Fabio, Enzo & Le Monde

4. 👨‍❤️‍👨 🌍

- Debout mec, on doit aller prendre le petit déj'. Si on y va pas, on est morts... Hey oh, Fab... Fab !

- Je me lève, je me lève... Je suis morte... Répondit d'une petite voix le jeune homme en se découvrant un énorme mal de tête, certainement dû aux excès de la veille.

- Mort, pas morte... Tu n'es pas une fille à ce que je sache...

- Ouais, roh ! Ça va, deux secondes... Enzo, tu dois savoir que...

- Merde, debout ! Tout de suite ! Finit-il par s'impatienter. Quand on veut faire le malin, on assume le lendemain. P'tain, ça rime...

Enzo disait ça pour son bien, pour qu'il ne se fasse pas disputer et mine de rien, c'était plutôt sympa pour l'autre garçon que quelqu'un fasse attention à lui. C'était un fait plutôt rare jusqu'ici dans sa vie.

Un jour avec Enzo et voilà qu'il se sentait revivre, comme si ce garçon magnétique était l'ami qu'il avait toujours voulu avoir. Il y a des rencontres comme celles-là qui font du bien, sans trop savoir pourquoi. Il fallait dire que Fabio n'avait jamais vraiment eu d'amis, encore moins de l'autre bord.

- Bon, je t'explique, on a le petit déj', puis on a cours jusque dix heures. Là, on a une pause de quinze minutes où tu vas venir avec moi fumer une clope puis on retourne en cours jusque midi et là on mange puis on passe du temps avec les mongols. Ensuite on aura cours à nouveau, puis la douche et le diner. Ça va être comme ça tous les jours... Mais le principal c'est que ce soir, on va s'amuser comme hier. C'était plutôt cool, mec.

- Je ne pensais pas trouver de bons côtés à cet endroit aussi vite... sourit Fabio, heureux d'être son nouvel ami. Oui c'était "cool, mec". Mais je vais jamais tenir si je fume et bois tout le temps, je te préviens...

- Mais si, tu as juste besoin d'entraînement... Et je suis le coach idéal. En vrai, je suis content que tu sois là car les autres sont assez... Ennuyants.

Si le petit déjeuner se limitait à une tasse de cappuccino et un cornetto, une des pâtisseries du pays, c'était le combo parfait pour se réveiller et Fabio en avait bien besoin. Heureusement pour lui, les cernes ne semblaient pas vouloir se poser sur son joli visage et cela le mettait en confiance pour le reste de la journée.
Oui, une bonne journée commençait par avoir un joli teint et ce beau minois, il l'avait, on le lui avait toujours dit.

C'est lors du cour d'anglais qu'il fut forcé de se rappeler que l'endroit où il était coincé n'avait rien de génial, en effet, le professeur se mit à le disputer pour son manque de connaissance dans cette langue ô combien importante partout dans le monde.

- Mais, monsieur Stavoni, on est en Italie, non ? Je ne compte pas partir d'ici alors, ça va...

- Monsieur Fabio Manual... Sachez qu'ici, nous visons l'excellence alors tâchez de faire un énorme effort car je n'ai pas l'intention de perdre mon temps avec vous. Si vous ne faîtes pas un immense effort, vous aurez de gros problèmes. Travaillez donc jours et nuits s'il le faut, s'impatienta le vieil homme chauve dont les lunettes tombaient sur son long nez.

- Monsieur, vous devriez savoir que toutes les écoles en Italie ne se valent pas... Je n'ai jamais eu de cours d'anglais aussi poussé, ce n'est pas de ma faute ! Il faudrait peut-être prendre en compte que le système éducatif est plutôt médiocre ici, dans le sud...

- La prochaine fois que vous oserez me répondre, vous ferez un tour au moins un. On verra si vous continuerez votre petit cirque. Et cessez vos manières, c'est désagréable.

Enzo, assit à ses côtés lui mit un petit coup de jambe afin de lui faire comprendre qu'il était préférable qu'il ne réponde rien. Fabio se contenta donc de baisser les yeux et le professeur passa enfin à autre chose.
Les cours suivant se passèrent normalement, sans que le nouveau se fasse remarquer, même s'il n'écoutait rien de ce que disaient les professeurs.