friends don't lie

underneath it all.

« Donc... Mademoiselle Kim Jisoo... Où étiez-vous hier soir entre 1h et 2h du matin? 

- Dans mon lit mais je ne dormais pas.

- Ah oui... Et pourquoi ça? demande-t-il avec un sourire moqueur et déplaisant à voir.

- Lorsque Rosé a été porté disparu, j'ai commencé à avoir des difficultés pour dormir.

- Hum... Bien sûr. »

Il note une fois de plus dans son calepin avec un stylo et ses doigts tout gras. Je me retiens de vomir et à la place regarde son badge. Je devais connaître son nom au cas où il fasse quelque chose qui puisse le mettre en prison. Sauf que monsieur au crâne chauve avait complètement oublié de se présenter.

Malgré le fait qu'il se remue étrangement beaucoup sur sa chaise, j'arrive à lire son nom: Inspecteur Yoo.

« Je vais vous donner une capture d'écran entre Rosé et son potentielle amant. Vous la lisez et si jamais un détail de la conversation vous rappelle quelqu'un, vous me le dîtes et on voit ça ensemble. D'accord? »

Je fais oui de la tête puis il me tend la capture d'écran en question. Dès les premiers messages, je sais de qui il s'agit et mon cœur accélère aussitôt. Je refuse de croire à ça, il doit y avoir une explication. Je tente au mieux de cacher ma panique mais aussi mon dégoût face à cette relation. C'est impossible, il n'aurait jamais pu faire ça.

« Alors? Rien du tout?

- Non, je suis désolée mais je ne savais rien par rapport à cette relation jusqu'à aujourd'hui et je ne reconnais personne.

- Vraiment? dit-il en faussant son air déçu. Dommage, j'aurais aimé pouvoir interroger quelqu'un d'autre aujourd'hui. »

Ma jambe bouge frénétiquement et je manque à plusieurs reprises de me prendre la table dans le genou. J'espère profondément que mon visage ne laisse rien paraître. Je devais d'abord mettre ça au clair avant d'en arriver à des conclusions hâtives.

« Vous êtes sûr? Peut être qu'un détail vous a échappé. Regardez, m'ordonne-t-il en agitant la feuille devant mon visage.

- Oui, certaine. Je ne vois pas de qui cela il peut s'agir. »

Il la range visiblement très déçu et énervé de ne pas avoir réussi à me tirer quoi que ce soit.

« Je pense que votre silence confirme nos hypothèses avec la détective. J'ai hâte de lui en faire part.

- On peut changer de sujet? 

- Oh oui bien sûr. Revenons-en à votre alibi. »

Il tourne la page de son petit calepin. Je rêverai d'arracher ces feuilles une par une, juste pour le plaisir. Mais ce n'est pas le moment et ça je le sais.

« Pouvez-vous me dire ce que faisiez votre voiture sur le parking de la supérette, près du fleuve Han? Vous savez, là où a été jeté le corps de Rosé, dit-il encore tout sourire comme si cet interrogatoire était amusant.

- Ma voiture n'était pas là. Je l'avais laissé dans le parking du lycée mais pas à celui de la supérette, affirmai-je.

- Étrange pourtant car d'après les caméras de surveillance, il prend ses notes et les lit à voix haute, vous êtes sortis de chez vous vers 1h. Ensuite, comme de par hasard, les caméras dysfonctionnent et il n'y a plus aucune image de vous. Sauf que voilà, un agent suggère le parking de la supérette dont les caméras sont dissimulées et bim, on vous retrouve vous et votre voiture à 1h52. Plus rien jusqu'à ce que les caméras de votre ruelle vous filment rentrer chez vous à 3h18. Tout cela ne pourraient être que des coïncidences si on n'oublie le fait que votre pseudo amie a été assassinée dans les alentours du fleuve Han. »

J'avale difficilement ma salive face à son regard persan. Je sens que mes yeux me piquent mais je ne baisse pas ma garde. Il y aura forcément quelque chose qui viendra prouver mon innocence car je n'ai rien fait. Je ne suis pas coupable.

« Alors dites-moi, avez-vous tuer votre "amie" Park Rosé? »

La question reste en suspend pendant plusieurs secondes. Dans ma tête, c'est le brouillard total. Je venais d'apprendre beaucoup trop de choses en l'espace de quelques heures. Rosé était morte, nous étions suspectée pour son meurtre, elle avait une liaison interdite et maintenant mon alibi vient d'être totalement discréditer. Je n'ai plus qu'à attendre un miracle.

« Je suis innocente. Je n'ai tué personne. »

L'inspecteur se recule et me regarde avant de lever les yeux au ciel. Il croise ses mains sur la table mais ne me lâche pas du regard, ce qui me perturbe énormément.

« Vous pensez réellement que vous seriez assise ici si nous n'avions rien pour prouver le contraire? »