canapé pour regarder ma série préférée. Mes parents rentreront quelques heures après et je serais complètement rassurée lorsqu'ils seront à la maison.

Je m'arrête de penser. J'entends des pas derrière moi. Je fais volte-face. Ma surprise se fait grande lorsque je vois une ombre se diriger vers moi. Mes pieds réagissent avant moi et je me mets à courir.

Je cours le plus vite possible, je bifurque dans une rue voisine à la mienne pour m'assurer que j'ai semé le psychopathe. Quand j'aperçois mon perron, j'accélère encore plus. Je sors mes clés de ma poche, je me rends compte que je tremble. Je regarde une dernière fois derrière moi. Personne. J'ouvre la porte de mon jardin et la referme aussi tôt.

Pour ne pas l'attirer, je n'allume pas les lumières de l'entrée. Je cours dans l'escalier qui mène à ma porte. J'entre en fracas chez moi. Je referme immédiatement à clé.

Ma respiration est saccadée, j'ai mal partout. Je m'avance doucement vers le salon. Je ferme tous les stores. Je pose mes affaires sur le canapé et m'assois. Je fixe mes mains qui tremblent. J'essaye de penser à autre chose mais difficile lorsqu'on s'est fait suivre jusqu'à chez soi. Je prie intérieurement pour qu'il ne m'ait pas suivi jusque-là.

Je n'ose pas monter dans ma chambre par peur de voir par la fenêtre ce malade mental. D'ailleurs, était-ce une fille ou un garçon? Je n'ai pas réussi à identifier cet élément clé qui aurait pu nous aider avec les filles. Mais est-ce que cela à un lien avec tous les événements récents?

Je secoue ma tête et me dirige vers ma cuisine. Je sors les légumes et commence à me préparer une soupe. Pourquoi tout ça nous arrive maintenant? Devrais-je en parler aux filles? Et si c'était Rosé?

Le moteur d'une voiture se fait entendre dans l'allée.

« Faites que ça soit mes parents s'il vous plaît. »

J'entends la porte du jardin grincer, signifiant que quelqu'un s'y introduit. Doucement, je tire le couteau de cuisine de son étui. Je le cache près de ma cuisse, histoire d'être prête si ce ne sont pas mes parents. Je m'avance à pas de loups et éteins la lumière de la cuisine. Je me cache dans le noir et attends.

La porte de l'entrée s'ouvre et j'entends les pas se rapprocher de la cuisine. Alors que je m'apprête à crier, j'entends des rires.

« Jisoo? T'es rentrée? »

Je me remets à respirer lorsque je reconnais la voix de ma mère.

« Je suis là!!!! »

Tout sourire, mon père et ma mère rentre dans le salon.

« Pourquoi tu étais dans le noir ma chérie?

- Je voulais vous faire peur. Au final je me suis fais peur toute seule, répondis-je en forçant mon rire. »

friends don't lieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant