𝐥𝐢𝐦𝐢𝐭𝐥𝐞𝐬𝐬 |kv+ys

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pdv externe

C'est le week-end. Et comme chaque week-end, Hoseok voit son copain et son meilleur ami. Mais aujourd'hui il n'en a pas du tout l'envie. Il ne saurait dire dans quel état il se trouve. Mais il n'a pas l'impression d'être dans son propre corps. Comme s'il était témoin de tout ce qui l'entourait mais qu'il n'avait pas la force d'interagir. Et c'est exactement ce qui se passe tandis que Hyeonjae et Jungkook tente tant bien que mal de le faire parler. Mais il n'y a rien à faire, Hoseok n'a pas l'air d'avoir envie de parler aujourd'hui. Ce qu'ils trouvent très bizarre. Il est là, sans être là et c'est bien la première fois que ça arrive. Ce qui est d'autant plus inquiétant. Et ils réalisent qu'à chaque nouvelle visite, il y a quelque chose de différent chez Hoseok, mais pas dans le bon sens du terme. D'abord il est violent, puis il est excité, puis triste pour, après ça, déprimer. Ensuite il parait « normal » mais commence à oublier certaines choses, et maintenant ça... Hoseok est loin de faire des progrès et au contraire il régresse. Hyeonjae l'appelle et lui secoue la main mais Hoseok continue de fixer un point invisible au fond de la pièce. Jungkook déteste cette situation. Il commence sérieusement à avoir peur pour Hoseok et il a de plus en plus envie de laisser tomber son traitement pour le sortir de là. Quitte à payer des frais supplémentaires. Il ne supporte plus de le voir ainsi, ça lui brise le cœur.

« Hoseok, dit Jungkook, tu veux qu'on te sorte de là ? T'as juste un mot à dire et on le fait. »

Toujours absorbé par rien du tout au fond de la pièce, Hoseok ne répond pas.

« Hoseok regarde moi s'il te plaît » dit Hyeonjae désespéré.

Mais Hoseok ne fait pas le moindre mouvement. Et finalement, Hyeonjae ajoute quelque chose qui fera enfin réagir Hoseok.

« T'es pas le seul à souffrir Hobi, nous aussi on souffre de toute cette situation. Alors s'il te plaît, fais un effort... Dis-nous ce qui ne va pas. »

Doucement, Hoseok tourne la tête dans leur direction et fini par croiser le regard de son copain. Il n'en croit juste pas ses oreilles. Faire un effort ? Hyeonjae ressent un grand frisson lui parcourir. Son regard est tellement froid qu'il en a même peur. Hoseok n'est définitivement pas lui même, et il en est persuadé. Plus que de le regarder, Hoseok fait glisser sa main de sorte à se retirer de l'emprise de Hyeonjae. Jungkook a l'impression d'être dans une salle d'interrogatoire, avec Hoseok pour coupable et Hyeonjae sa famille venant le soutenir. C'est loin d'être une salle de réception où tout le monde est heureux de se voir. Jungkook le ressent à l'ambiance qui est tout sauf joyeuse. Il n'aime pas cette situation. Il la déteste.

« J'ai rien demandé de tout ça. C'est vous qui m'avez coincé dans ce trou. Et maintenant vous me reprochez d'être comme je suis ? »

Hyeonjae ouvre la bouche pour lui dire qu'il a mal compris mais Hoseok se lève avant qu'il n'ait le temps de dire quoi que ce soit.

« Si vous souffrez tant à cause de moi. Si je suis tant un fardeau pour vous, c'est simple... »

Il range sa chaise et commence à partir. Hyeonjae et Jungkook se lèvent à leur tour et tente de le retenir mais Hoseok se défait de
leur prise.

« Ne vous fatiguez plus à venir. »

Le cœur des deux se brise à l'entente de ses mots mais ils ne peuvent rien faire puisque Hoseok est déjà loin. Et ils ne savent pas encore ce qu'ils vont bien pouvoir faire par la suite, parce qu'ils connaissent Hoseok. Et c'est quelqu'un de très entêté. Quand il a décidé de quelque chose, il s'y tient jusqu'au bout. Et il ne fait pas l'ombre d'un doute qu'il demandera à l'accueil de supprimer leur nom de la liste des visiteurs.

Tout est arrivé si vite et il est clair que là, ils l'ont bien profondément.

***

Hoseok se rend à l'accueil mais n'y trouve personne. Il regarde l'horloge accrochée mais remarque qu'il est un peu plus de 3h du matin. Mais même... Il devrait y avoir quelqu'un qui surveille à n'importe quelle heure, au cas où un patient voudrait faire des siennes. Mais ce soir, il n'y a personne. Et ça inquiète furieusement Hoseok qui déteste par dessus tout la solitude. Il rebrousse chemin, les larmes commençant à lui monter, tandis qu'il débouche dans le couloir menant à sa chambre. C'est là qu'il remarque que les portes de toutes les chambres sont grandes ouvertes. Ce qui est inhabituel. Alors, curieux, il se dirige d'un pas averti en direction de la première porte à sa droite. Il regarde à l'intérieur mais ne voit personne. Il se retourne et fait face à la deuxième porte en face. D'ici il peut voir le lit mais personne à l'intérieur. Il sort donc et part inspecter les autres pièces. Et une à une, il constate à chaque fois le même résultat. Personne. Et son cœur commence à dangereusement s'accélérer. Son souffle se fait de plus en plus difficile et il a horriblement mal à la poitrine. Il n'arrive plus à respirer et les larmes coulent toute seule. Il est définitivement en train de faire une violente crise de panique. Il a horreur de la solitude, et pourtant...

Il est seul.

Il ouvre finalement les yeux et voit Maria penchée au dessus de lui. Il n'entend rien de ce qui se dit autour mais arrive quand même à discerner du mouvement. Ses yeux révulsent mais il a le temps d'apercevoir le docteur dans le fond de la pièce, assis dans son fauteuil en cuir, écrivant des choses dans son calepin. Puis, il dit.

« Test du jour : forcer le patient à se plonger dans ses plus grandes peurs. »

Et tandis que Maria lui insère une aiguille dans le bras pour le calmer, le docteur se lève et s'approche du patient. Il allume une petite lampe et éclaire l'intérieur des globes oculaires de Hoseok. Il prend ensuite son pouls et constate que le malade est affolé. Il soupire alors.

« Résultat du test : échec. »

Et alors que tout s'assombrit autour de lui, Hoseok a en tête le visage de Hyeonjae. Et il parvient à aligner quelques mots en s'agrippant au bras de Maria.

« Pourquoi... Pourquoi il ne veut plus venir me voir ?

— Hoseok... C'est toi qui a demandé à-

— C'est mieux ainsi Hoseok, couple le docteur. Le monde extérieur n'aide en rien à ton rétablissement. »

Son cœur ralentit et ses tremblements se stoppent. Il se sent partir petit à petit. Mais ajoute autre chose avant de s'évanouir.

« Il me manque... S'il vous plaît... Faites le revenir, je veux le voir... »