24. 👨‍❤️‍👨 🌍

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- On... Répéta doucement Enzo.  

- On ? Demanda Maria, paniquée. 

- On ?! S'exclama le père, dont la patience commençait doucement à prendre fin. 

- On ? Sourit Katarina, prête à défendre son fils en cas d'ouragan. 

- On ? Répéta Fabio dans sa tête en espérant qu'il lâche le morceau une bonne fois pour toute même si cela lui faisait atrocement peur.

- On ? Miaula le chat depuis sa litière, ou peut-être que c'était un hasard.  

- On était... Juste.... Parce que... Et en fait... Balbutia Enzo, tremblant. 

- Quoi, Enzo ?! S'impatienta Maria. 

Enzo se retourna afin de ne plus sentir les regards posés sur lui, que devait-il faire, là, maintenant ? Assumer et commencer une nouvelle vie, tout en créant un énorme scandale ? Ou alors se taire, mentir et décevoir à nouveau le garçon qu'il aime, la seule personne qu'il désire vraiment ?
Il inspira un grand coup et décida de se mettre derrière Fabio, qui était toujours assit sur sa chaise. Il décida de mettre ses bras autour du garçon et dit ensuite en souriant à sa maman puis en regardant Maria :

- On était occupé à s'aimer. J'aurais dû t'en parler avant, Maria et j'assume mes torts, c'est ma faute, dit-il enfin en faisant abstraction du fait que son cœur faisait des bonds incroyables dans sa poitrine.

- Comment ça ? Soit plus clair ! S'exclama-t-elle, rouge de colère. 

- Alors, Enzo, enfin, qu'est-ce que ça veut dire ?! Ajouta Rafaele. 

- On est ensemble, Fabio et moi. C'est mon petit-ami. Je sais que ça paraît fou et j'ai tenté de ne pas tomber amoureux de lui parce que c'est un garçon, je me disais que c'était pas normal et que je ne pouvais pas mais... Il est tellement attachant, je ne sais pas ce qu'il se passe, mais je sais que je l'aime... 

- Tu ris ? Enzo, enfin ! C'est une vaste plaisanterie ?! Demanda le père.

- Non... Ça ne l'est pas, répondit simplement le jeune homme en regardant son géniteur dans les yeux.

Rafaele n'en cru pas ses oreilles. Ce n'était pas possible. C'était une vaste blague, ce n'était que ça oui, une mauvaise blague. Pourtant, Fabio n'avait pas l'air à l'aise et son fils non plus.

- Une fiotte ! Tu as tué ma fille et maintenant, tu tues ma belle-fille ! Mais tu ne peux pas être mon fils, ce n'est pas possible ! Mais regarde toi, un déchet ! Tu es juste une loque, un espèce de drogué, un alcoolique et en plus tu es pédé ! Finit par éclater le père, furieux.

- Oh non mon ami ne va pas sur ce terrain là, je te le conseille vraiment pas ! Lui répondit sèchement Katarina en se levant. Comment peux-tu parler de notre fille ?! Comment peux tu insulter notre enfant de cette manière ?! Enzo est ton fils, le mien, et je ne te laisserai plus faire, Rafaele !  

- Moi, je me casse ! S'écria tout à coup Maria. Plus jamais je ne veux entendre parler de toi ! Ajouta-t-elle en s'avançant dangereusement vers Enzo. 

- Je suis désolé... Lui dit Enzo, vraiment embêté et sincère. 

La jeune fille ne su quoi faire, la seule chose qui lui vint à l'esprit était de lui mettre une énorme gifle, ce qu'elle décida de faire. Enzo ne bougea pas, il préféra se laisser faire, il l'avait mérité, pour sûr.

Maria se dépêcha d'aller chercher ses affaires dans la chambre et sorti de la maison en claquant la porte ensuite. Rafaele, lui, décida de boire un nouveau verre avant de continuer. 

- Vous êtes tous dans ma maison et vous allez partir d'ici maintenant ! Dit-il tout à coup. 

- Ta maison ?! S'exclama Katarina. Oh non mon gars, ça fait des années que tu ne bouges plus d'ici, tu passes ton temps à dormir, à déprimer, à ne rien faire, tu ne travailles plus depuis longtemps ! C'est moi qui amène l'argent, c'est moi qui bosse dans ma boutique, je bosse pour cinq, sans cesse ! J'ai dû fermer le magasin pour ces vacances, pour être avec mon fils qui pense que je ne l'aime pas, tout ça à cause de toi ! 

La maman se mit à pleurer de colère mais aussi de tristesse, elle aimait son fils, tellement... Et il était désormais hors de question qu'elle l'abandonne. Elle n'avait pas pu relever la tête et le soutenir à la mort de sa fille, mais maintenant, elle était plus forte et ne comptait pas se laisser faire. 

- Alors, reprit-elle, si ça te pose un problème que ces deux garçons soient plus que de simples amis, tu sors de cette maison, Rafaele ! Et surtout, ne reviens jamais si tu restes dans cet état-là ! 

Rafaele n'était plus qu'un simple survivant, oui, il ne vivait plus vraiment. Jamais il ne s'était remis du drame et il n'avait d'ailleurs plus touché sa femme depuis, il n'avait plus rien fait du tout, à vrai dire. Les mots de Katarina résonnaient dans sa tête, ça lui faisait mal, mais elle avait raison. Il n'était plus rien mise à part un homme attendant la mort avec patience. Enzo n'avait rien à voir là-dedans, mais il fallait un coupable pour chaque chose et il avait décidé, dès le départ, que ce serait lui. 

- Je... Je pourrais recommencer à travailler... Dit-il, comme si ce qu'il avait entendu lui avait servi d'électrochoc. 

- Il n'y a pas que ça ! Tu vas discuter avec ton fils ! 

- Maman, laisse tomber... Dit tout bas Enzo, la tête baissée. 

- Je l'aime, qu'est-ce que tu crois ! Finit par dire Rafaele. Jamais je n'aurais cru souffrir de la sorte, tu sais, ça ne part pas, ça reste, tout le temps ! Mais je l'aime, c'est mon enfant lui aussi ! 

- Alors dis le lui à lui ! Et accepte-le comme il est ! Il aime ce garçon et tu n'as rien à y redire ! C'est la vie, c'est la nature, c'est son choix et c'est comme ça !

Katarina continuait de crier et tout le monde dans la pièce savait qu'il ne valait mieux pas la contrarier. Son mari savait qu'après ce soir, elle ne lui laisserait plus aucune chance de tomber. Soit il se réveillait maintenant, soit il continuait à couler mais sans elle. 

- Je t'aime, Enzo. Je suis ton père et je suis un raté. Mais je t'aime. Je sais que ce n'est pas de ta faute, bien sûr que je le sais. Tu as raison, aime qui tu veux. Toi au moins, tu y parviens. Je suis heureux que tu ne sois pas comme moi. 

Rafaele se leva et prit son fils dans les bras, Dieu qu'il avait oublié à quel point il en avait besoin, de cette tendresse, de son fils, de sa femme, de la vie. Enzo se laissa faire, il ne dit rien, pourtant, son cœur battait bien trop vite pour que ce soit normal. Katarina sourit, apaisée, et décida de prendre à son tour son fils dans les bras, puis son mari. 

- Lève toi mon petit, dit-elle ensuite à Fabio. Toi non plus tu ne vas pas échapper aux câlins, tu fais partie de la famille maintenant. 

 

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Fabio, Enzo & Le MondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant